Rose Saneuil repousse les limites de la marqueterie
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Depuis son fief lyonnais, Le Feuillet propose une maroquinerie d’affaires « élégante et originale ». Sobres et stylés, ses produits misent avant tout sur la qualité et la beauté des peaux.
La création d’une marque découle souvent d’un besoin insatisfait du créateur. Etudiant en économie et gestion, Ylan Dahan ne trouvait pas de pochette à son goût pour protéger son ordinateur. Passionné par la mode, le design et l’architecture, il dessine son propre porte-ordinateur. Face aux compliments qu’il reçoit de ses amis et contacts sur les réseaux sociaux, il décide d’en lancer la production. Mais il se heurte alors aux contraintes des industriels, qui lui demandent un minimum de commande. Il apprend donc la maroquinerie et monte un petit atelier. Lorsque les commandes affluent du site internet et de son client parisien 66 Champs Elysées, il crée une société avec son frère comme directeur financier. Tous deux obtiennent alors l’accord d’un fabricant français chevronné, dans l’est de la France, pour produire les collections dans les règles de l’art.
Partie de cinq articles au démarrage de la marque en 2014, l’offre du Feuillet comprend aujourd’hui dix-sept modèles répartis dans quatre univers : contenants (pochette, cartable, sac-à-dos), voyage (banane, sac de voyage), écriture (porte carnet, organiseur), poche (porte-cartes, portefeuille, porte-monnaie). Entièrement fabriqués en France, les produits sont en cuir de veau de tannage végétal, d’une célèbre tannerie alsacienne. « J’ai opté pour un cuir très naturel, avec un toucher un peu gras qui se patine, dans quatre coloris : noir, cognac, chocolat et bleu nuit, et des épaisseurs conséquentes (entre 1,6 et 2,5 mm) qui donnent une présence aux produits » précise notre amoureux du cuir. Le montage est en bords francs, avec un minimum de coutures pour un design minimaliste et chic. Une patte horizontale permet un porter latéral « qui renforce le contact entre l’objet et son utilisateur ». Les intérieurs sont garnis de suédine à la fois résistante et déperlante.
Actuellement présent dans huit pays et une dizaine de points de vente, Le Feuillet possède sa propre boutique à Lyon depuis novembre 2017 avec ses bureaux au premier étage. « Nous sommes en pleine levée de fonds pour développer la marque, élargir l’offre et intensifier notre présence sur internet » annonce Ylan Dahan. Des investisseurs qui croient en la maroquinerie masculine ne devraient pas tarder à se manifester.
Rédaction François Gaillard
Photos © Motoki Nakatani
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