La liberté et la passion, l’alchimie du Festival de Hyères selon Jean-Pierre Blanc
Lorsqu’il initie en 1985 la première édition d’un festival de mode dans sa ville, Jean-Pierre Blanc fait un pari un peu fou, celui de promouvoir des ...
L’ouragan provoqué par la pandémie mondiale aura commis nombre de dégâts sur l’ensemble des domaines. Si les conséquences ne sont pas encore toutes mesurables, cette période de crise a aussi fait naître de nouvelles opportunités numériques, notamment du côté des salons professionnels. Selon l’étude de la Global Association of the Exhibition Industry (réalisée en juin auprès de 459 entreprises de 62 pays du monde), 60% des sondés affirment que le Covid-19 a eu un impact « fort » ou « significatif » sur le plan digital. L’enquête démontre effectivement qu’une entreprise sur deux a augmenté ses investissements en matière de solutions numériques, particulièrement pour contrer les difficultés à se réunir lors d’événements physiques. Tour d’horizon de ces salons 2.0.
Salon des créateurs de mode, accessoires et lifestyle, Man/Woman met en place une plateforme digitale développée dans la continuité de son événement physique, maintenu du 1er au 3 octobre prochains, l’édition de juin ayant été annulée. À destination des journalistes, marques, acheteurs et – plus inédit – du grand public, ce nouvel outil devient le point de contact unique pour l’ensemble du réseau Man/Woman. Lancé le 9 juillet lors de la Digital Fashion Week, il a retransmis en live sur Instagram les défilés des designers émergents présents lors de la semaine de la mode digitale. L’équipe a également organisé un salon virtuel les 9 et 10 juillet, riche de conférences, interviews de prescripteurs, événements et concerts. La plateforme est animée 365 jours par an (collaborations, lancements exclusifs, nouvelles collections, rendez-vous via Zoom…) et permet aux exposants de garder le contact en dehors de la période des salons physiques. Les utilisateurs peuvent aujourd’hui y créer leur propre e-shop, en attendant l’arrivée d’autres services annexes – base CRM, système analytique pour gérer les ventes et les stocks…EN
Arrivé il y a un an à la tête de Tranoï, rendez-vous incontournable des professionnels de la mode, Boris Provost (ex WSN Development) poursuit le processus de refonte du salon avec une nouvelle solution digitale. Si Tranoï lançait en 2018 Tranoï Online, une plateforme orientée vers la vente B2B qui a fermé depuis, il propose aujourd’hui Tranoï Link. Développé pendant le confinement, ce nouvel outil permet, comme son nom l’indique, d’entretenir le lien entre acheteurs et marques de mode du monde entier, durant toute l’année. La solution de mise en relation virtuelle répond aux évolutions du marché numérique actuel en permettant à tout un chacun de disposer de son propre site B2B. À l’instar des salons physiques, les visiteurs y retrouvent le contenu inspirationnel et créatif de Tranoï, notamment à travers la présence de marques premium triées sur le volet par une équipe dédiée – trois personnes réparties selon les marchés asiatique, américain et européen. Pensé comme un réseau social BtoB, Tranoï Link se veut un outil indépendant des événements physiques. Même si des synergies existent entre les formats online et offline – la sélection d’exposants peut se rejoindre -, la plateforme est régulièrement mise à jour pour rester à la pointe des tendances du marché et retransmettre en live la présentation des collections. Dans les prochains mois, Tranoï Link entend promouvoir l’arrivée de nouveaux services : captation vidéo avec procédé 3D et réalité augmentée devraient notamment voir le jour. Pour l’heure, le ticket d’entrée à la plateforme est gratuit, et ce jusqu’à la fin de l’année. Et pour tout de même assurer une présence physique à ses visiteurs, Tranoï, qui a annulé ses événements de juin, maintient son édition consacrée à la femme et l’accessoire du 2 au 5 octobre au Palais de la Bourse à Paris.
Consacré à l’univers de l’enfant, Playtime s’est vu contraint d’annuler ses salons dédiés aux collections Printemps-Été 2021 et ne retrouvera ses fidèles qu’en janvier prochain. Pendant cette pause forcée, la version web – la marketplace B2B « Playtime Online » lancée il y a cinq ans – prend le relais. « Au-delà d’une stratégie multicanale, il s’agit surtout d’allier entités physique et digitale pour répondre à un besoin d’échanges permanents, quel que soit le lieu où l’on se trouve », rappelle Chantal Danguillaume, Directrice du salon. La plateforme, en croissance constante depuis son lancement, connaît une véritable envolée suite au confinement. En juillet ce sont près de 4 000 acheteurs et plus de 300 marques du monde entier qui se sont rassemblés pour partager leurs services respectifs. Afin d’intégrer une dimension plus humaine et faciliter la mise en relation des professionnels, les visiteurs peuvent accéder à la prise de rendez-vous avec vidéo intégrée et aux contenus traduits en huit langues différentes. Contrairement aux événements physiques ponctuels, la marketplace permet de commander durant toute l’année, qu’il s’agisse des nouvelles collections ou de produits en livraison immédiate. Éditée par Picarflor Éditions, elle met en lumière les synergies entre les différents secteurs et les utilisateurs peuvent « switcher » d’un seul clic d’une plateforme à l’autre. Effectivement, au-delà du secteur de l’enfant, Picaflor Êditions héberge aussi Playologie, marketplace B2B pionnière dédiée à la femme et au lifestyle, et une toute nouvelle déclinaison consacrée à l’homme baptisée View. Si Playologie n’existe que sous format digital, View inaugurera sa première édition physique en janvier 2021 au Carreau du Temple. L’événement, qui devait initialement avoir lieu en juin, a dû revoir son calendrier face à la crise sanitaire.
S’il a dû lui aussi annuler son édition de juin, le salon international de la chaussure a fait le choix d’anticiper son rendez-vous habituel de janvier du 11 au 14 décembre prochains à Riva del Garda. Pour garantir la sécurité totale des visiteurs, ces nouvelles dates ont été décidées après une enquête auprès des participants et une analyse minutieuse des conditions sanitaires. Bien qu’elle assure la version physique de son événement, Expo Riva Schuh offre aussi une alternative digitale aux acheteurs dans l’impossibilité de voyager : le salon a mis en place un calendrier de webinaires jusqu’au 11 décembre pour « resserrer les liens internationaux » et « surveiller les tendances du marché ». Durant ces conférences virtuelles, des professionnels du monde entier sont invités à débattre de trois thématiques en lien avec le secteur de la chaussure – le marché mondial de la chaussure post-Covid, la culture du commerce de détail et les principales tendances de mode. Par ailleurs, fort de sa présence en ligne, Expo Riva Schuh a diffusé au mois de juin en direct sur les réseaux sociaux et son site internet, une conférence de presse intitulée UPDATE. Animé par le président de Riva del Garda Roberto Pellegrini, la Directrice Générale de Riva del Garda Alessandra Albarelli et le Directeur Général de Edizoni AF Matteo Pasca, ce rendez-vous quadrilingue – il était retransmis en anglais, italien, espagnol et chinois – a permis de résumer les initiatives mises en place par Expo Riva Schuh pour son édition de décembre et ses nouveaux objectifs post-Covid.
Au vu des incertitudes sanitaires internationales, Maison & Objet a préféré annuler son édition de septembre. Le salon prescripteur dans les domaines de la décoration, du design et de l’art de vivre compte sur MOM (« Maison, Objet and More »), sa plateforme en ligne lancée en 2017, pour garantir une version 100% digitale à ses 300 000 acheteurs internationaux. Pendant le confinement, MOM s’est révélée être un moyen efficace de booster les liens entre acheteurs et détaillants ; le salon a même enregistré un chiffre record de mises en relation, témoignant de la complémentarité entre échanges réels et virtuels. Pour pallier la suppression de son événement physique, Maison & Objet organise du 4 au 18 septembre 2020 la Digital Fair. MOM se mue en véritable showroom (l’offre produits est présentée dans l’esprit des mises en scène lors des salons physiques) et animateur de talks digitaux (décryptages de tendances, conférences en ligne, interviews podcasts…). En parallèle de MOM et sa Digital Fair, Maison & Objet inaugure en septembre ReSPACE, une plateforme numérique exclusivement destinée à explorer les solutions d’aménagements des espaces de travail prenant en compte les protocoles sanitaires de distanciation. Ce projet, développé en collaboration avec Fabernovel (société de création de produits et services numériques) et Morning Coworking (entreprise de conception d’espaces de coworking), révèle la capacité de résilience face aux contraintes. Et pour faire patienter ses plus fidèles visiteurs, le salon a mis en place un calendrier estival de webinaires du 10 juin au 8 juillet. Ces « SummerClass ! » d’un nouveau genre ont abordé trois thématiques (Work, Innovation & tendances et Retail).
Les prochains rendez-vous physiques se tiendront du 3 au 12 septembre à travers la Paris Design Week avec son parcours fléché dans la capitale et du 22 au 26 janvier 2021 pour le salon Maison & Objet.
Who’s Next est reporté : le salon international de la mode féminine se tiendra du 2 au 4 octobre au Jardin des Tuileries à Paris. Il se découpera en trois événements aux thèmes spécifiques aux côtés de Premiere Classe : Who’s Next/Restart (prêt-à-porter, accessoires, lifestyle et beauté), Traffic/Rethink (distribution et innovation) et Impact/Reset (solutions en faveur de la transition écologique et solidaire).
Dès les mois de mai et juin, Who’s Next a commencé à préparer son retour post-Covid : à travers des lives Instagram, le salon a donné la parole à des acteurs de l’industrie de la mode pour partager leurs solutions face au tumulte provoqué par la pandémie. Dans cette veine, Who’s Next a fait évoluer son application WSN Community en lançant Vimeet, alternative digitale en ligne qui réunit acheteurs et détaillants du monde entier. Depuis le mois de juillet et jusqu’au 4 octobre inclus, tout exposant ou visiteur disposant d’un badge peut ainsi prendre des rendez-vous One to One, qu’il soit à Paris ou à l’étranger. Les participants de l’édition physique sont inscrits d’office à la plateforme, et les deux formats sont reliés durant les quatre jours de l’événement parisien.
MICAM, le salon international de la chaussure, se tiendra du 20 au 23 septembre à Fiera Milano Rho. Bien qu’il maintienne son format traditionnel, l’événement lance en parallèle MICAM Milano Digital Show, un nouveau canal digital de ventes B2B propulsé par NuORDER, leader mondial dans le domaine des plateformes numériques professionnelles. « Plus qu’un portail ou un catalogue en ligne », cet outil prend la forme d’un véritable « salon augmenté » pour prolonger l’expérience de l’événement physique. Gestion du portefeuille clients, échanges vers le monde entier, innovation et anticipation des rendez-vous offline… les acheteurs pourront bénéficier des services numériques de NuORDER, notamment à travers la mise en relation de 500 000 détaillants déjà inscrits sur la plateforme, tout en retrouvant l’ADN de MICAM. Conscient de la complémentarité entre formats physique et virtuel, ce nouvel élan conforte l’écosystème MICAM : deux salons et une présence en ligne 365 jours par an.
Organisé par Messe Frankfurt, Leatherworld est le salon pour le sourcing du cuir et ses matières connexes. Malgré l’annulation de son édition de septembre, le prochain rendez-vous physique se tiendra du 1er au 4 février 2021. Messe Frankfurt construit une plateforme numérique regroupant l’ensemble de ces événements, accessible au 1er septembre depuis les sites internet des salons. Lancé en collaboration avec Foursource, spécialiste des solutions digitales de sourcing textile, cet outil propose aux 30 000 visiteurs, qui d’accoutumée arpentent les allées (industriels du textile et de l’habillement, marques, fabricants), des dispositifs pour présenter leurs collections aux acheteurs internationaux.
Cette liste non exhaustive de salons aux solutions digitales innovantes confirme la tendance selon laquelle le numérique est plus que jamais un élément moteur dans le développement des marques et un relais clé pour les acheteurs. En témoigne l’étude réalisée par la Global Association of the Exhibition Industry : « 82% des entreprises sondées considèrent que l’on assiste à l’essor d’événements hybrides, à travers l’intégration d’éléments numériques dans les salons physiques ». Toutefois, si le salon virtuel est un moyen efficace de favoriser le lien permanent, l’aspect tangible des relations humaines reste primordial. En ce sens, Future Fabrics, salon britannique promouvant les matériaux durables, a lui aussi misé sur un format digital, en y ajoutant une composante matérielle. À travers Future Fabrics Virtual Expo Live (1er au 8 juillet), les internautes ont pu participer à une série d’événements digitaux dédiés au sourcing de matières durables et s’approvisionner grâce à la marketplace Techstyle, tout en participant à une véritable expérience sensorielle : le salon a offert à chaque acheteur une boîte personnalisée d’échantillons de matières. Des attentions sans égales.
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Rédaction Emma Roesslinger
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