Refashion, le Fonds Réparation est en marche

Encourager les consommateurs à faire réparer leurs vêtements et chaussures auprès de réparateurs labellisés par le biais d’un bonus financier ; valoriser les métiers de la cordonnerie et de la retoucherie, tels sont les objectifs du Fonds Réparation piloté par Refashion à la demande des pouvoirs publics. La loi AGEC (Anti-Gaspillage et Économie Circulaire) prévoit en effet la mise en place d’un fonds dédié au financement de la réparation pour la filière TLC (Textiles, Linge de maison et Chaussures), dans le cadre de la Responsabilité Élargie des Producteurs (REP), à l’instar d’autres filières comme celles de l’électroménager, des jouets ou des articles de sport.  

Nouveauté : un Fonds Réparation 

Fort de la reconduction de son agrément par l’État pour la période 2023-2028, l’éco-organisme en charge de la gestion de la fin de vie des TLC met en place un Fonds Réparation doté d’une enveloppe globale de 154 millions sur six ans. « Refashion, via le Fonds Réparation, a pour mission d’augmenter de 35% le volume de textiles et chaussures réparés en France d’ici à 2028. Selon les chiffres 2019 de l’ADEME, 16 millions de TLC sont réparées : l’objectif est d’atteindre 21,6 millions de pièces », explique Elsa Chassagnette, Responsable du Fonds Réparation chez Refashion.
Après plusieurs mois de consultation en 2022 avec les fédérations professionnelles et les acteurs de l’écosystème mode en vue d’établir un cahier des charges, et la constitution de groupes de travail réunissant notamment les cordonniers et les chausseurs, la feuille de route est actée avec un budget de 7,3 millions d’euros en 2023, première année de son déploiement.

refashion fonds réparation chaussures cordonniers
Le dispositif est ouvert à tout acteur proposant un service de réparation de vêtements ou chaussures aux consommateurs - Photo © AdobeStock - Robert Petrovic.

Qui est concerné ?

Le dispositif est ouvert à tout acteur proposant un service de réparation de vêtements ou chaussures aux consommateurs, qu’il s’agisse d’artisans (indépendants, réseaux de franchisés ou assimilés, acteurs digitaux ou hybrides…) ou de marques et distributeurs répondant aux critères éligibles. La base de données identifiée par Refashion recense 11 000 réparateurs textile et chaussures, « soit 40% de cordonniers et 60% de retoucheurs. L’objectif est d’ouvrir le fonds au grand public en octobre avec quelque 500 réparateurs déjà labellisés », précise Elsa Chassagnette. Les pouvoirs publics ayant fixé l’objectif de 1 500 réparateurs labellisés en 2025.
Depuis le 15 juin, la plateforme de labellisation des réparateurs est ouverte. Pour être recensé, c’est simple et gratuit : il suffit de créer un compte sur le site de Refashion et de fournir différents documents administratifs justifiant de son activité et des critères de compétences. Reconnaissance de leur savoir-faire, la labellisation permettra aux réparateurs de renforcer leur visibilité, créer du trafic dans leur boutique, accroître leur chiffre d’affaires et développer et fidéliser leur clientèle. 

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« Réparer c’est faire durer », le slogan de la campagne de communication destinée à informer et sensibiliser les citoyens sur l’importance de prolonger la vie de leurs produits - Photo © AdobeStock - GKR Photo.

Comment fonctionnera le dispositif ?

Le Fonds Réparation comprend deux outils. Le Bonus Réparation, sous forme d’une remise directement appliquée sur la facture payée par le consommateur sur certaines réparations ciblées. Opérationnel à compter du mois d’octobre, il concerne neuf types de réparations : quatre pour le textile et cinq pour la chaussure. Les réparateurs devront justifier de preuves de réparations : photo avant intervention et facture. Parmi les critères obligatoires du cahier des charges figurent l’obligation de proposer une garantie de trois mois sur les réparations et d’avoir une communication claire sur le dispositif auprès du consommateur. Un outil dédié permettra aux réparateurs de déclarer au quotidien le Bonus Réparation et d’être réglés chaque fin de mois par virement.
Des Actions Complémentaires visent, elles, à promouvoir le Bonus Réparation : sensibiliser les consommateurs, rendre plus visible la profession et l’accompagner (financement d’aide à la digitalisation, formations…). « Un travail est actuellement mené sur ce sujet en collaboration avec les fédérations professionnelles concernées, CTC (Comité Professionnel de Développement Économique Cuir, Chaussure, Maroquinerie, Ganterie) et l’IFTH (Institut Français du Textile et de l’Habillement). »

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L’entretien contribue à préserver les produits en bon état - Photo © AdobeStock - Nejron Photo.

Quels sont les produits éligibles ?

Toutes les réparations de vêtements et chaussures appartenant à la filière TLC, hors sous-vêtements et linge de maison, sont éligibles au Bonus Réparation. Il est à noter qu’il s’agit de réparations et non de retouches (mises à taille) ou d’upcycling. Pour chaque catégorie, le montant du bonus représentera au maximum 60% du prix de la réparation. À titre d’exemple pour la chaussure, le barème réparation est de 7 euros pour un bonbout de talon, 8 euros pour un patin ou une couture/collage,18 à 25 euros pour un ressemelage (gomme ou cuir), et 10 à 14 euros pour un zip.
Soutenu par des kits de communication dédiés (affiches, flyers, vitrophanie, PLV…) à disposition des réparateurs, le dispositif sera mis en lumière cet automne par une campagne de communication BtoC, « Réparer c’est faire durer », afin d’informer les citoyens de l’ouverture de la plateforme et de l’importance de prolonger la vie de leurs produits pour ainsi réduire le volume de déchets de biens de consommation. Faire durer plutôt que jeter.

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Rédaction Laëtitia Blin

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