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Chloé Vertical, de la matière au produit fini, une collection traçable et transparente
Une « carte d’identité » numérique qui retrace la chaîne d’approvisionnement et de valeur des sacs, chaussures et vêtements de la collection Chloé Vertical. C’est l’outil de traçabilité que la maison de mode Chloé a mis au point afin de rendre transparent l’ensemble de ses process pour un shopping plus responsable.
Transparence, traçabilité, circularité
Permettre aux consommateurs de bénéficier d’informations complètes sur la traçabilité des articles qu’ils achètent. C’est dans cette optique que la marque du groupe de luxe Richemont a élaboré le projet Vertical Digital ID, qui cartographie la provenance des matières, ses fournisseurs et fabricants pour une traçabilité totale. « L’initiative a trois objectifs principaux : garantir l’authenticité, la traçabilité et faciliter l’entretien et la réparation. Une traçabilité renforcée est essentielle pour améliorer nos matières et promouvoir des pratiques agricoles durables. Cette initiative porte haut les valeurs de l’excellence opérationnelle, de la traçabilité, du respect de l’environnement et de justice sociale », explique-t-on au sein de la maison de couture.
Pour rendre l’ensemble du process traçable et transparent, « fournisseurs et fabricants ont été pleinement impliqués à chaque étape ». Cette collaboration a permis à la marque de retracer toute la chaîne d’approvisionnement et de production de chacun des articles – sacs, chaussures et prêt-à-porter – composant la capsule Chloé Vertical, collection printemps-été 2023. Les matières utilisées pour cette collection sont le lin, la soie, la laine et le cuir. Le lin est cultivé, filé et tissé en France par la coopérative normande Terre de Lin. Le cuir provient d’élevages français, les peaux sont tannées dans l’Hexagone par les Tanneries Haas, société labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) et membre du Leather Working Group. Pour Marie-Anne Lefebvre, Responsable filière amont chez Tanneries Haas, cette première collaboration « met en lumière les évolutions de la filière et l’important travail mené sur la traçabilité individuelle des peaux ces dix dernières années. Le Groupe SVA figure parmi les acteurs moteurs sur ce sujet. Les besoins impliquaient un niveau de transparence particulièrement élevé, et de mener la démarche jusqu’au produit fini de la marque ».
Le Groupe SVA (Société Vitréenne d’Abattage) Jean Rozé a été partie prenante du projet dès ses prémices, en lien étroit avec les Tanneries Haas et Chloé. « Nos équipes se sont pleinement impliquées dans ce projet innovant et challengeant. Elles ont relevé le défi d’un exercice inédit pour notre abattoir. La collecte d’un maximum de données concrètes et vérifiées – Analyse de Cycle de Vie, schémas de traçabilité… – visant à répondre aux attentes et besoins de la marque, a conduit à un travail collaboratif et transversal avec des échanges constructifs entre nos trois structures », explique Christophe Dehard, Responsable des ventes co-produits chez SVA et Président de la Fédération Française des Cuirs et Peaux.
Pour une consommation éclairée et une revente simplifiée
Tel un passeport digital, la technologie innovante permet de retracer le parcours de fabrication, depuis le champ d’origine de la matière jusqu’à la confection. Les clients scannent avec leur smartphone un QR code, soit l’identifiant numérique unique attribué à chaque produit, et sont redirigés sur le site Chloé dédié à cette collection capsule. Ainsi la fiche d’identité des mocassins Marcie indique que le cuir de veau semi grainé provient d’un élevage d’une ferme du Nord-Ouest de la France, qu’il a été tanné par les Tanneries Haas en Alsace avant d’être manufacturé en Toscane par l’entreprise Gy-Tal Shoes. Le cuir de la semelle extérieure, lui, est issu d’un élevage européen et tanné par CMC, dans la province d’Arezzo en Italie.
Les acheteurs bénéficient également d’informations sur l’entretien et la réparation des produits et accèdent à un certificat d’authenticité (accompagné d’un numéro de propriété unique) leur permettant de revendre en seconde main sur Vestiaire Collective, plateforme en ligne de mode de luxe d’occasion (pour ses premiers pas, le service est disponible en Europe, au Royaume-Uni et aux États-Unis). L’objectif : développer un business model circulaire et ainsi prolonger la durée de vie des produits. « En remontant depuis l’origine, grâce au service d’authentification embarqué, il sera plus facile de revendre, réparer ou recycler les produits. Le lancement de Chloé Vertical témoigne des progrès significatifs qui peuvent être réalisés pour développer un modèle d’entreprise entièrement transparent et circulaire lorsqu’il y a collaboration au sein de l’industrie de la mode. Suite aux engagements pris après avoir rejoint la Sustainable Markets Initiative (visant à accélérer la transition du secteur de la mode vers un avenir plus durable – NDLR), je suis ravi de permettre aux clients de Chloé du monde entier de pouvoir prendre des décisions éclairées en matière de transparence, traçabilité et circularité. Je suis également heureux de partager les méthodologies que nous avons employées sur ce projet via notre initiative Open Source qui, nous l’espérons, inspirera l’ensemble de l’industrie », se réjouit Riccardo Bellini, Président-Directeur Général de Chloé. « L’objectif du passeport numérique est de permettre aux clients, de plus en plus demandeurs d’informations, de transparence et de traçabilité, de faire des choix d’achat durables éclairés », poursuit Federico Marchetti, président de Sustainable Markets Initiative.
Après cette première étape, l’entreprise, certifiée B Corp, l’un des labels les plus exigeants en matière d’impact social et environnemental des marques, s’engage à intégrer des identifiants numériques dans tous ses produits d’ici 2025.
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Rédaction Laëtitia Blin
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