Rose Saneuil repousse les limites de la marqueterie
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Avec son offre simple et efficace, L/Uniform a tout pour séduire et mettre en confiance des consommateurs de plus en plus sceptiques et exigeants. Bilan et réflexion autour du succès de la marque créée il y a sept ans.
Concilier pratique et esthétique, tel est le mot d’ordre de L/Uniform. Fondée en septembre 2013, la gamme d’accessoires fonctionnels et élégants ambitionne de « faciliter et embellir le quotidien », comme le résume sa créatrice Jeanne Signoles. Et pour cela, cette dernière a tout prévu, du cartable au sac de course, en passant par la besace, la trousse de toilette, la pochette ou le sac de voyage – pour ne citer que quelques-uns des 70 produits du catalogue. Ingénieuse, l’ancienne cadre d’une grande marque de maroquinerie, titulaire d’un DEA en économétrie passée par l’aéronautique et la finance, a eu l’idée de « réadapter des sacs de travail aux usages d’aujourd’hui ». Côté esthétique, c’est avec les couleurs et les jeux d’opposition entre la toile et le biais qu’elle apporte une touche de fantaisie aux « essentiels intemporels ». « Avec les six couleurs de toile et les treize couleurs de bordure, on peut créer des centaines de combinaisons, s’exalte cette convertie au design. Nous sortons de nouveaux coloris chaque début de saison et pouvons également proposer des associations personnalisées sur demande. »
Ponctuellement éditées à l’occasion d’événements particuliers, les séries limitées sont testées avant d’être pérennisées en cas de succès, comme récemment les coloris rose pâle et vert empire ou encore le sac à goûter avec son intérieur isotherme. Des collaborations viennent aussi régulièrement animer l’offre : peu après la création de la marque, en novembre 2013, un premier partenariat a vu le jour avec le célèbre designer japonais Hiroshi Fujiwara qui a revisité un sac ; d’autres ont suivi, telles que l’enveloppe à pain co-signée avec la fameuse enseigne de boulangerie Poilâne, la gamme co-produite avec la griffe de mode enfantine Bonpoint et les bagages fabriqués pour l’Hôtel Costes à Paris. En janvier 2020, la marque s’est diversifiée avec une ligne d’une trentaine d’accessoires pour la maison comme un set de table, des housses de coussin, un tablier, un chariot de courses, un porte-clés, un étui à bouteille ou un protège-carnet de santé. « Merci nous a accueilli dans ses murs pendant plusieurs semaines pour lancer ces nouveautés », se souvient Jeanne Signoles.
Pour l’instant la marque ne passe par aucun détaillant multimarques afin de diffuser son offre. « Dès le lancement de L/Uniform, nous avons ouvert une boutique en ligne qui réalise aujourd’hui 35% de notre chiffre d’affaires, déclare la fondatrice. Nous avons fait le choix d’intégrer la distribution pour mieux contrôler la marque. En avril 2015, nous avons ouvert une boutique quai Malaquais à Paris, puis une à Taïwan et une à Tokyo en mai 2019. » Et dans les grands magasins – Isetan à Tokyo, qui fut son premier point de vente hors de France dès octobre 2014, les Galeries Lafayette Haussmann ouvertes en mai 2019 et Le Bon Marché, où elle va inaugurer un shop-in-shop en avril de l’année prochaine – les corners sont gérés en concession. Actuellement, un petit tiers du chiffre d’affaires est généré à l’international. Bon nombre de produits sont mixtes mais 60% des recettes sont issus de la clientèle féminine.
Au cœur du concept de la marque, dont la qualité est un fondement, les matières tiennent une place primordiale. Néanmoins elles sont limitées pour, là aussi, une meilleure maîtrise. « Nous avons fait le choix de la toile comme matière principale car le cuir haut de gamme est trop cher pour le quotidien et aussi un peu lourd et plus complexe à entretenir, explique Jeanne Signoles. Notre petite maroquinerie, pour l’instant toute en cuir, va aussi passer en toile et cuir. La toile se patine et s’assouplit ; elle est résistante et légère. En touches, en bordure ou pour les anses des sacs par exemple, le cuir apporte un supplément de solidité, de confort au toucher, de la structure et un aspect chic. » Cinq types de toile sont utilisés : un canevas, une toile de travail, une toile de l’armée, une toile brute en pur coton, et une toile mélangée coton et lin (63% – 37%), toutes tissées en France. Dans des couleurs exclusives, teintées à cœur, elles sont aussi traitées contre le dégorgement, l’usure, les taches, la pluie ou les rayons UV. En cuir, deux articles sont référencés : un veau foulonné « d’origine catalane » à tannage chrome, pigmenté et embossé d’un grain mécanique, et un agneau uniquement en bleu marine pour les doublures de petite maroquinerie.
Afin de maintenir le cap de la qualité, L/Uniform a opté dès ses débuts pour une fabrication intégrée, d’abord uniquement dans l’atelier de Carcassonne implanté à la création de la marque. Il y a trois ans, un second atelier au Portugal, dans la région de Porto, avec lequel L/Uniform collaborait en appoint, est rentré dans son giron. « La totalité de notre production sort de nos deux unités qui effectuent toutes les opérations, prototypage, développement, coupe, montage et contrôle qualité, indique la créatrice. La logistique est centralisée à Carcassonne. Huit mille pièces en sortent chaque année, élaborées par une quinzaine d’employés en moyenne, une trentaine en période haute. » Un réel aboutissement pour cette passionnée de mode « qui aime être entourée de produits de qualité ».
Chiffre d’affaires : 35% réalisés grâce à la boutique en ligne, 30% réalisés à l’étranger.
Répartition de la clientèle : 60 % des ventes générées par les femmes.
Boutiques : 3 boutiques : une à Paris, une à Taipei et une à Tokyo.
Corners : Galeries Lafayette et Bon Marché à Paris, Isetan à Tokyo.
Effectifs : 15 personnes, jusqu’à 30 personnes en période haute.
Production annuelle : 8000 pièces.
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Rédaction François Gaillard
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