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Tour d’horizon et parti-pris des tendances de l’automne-hiver 2025-2026 repérées sur le salon Première Vision en juillet.
D’un pôle à l’autre, du chaud au froid, sur terre ou dans les airs, une saison sans compromis et qui ne ménage pas ses effets, à l’image du mot d’ordre proposé par Première Vision : Extrêmes. Saison qui transporte vers une naturalité, une intemporalité des plus rassurantes en même temps qu’elle nous balade vers des paysages inconnus, des effets insoupçonnés, des expérimentations « scientifico-arty » qui repousseront très loin la ligne d’horizon… Carnet de voyage de salon en deux escales : Épopée et Espace Game.
1 – ÉPOPÉE
Du nord et du sud, de la banquise au désert, des envies de voyages au long cours, de voyages d’hiver ou trekking dans le désert, envie de matières séduisantes et respectueuses. Et en effet, concilier les aspirations mode et les impératifs de développement durable est une problématique devenue un incontournable. Aux exigences du consommateur en même temps qu’en réponse au cahier des charges imposé par les marques, les process se réinventent, et c’est sur toute la chaîne de production que les efforts se portent, de la thématique du bien-être animal avec des impératifs de traçage des peaux, de l’engagement contre la déforestation avec les réponses apportées aux nouvelles réglementations européennes à la gestion de la consommation d’eau… Autant de solutions valorisées sur l’espace tendances et « un engagement profond de la filière sur ces enjeux » explique Carine Montarras, Chef Produit Mode Cuir de Première Vision.
Rêver au paradis blanc, rêver d’expéditions polaires, avec ces peausseries au blanc immaculé, des cuirs craquelés aux aspects de glace fendillée, des bleus marine et bleus glacier qui jettent un certain froid, des argentés comme givrés, des aspects sous-verre, des matelassés façon doudoune, des froissés (Inter Leather, Mégisserie de la Molière, Dani, Alran, Arnal) comme une envie de grand nord…
Particulièrement présents, ces coloris de boue et de terre, des gris poussière et des irrégularités sublimées (Dani, Jeaman Leather) des aspects croutes terrestres (Mégisserie de la Molière) aussi. Large proposition de craquelés encore, vue sur agneau et agneau stretch (RG Deri, Rial). Touchers secs et nerveux (Mégisserie de la Molière), des aspérités, tout cela travaillé dans un esprit résolument urbain, une rugosité empruntée aux aspects bétonnés. Plus sauvage, des scarifications, des effets brossés, brûlés, comme des balafres (Raynaud Jeune, Tess) ou encore des sillons tracés sur les peaux avec ces motifs floraux comme gravés en découpes lasers développés par Les Teintures de France et qui sont comme autant de nouvelles propositions d’ennoblissement visant à sublimer les peausseries plutôt qu’à les transformer… Des solutions de tannage végétal et chrome free font aussi voyager, du potager à la jungle, tannage à la feuille de rhubarbe, feuille d’olivier, sumac, chanvre… et ouvrent également des solutions d’élargissement d’une palette de coloris auparavant plus limitée sur ce type de finition. Connivence entre les cuirs et les textiles qui, de saison en saison, s’affirme et se renouvelle, avec des tissus qui empruntent aux cuirs leurs effets pelucheux, râpeux avec des ratines, des fils coupés, des effets de grisailles, des chinés comme des cuirs patinés (Dutel Créations, Paoletti Tessuti, Ugurteks…). Tout en sensualité, les agneaux avec des mains ultra souples sont travaillés eux façon satin, comme des « cuir à draper ». Des touchers pelucheux, rasés pour les fausses fourrures. Des faux-semblants, avec des aspects laineux pour les peaux, des tartans, des chevrons en impression sur les cuirs (Quadrifoglio, Sciarada Conciaria). Aspects velours, touchers velours qui sont l’un des axes fort de la saison dans les collections des tanneurs sur ce salon (Dani, Sciarada Conciaria…).
Loin, très loin de ce qui est connu, on rêve à d’autres galaxies, à des monstres de l’espace et de planètes à conquérir. Cuirs aux couleurs venues d’ailleurs, peaux comme de chimériques carapaces, propositions de nouvelles brillances, motifs « disturbés » pour une fantaisie sans limite servie par de nouvelles techniques d’ennoblissements de pointe.
Textiles et cuirs explorent, s’aventurent du côté sombre, des noirs et des faux noirs, des aspects moirés, avec comme des éclats, des saupoudrages de paillettes façon voie lactée (Cuirs du Futur). Des mains ultra souples et des luisances contrôlées (Jeaman Leather) se font remarquer. Pour les textiles, ces broderies qui mêlent et emmêlent le mat et le brillant, des tweeds qui se complexifient avec des inclusions de fils métalliques, en jacquard, ou en impression pour les soieries, les motifs se jouent en tons sur tons nocturnes (Miguel Alemany, Brecotessile, Dutel Créations…).
Carapaces, écailles bizarres, créatures de comics et monstres pour rire dans des coloris acidulés… Ainsi les cuirs marins d’Ictyos sont réhaussés d’une spectaculaire broderie en découpe 3D ou repensés dans des teintes métalliques changeantes. Les grains naturels des peaux sont aussi chahutés dans des palettes de coloris étranges, avec des doubles tons intrigants sur taureau chez Arnal, des métallisations sensibles sur les moutons de Rial, des aspects carrosserie rutilante sur les chèvres pour les derniers développements de Alran. Des grains mécaniques qui jouent la disproportion, entre alien et dragon chez Dias Ruivo ou Inter Leather. Des couleurs qui revendiquent leur artificialité, et ces coloris francs qui vont tutoyer le fluo, jaune acide sur vachette vernis ou sur poils ras (Gunduz Kûrk, Inter Leather), orange stabilo chez Mégisserie de la Molière, ou encore rouge laque, gloss, pour les vernis de Dias Ruivo. Toucher bizarre, entre gomme et latex, chez Colomer. Brillances scarabées du côté du secteur Fabrics avec des broderies, des jacquards, du lurex et des matelassages aux formes organiques (Workingmenblues, Henry Bertrand, Ruffo Coli Tessuti, BZ Jacquard…).
Mise au vert version digitale, motifs végétaux et floraux sont prétexte aux expériences les plus étranges. Technologies d’avant-garde pour paradis retrouvé avec des peaux brodées de fils teints au fur et à mesure d’une broderie mécanique, permettant une précision de dégradé et un niveau de détail des plus surprenants, c’était l’un des nombreux prototypes présentés cette saison et rendu possible grâce à la collaboration des tanneurs français et de la société Les Teintures de France. Première Vision affirmant ainsi son rôle d’« entremetteur » entre les entreprises, souligne Carine Montarras. Délires botaniques aussi du côté des textiles, que ce soit en print ou en broderies, jacquards, dentelles…avec des jeux d’échelles, des fleurs déformées, des découpes laser sur rhodoïd, des irisations, des applications de silicone (Malhia Kent, Monarch Tweeds, Monarch Jacquard, Bella Tela, Solstiss…). Une saison avec de vraies perspectives de création, de mise en valeur de la matière cuir qui s’accompagne d’un incontournable questionnement et d’une prise de conscience sur les écosystèmes de production de la filière.
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Rédaction Florent Paudeleux
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