L’atelier du maroquinier Olivier Maingui met les voiles vers Arromanches-les-Bains

Olivier Maingui atelier maroquinerie Normandie
Olivier Maingui est un professionnel incontournable du paysage normand. Issu de la 5ème génération d’une famille de maroquiniers, il navigue entre l’atelier familial, la marque de petite maroquinerie qu’il a récemment lancée et le réseau qu’il a à cœur de tisser - Photo © Juliette Sebille.

Olivier Maingui est un professionnel incontournable du paysage normand. Et pour cause ! Ce sympathique quadra issu de la 5ème génération d’une famille de maroquiniers navigue entre l’atelier familial, la marque de petite maroquinerie qu’il a récemment lancée et le réseau qu’il a à cœur de tisser. 2021 marque un nouveau cap, avec l’ouverture d’un atelier-boutique à quelques encablures des plages du Débarquement.

Une aventure familiale

Dans l’ancienne chemiserie convertie en atelier au Fidelaire, petite commune du pays d’Ouche, son père finalise une commande de portefeuilles. « Piqué » de maroquinerie, l’homme de 71 ans travaille encore aux côtés de sa compagne et de ses fils. Difficile de raccrocher quand la relation au travail repose sur les liens du sang. La tribu était exclusivement composée de maroquiniers, « ma grand-mère et ses quatorze frères et sœurs, mais aussi mes oncles, cousins et mes trois frères », s’amuse Olivier Maingui. Mais le vent a tourné et l’activité florissante de sous-traitance, employant jusqu’à 20 personnes au sommet de sa prospérité, a fait les frais des délocalisations massives vers la Chine.

Olivier Maingui a créé 5ème Génération, une ligne de petite maroquinerie pour hommes prônant l’authenticité, incarnée par les effets de patines du cuir tanné végétal. Une dizaine de modèles du porte-clefs au porte-passeport, en passant par le porte-billets revendiquent la sobriété rehaussée de finitions soignées - Photo © Juliette Sebille.

Un atelier-showroom en devenir

Tout jeune embarqué dans l’aventure familiale, Olivier a appris sur le tas, CAP « matériaux souples » en poche. Dans un contexte économique difficile, il sait qu’il a une carte à jouer sur le milieu-haut de gamme mais la joue prudemment. Secondé par sa femme, ils mettront bientôt les voiles vers Arromanches-les-Bains. Dans cette station de la Côte de Nâcre, qui fut le théâtre du débarquement allié, ils comptent drainer le flux touristique organique sensible à l’artisanat et à la French touch. Au printemps ils y installeront le joli parc de machines que son père lui a cédé et dès que le cours de la vie reprendra, recevront des adeptes dans un atelier-showroom des plus agréables.

Un sous-traitant de petite maroquinerie

Pour l’heure, Olivier Maingui n’a pas à reporter de vagues d’annulation de commandes en BtoB. Vingt ans qu’il façonne les facturiers pour toutes les boutiques d’une maison de prestige mais avant tout de la petite maroquinerie. Dernièrement, il a même enregistré de plus en plus de demandes pour des cadeaux d’affaires, d’ordinaire fabriqués à bas coût. Des porte-cartes et porte-clés en cuir tannés végétal à l’effigie d’entreprises soucieuses d’offrir un produit de qualité, faits en France, transmettant une part d’histoire. Fabriquer un porte-cartes ne nécessite pas moins de sept étapes : coupe ; refente jusqu’à 0,2 mm pour la doublure ; parage afin de désépaissir les bords, teinture entre deux sur toutes les tranches ; assemblage ; couture machine à la main et teinture finale des tranches en trois couches. Un travail très artisanal, loin des grandes chaînes de production.

Portefeuille 5ème Génération en exclusivité pour Forvm, la market place 100% made in France travaillant en direct avec les artisans - Photo courtesy © Forvm.

Une marque de maroquinerie pour hommes

Le circuit court fait des émules auprès d’une frange de la clientèle. À l’avenir, Olivier espère que le centre de gravité de ses activités glisse de plus en plus du côté de sa marque. Dénommée 5ème Génération, la ligne de petite maroquinerie pour hommes prône l’authenticité, incarnée par les effets de patines du cuir tanné végétal. Une dizaine de modèles du porte-clefs au porte-passeport, en passant par le porte-billets revendiquent la sobriété rehaussée de finitions soignées. Une trousse de toilette et un sac week-end viendront compléter la gamme. Déjà, la market place 100% made in France Forvm a très bien vendu le porte-monnaie cet hiver et la Masterbox a intégré deux références à ses fameux coffrets artisans et créateurs. Des pure players dont la philosophie sied parfaitement à l’esprit artisanal de la marque, qu’Olivier veut garder intact.

Un réseau professionnel autour du made in Normandie

Internet a révolutionné les relations commerciales, et fait gagner un temps précieux aux TPE /PME qui avaient coutume de se rendre une à deux fois par semaine à Paris. Mais à la campagne les distances sont grandes et ne facilitent pas toujours les rencontres. Pour autant, Olivier Maingui côtoie les autres structures de la région, comme la manufacture Cuir Du Vaudreuil (CDV) près de Louviers ou l’atelier de APF France handicap à Évreux, le Lycée Boismard à Brionne et la jeune cavalière Margot Bellon formée chez Hermès qui a lancé son propre label de maroquinerie-sellerie (Margot Leathercraft). La maroquinerie en Haute-Normandie compte aussi l’Atelier de la Venise Normande, installé à Pont-Audemer (NDLR – où se trouvait la tannerie Costil fermée en 2005). Derrière le concept d’origine, un denim tissé en Bourgogne-Franche-Comté à partir de coton recyclé et des jeans confectionnés en Normandie et désormais de la petite maroquinerie qui, hors des frontières de l’Europe, sont convoyés par voiliers. Bon vent au made in Normandie !

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Rédaction Juliette Sebille

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