La liberté et la passion, l’alchimie du Festival de Hyères selon Jean-Pierre Blanc
Lorsqu’il initie en 1985 la première édition d’un festival de mode dans sa ville, Jean-Pierre Blanc fait un pari un peu fou, celui de promouvoir des ...
« RSE, une filière française du cuir engagée et innovante ». La Filière Française du Cuir réaffirme ses engagements RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) dans un nouveau livre blanc dédié. Portée par l’ambition d’un développement plus durable, elle entend faire connaître ses spécificités, ses avancées et les nombreux dispositifs mis à disposition de tous ses acteurs. Tour d’horizon.
Organisé autour de cinq objectifs clés – l’entreprise durable, moteur de la filière ; dialogue avec les consommateurs ; l’Humain comme leitmotiv ; l’empreinte environnementale et la bientraitance animale -, ce plaidoyer relaie les actions concrètes des professionnels du secteur et les nombreuses solutions existantes. « Ce livre blanc permet de communiquer auprès du grand public sur la démarche RSE de la filière, qui est déjà ancienne, et de donner des clés à nos industriels pour sa mise en œuvre même s’ils font déjà de la RSE sans le savoir ne serait-ce qu’en respectant la réglementation », explique Frank Boehly, Président du Conseil National du Cuir (CNC). Ancrées dans les territoires et pourvoyeuses d’emplois, les entreprises ont très tôt pris conscience des multiples enjeux du développement durable face aux évolutions sociétales.
Selon une étude Havas-Meaningful Brands©, 75% des marques qui n’incluent pas le développement durable dans leur stratégie sont vouées à disparaître dans les années à venir. La filière met à disposition des professionnels divers dispositifs visant à renforcer ou conforter leur engagement. Ils peuvent bénéficier d’un soutien ciblé à travers des initiatives comme DiagRSECuir, un outil d’auto-diagnostic développé par CTC (Comité Professionnel de Développement Économique Cuir, Chaussure, Maroquinerie, Ganterie), qui leur permet de s’auto-évaluer gratuitement, en toute autonomie et confidentialité afin de situer la maturité de leur politique RSE. L’incubateur Au-Delà du Cuir (ADC) accompagne, lui, les entrepreneurs émergents ou confirmés. Des projets innovants de financement sont mis en oeuvre : Cuir Invest, le fonds d’investissement porté par la filière pour les jeunes entreprises innovantes du secteur en les dotant de fonds propres, IFCIC, qui facilite l’accès au financement bancaire des jeunes créateurs de mode, Financer le cuir©, la plateforme digitale développée en partenariat avec CEFIN (Conseil et Expertise Finance) spécialisé dans la recherche de partenaires financiers et d’investisseurs… La Fédération Française de la Chaussure (FFC) propose également le service « Financer la chaussure », à destination des entreprises de son secteur d’activité. CTC a mis en place un service gratuit d’aide à la recherche de financements de projets d’innovation, de modernisation industrielle, de transition énergétique, de développement durable ou numérique. Le soutien à la réindustrialisation des territoires se concrétise à travers le projet Faire De Lance destiné à faciliter la mise en relation entre industriels français et porteurs de projet dans le but d’encourager la production dans l’Hexagone d’articles de maroquinerie, chaussures et accessoires de mode. Ou encore Proto en main qui assure aux porteurs de projets et créateurs la réalisation de prototypes au sein d’ateliers à Romans-sur-Isère.
Face aux idées reçues et au cuir bashing, la Filière Française du Cuir rappelle que l’appellation « cuir » est protégée et encadrée par le décret n° 2010-29 du 8 janvier 2010. Les professionnels alertent sur l’utilisation de plus en plus détournée du terme « cuir » face à l’émergence de matières dites alternatives. Vertueuse dans ses procédés et modèle d’économie circulaire, la filière cuir est la plus ancienne activité de recyclage au monde : le cuir provient d’une peau animale, co-produit de l’industrie agro-alimentaire, transformée depuis des millénaires en une matière ennoblie et recyclée, synonyme de qualité, de durabilité, de respirabilité… Le détournement sémantique, voire la désinformation, créent de la confusion au sein de la population. C’est pourquoi « il est primordial pour les acteurs du secteur de consolider le dialogue avec les consommateurs en faisant preuve de transparence avec une information juste et éclairée pour, in fine, mieux les protéger », indique Frank Boehly. L’actuelle réglementation, par la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire), vient conforter cet atout d’éco-circularité dont peut se prévaloir le cuir dont l’innocuité (reconnue par la charte Innoshoe pour les chaussures par exemple) et la traçabilité (tel l’outil de marquage laser des cuirs et peaux bruts mis au point par CTC) rassurent le grand public.
Si le capital humain fait la richesse des entreprises, d’autant plus dans une filière détentrice de riches savoir-faire reconnus dans le monde entier, la Filière Française du Cuir, qui emploie 133 000 personnes, pâtit d’un déficit d’image et d’attractivité. Son essor passe par la formation, la conservation et la transmission des savoir-faire mais ses multiples métiers sont souvent méconnus. De nombreuses actions sont ainsi menées pour mieux faire connaître son univers comme l’événement Les Portes du Cuir en Dordogne ou des visites d’ateliers de production de chaussures à la Cité de la Chaussure à Romans-sur-Isère. Les besoins de recrutement des entreprises de la filière sont importants et certains métiers restent en tension, notamment dans les secteurs de la tannerie mégisserie, de la chaussure et surtout de la maroquinerie. De nombreuses formations sont dispensées dans un réseau de 165 écoles sur tout le territoire qui forment du CAP à Bac+5, recensées dans un Guide des Métiers du Cuir, édité par le Conseil National du Cuir.
Gestion des ressources naturelles et de l’eau, utilisation de produits chimiques, traitement des rejets dans l’eau et dans l’air, protection de la biodiversité, lutte contre la déforestation…sont au coeur des stratégies des entreprises depuis de nombreuses années afin de diminuer leur impact sur l’environnement. Soumis à des réglementations européennes drastiques quant aux usages de produits chimiques, d’éventuelles substances polluantes ou allergènes, le secteur de la tannerie-mégisserie est engagé dans une démarche d’amélioration continue à la fois pour la protection de la santé de ses utilisateurs et des consommateurs. Onze tanneries et mégisseries françaises sont ainsi déjà certifiées Leather Working Group (LWG – qui répertorie les bonnes pratiques environnementales dans l’industrie) et plus d’une dizaine d’autres le seront d’ici la fin de l’année. La protection de l’environnement et l’évolution des réglementations ont donné lieu à l’instauration de nouveaux processus d’approvisionnement durable et à de nouvelles méthodes d’évaluation des produits comme l’Analyse du Cycle de Vie (ACV). La filière mène par ailleurs une opération pilote destinée à réaliser un bilan des gaz à effet de serre (bilan GES) à laquelle participe une vingtaine d’entreprises.
« La peau est le baromètre de la bonne santé de l’animal », souligne Frank Boehly, rappelant que « les animaux en France et en Europe sont élevés pour leur viande et non pour leur peau ». Les bonnes pratiques RSE concernent également la bientraitance au sein des élevages, du transport à l’abattage, soit toutes les actions mises en oeuvre pour contribuer au bien-être animal. Et parce qu’intrinsèquement la bientraitance animale et les conditions de vie des cheptels impactent la qualité de la peau, et donc celle du cuir, la Fédération Française des Cuirs et Peaux (FFCP) et la Fédération Française de la Tannerie Mégisserie (FFTM), soutenues par CTC et le CNC, mènent depuis de nombreuses années des actions de sensibilisation sur la bientraitance animale auprès des éleveurs, des abatteurs et des jeunes en formation. Dix-neuf millions d’euros, financés par l’amont de la filière et la taxe fiscale affectée prélevée sur les entreprises industrielles et les distributeurs importateurs, ont ainsi été investis depuis 2010. Et les avancées sont aujourd’hui reconnues : CO.VI.CO., collecteur et négociant de cuirs et peaux bruts produits en France, arbore la certification Origine France Garantie (OFG) qui assure la traçabilité d’un produit en fournissant une indication de provenance claire et objective.
Autant d’innovations et de bonnes pratiques mises en lumière chaque année lors du Sustainable Leather Forum (SLF). Ce rendez-vous annuel international d’échanges, organisé par la filière, réunira à nouveau l’ensemble des professionnels du secteur le 12 septembre à Paris. Il sera rythmé par une vingtaine d’interventions (experts, entreprises, chercheurs… -, dont la moitié venue de l’international), autour de thématiques stratégiques suivantes : comment l’industrie chimique dédiée à la fabrication du cuir contribue-t-elle à l’innovation et à la diffusion de la RSE dans la Filière ? Les enjeux de l’utilisation du cuir dans le marché automobile ; En quoi les matières premières, autres que le cuir, constituent-elles un enjeu de développement durable ? Traçabilité de la peau, des matières et des produits finis.
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Rédaction Laëtitia Blin
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