Valet de pique, maroquinerie conçue pour durer

Cartable Émile en cuir de vachette pleine fleur, coloris miel, disponible en 13 et 15’, 350€ prix boutique conseillé. Ce modèle est inspiré des cartables des facteurs français dans les années 1960.

Martin Meunier, fondateur de Valet de pique, entend valoriser le savoir-faire français à travers sa marque de maroquinerie artisanale. Mixtes jusqu’à présent, les collections du label émergent viennent de s’étoffer d’un premier sac à main féminin. Découverte.

Comment est née la marque Valet de pique ?

Passionné par l’artisanat et le travail manuel, j’ai souhaité, à l’issue de mes études d’ingénieur, mettre en lumière notre richesse patrimoniale. Ma rencontre avec une manufacture familiale au cœur de Paris, riche d’un savoir-faire centenaire en tant que sellier et harnacheur, a été déterminante. Aujourd’hui dirigé par la 5e génération, cet atelier, niché dans le XIe arrondissement, est spécialisé dans la confection de pièces en cuir épais pour les professionnels (caisses à outils, poches à clous, harnais…). Faits main, les premiers modèles signés Valet de pique, sortis en 2018, faisaient écho à des métiers : ainsi le porte-documents Edmond et le cartable Emile sont inspirés des sacs PTT des facteurs dans les années 1960. 

Comment définissez-vous votre marque ?

Valet de pique s’adresse aux hommes et femmes avec des pièces intemporelles et élégantes qui se patinent avec le temps. Le design est sobre, les tons neutres – noir, chocolat, miel – et l’approche minimaliste. Ainsi il n’y a pas de doublure, cela permet d’apprécier l’odeur du cuir. Notre production est maîtrisée, res­ponsable, transparente et made in France. Loin de la fast fashion, fabriquer en France est porteur de valeurs fortes et favorise l’économie locale. Cela permet également de réduire l’empreinte carbone. Il est préférable d’acheter un produit de très bonne qualité qui perdurera plutôt qu’un article premier prix qu’il faudra remplacer rapidement. Bref, favoriser le « moins mais mieux ». Chaque modèle porte le prénom d’un auteur : le sac à dos Alphonse fait référence à Alphonse de Lamartine, le porte-documents Edmond est inspiré du dramaturge Edmond Rostand, la pochette d’ordinateur George est un clin d’œil à George Sand, le cartable Emile renvoie à Zola… Chaque accessoire est daté et numéroté à l’intérieur du rabat d’une gravure laser, ce qui le rend unique. La personnalisation est possible, en option, par l’ajout d’un prénom, d’un nom, d’une citation, d’un message… selon les envies du client.

Chaque pièce est numérotée et datée. Les articles sont personnalisables : chaque client peut y faire graver par laser le texte de son choix à l’intérieur du rabat.

Quelle est la spécificité de votre sourcing matières ?

Épais et résistants, les cuirs de vachette pleine fleur à tannage végétal viennent d’une tannerie familiale du nord de l’Espagne et d’Italie. La pochette Honoré est, elle, réalisée à partir de cuirs de veau upcyclés provenant de la tannerie Haas ou de chez Adapta Paris. Nous souhaitons accroître dans nos collections la valorisation de peaux issues de stocks dormants de maisons de luxe françaises.

Vos modèles étaient jusqu’alors mixtes, pourquoi avoir lancé un sac à main ?

Effectivement depuis le lancement de la marque, les lignes aux formes carrées étaient assez masculines. Mais la marque répond aux attentes des consommatrices. Le premier sac à main, baptisé Colette, est disponible depuis novembre dernier. Son arrivée marque un tournant pour Valet de pique puisqu’il préfigure le développement d’une ligne exclusivement féminine. Pour ce type de forme, nous collaborons avec Façon Cuir, un atelier familial de maroquiniers-selliers situé près de Biarritz. Porté épaule ou croisé, ce modèle en cuir de vachette pleine fleur à tannage végétal, fin et souple, est disponible au prix boutique de 350 euros en édition limitée de 500 exemplaires.

Sac à main Colette en cuir de vachette noir à tannage végétal, fermoir laqué or, fabriqué à Biarritz, 350€ prix boutique conseillé. Limité à 500 exemplaires.

C’est justement l’écoute et la proximité avec vos clients qui guident l’évolution de la marque ?

Nous construisons la marque avec notre communauté. Chaque achat génère un questionnaire qui nous permet de recueillir ses attentes, qu’ils s’agissent de nouvelles formes, couleurs… C’est ainsi que l’envie d’un sac à main s’est fait prégnante. Sur notre site, une rubrique est d’ailleurs dédiée à ces échanges et les taux de participation sont représentatifs. Engagés dans une production raisonnée, pour chaque lancement d’une nouvelle pièce, nous mettons en place un système de pré-commande sur notre site. Cela permet de rationnaliser notre activité et de faire bénéficier notre clientèle de prix avantageux. Nous jouons la transparence.

Où peut-on trouver Valet de pique ?

Marque DNVB, Valet de pique est aujourd’hui commercialisée à 80% sur notre e-shop. En faisant le choix de vendre en ligne nous limitons les intermédiaires et pouvons ainsi proposer des créations Made in France à des prix justes. Mais désormais nous allons franchir une nouvelle étape avec une présence en boutiques. Une dizaine de concept-stores commercialise déjà la marque tels Les Traits Français à Toulouse ou Les Raffineurs à Paris. Durant les fêtes de fin d’année, Valet de pique était également présente sur un pop-up store au BHV Marais.

Chaque modèle porte le prénom d’un auteur : le sac à dos Alphonse fait référence à Alphonse de Lamartine, le porte-documents Edmond est inspiré du dramaturge Edmond Rostand…

Cette visibilité renforcée passe également par des collaborations ?

En février dernier, nous avons associé notre travail du cuir pleine fleur sellier à l’expertise des maîtres-patineurs du Calcéophile, boutique-atelier parisienne spécialiste de la patine sur souliers. Une capsule de pièces uniques a ainsi vu le jour : la pochette d’ordinateur en cuir patiné Valet de pique x Le Calcéophile allie art et élégance. De nouveaux partenariats sont en projet.

Pourquoi avoir baptisé votre marque Valet de pique ?

C’est un clin d’œil au métier de maroquinier. Un valet est un outil traditionnel qui permet de faire une couture « aux pinces ». Le cuir est retenu fermement, ce qui permet d’utiliser les deux mains. On pique alors le cuir avec le bout pointu d’une alêne puis on écarte les fibres de cuir pour laisser passer la couture. D’ailleurs un détail du sac à main Colette vient conforter ce lien puisque son fermoir laqué or met en avant la précision et la finesse issues de la passion de nos artisans. 

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Rédaction Laëtitia Blin

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