Maroquinerie française, focus sur la nouvelle génération #2 : iner

Une nouvelle génération de marques de maroquinerie hexagonales émerge au sein d’un secteur en pleine croissance. Mêlant artisanat, matières nobles et naturelles à un style épuré et intemporel, focus sur trois labels qui portent haut le savoir-faire maroquinier.

iner, l’épure de la matière

Originaires d’Alsace, Emmanuel et Timothée Schulze viennent de lancer leur marque de maroquinerie baptisée iner. Avec ce projet créatif, les deux frères, aux profils et parcours professionnels complémentaires, entendent valoriser « les matériaux bruts d’origine naturelle à travers une réflexion sur la transmission, l’intemporalité et l’origami japonais ». À contre-pied de toute saisonnalité ou tendance de mode, le binôme mise sur la durabilité à travers un design épuré et un style intemporel.

Une construction caractéristique

La particularité de la marque ? « Tous les produits sont réalisés dans une seule pièce de cuir pour la partie principale. Pour une épure complète, le logo n’apparaît qu’à l’intérieur des modèles. Nos créations sont conçues pour tenir debout afin d’être présentées comme des sculptures. L’inspiration vient des « contenants », tous ces objets servant à emballer, protéger, transporter, raison pour laquelle notre premier sac à dos unisexe, devenu modèle phare, s’appelle Capsule. Façonné telle une céramique, il prend forme au fil de la couture. Une dualité s’opère entre l’intérieur, en feutre de laine, et l’extérieur, en cuir. » Dix modèles – sac à dos, sac de voyage (tailles M et XL), suitcase… – composent aujourd’hui la collection en pleine phase de développement.

En circuit court

Le made in France et la pérennisation des savoir-faire sont au cœur de la démarche de la fratrie. Un atelier familial, situé depuis 1938 à Hirson dans l’Aisne, réalise les découpes et coutures droites des modèles qui sont ensuite montés à la main dans l’atelier strasbourgeois du duo. Timothée y réalise certaines coutures peu conventionnelles qu’il aborde tel un designer et non comme un couturier. Le cuir de veau Baranil® est sourcé au sein de la tannerie alsacienne Degermann. Si le feutre de laine 100% mérinos provient d’Afrique du Sud avant d’être cardé en Allemagne, les entrepreneurs sont actuellement à la recherche d’un fournisseur français. Les boucleries en laiton doré brossé sont, elles, réalisées sur mesure par un artisan à Verlin en Bourgogne.
Positionnée entrée de gamme du luxe, la marque oeuvre à son implantation dans une sélection de concept-stores et boutiques dédiées aux labels créateurs à qui elle propose l’exclusivité dans chaque ville (hors Paris). Elle est aujourd’hui distribuée chez Ipsae à Strasbourg, Sarah M à Arles, Delaluce à Montpellier ou encore Simpelthen à Zurich, des revendeurs à qui elle permet de sélectionner certains coloris en éditions limitées. Prochainement iner, découverte sur le salon professionnel Première Classe en mars, s’installera au sein d’un pop-up store dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés à Paris et envisage de « réaliser des collections capsule en éditions limitées en collaboration avec d’autres marques. »

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Rédaction Laëtitia Blin