MIF Expo 2024, quatre jours dédiés à la production française
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Le développement et la professionnalisation de la visite d’entreprise sont encouragés par Entreprise et Découverte, référence nationale du tourisme de savoir-faire, et partenaire de l’Alliance France Cuir. À la clé pour les pépites hexagonales du cuir : renforcer leur attractivité auprès de leurs prospects par la valorisation de leurs métiers, dynamique locale et actions de RSE, et pour les fabricants de produits finis, booster leurs ventes.
« La visite d’entreprise atteint une phase de développement important », se réjouit Cécile Pierre, Déléguée Générale d’Entreprise et Découverte. Soit depuis 2022, une augmentation de 75% d’entreprises engagées (3 500), et une progression de 40% du public, soit 20 millions de visiteurs en France, numéro un du tourisme de savoir-faire. « Tous les secteurs industriels, y compris un secteur de niche comme le cuir, ont beaucoup d’avenir. » Dans ce contexte favorable, l’association propose des formations et des audits sur-mesure avec possibilité de financement sous conditions. Pour l’appel d’offre “Tourisme de Savoir-Faire” lancé par la Direction Générale des Entreprises (DGE), l’association a réalisé un diagnostic et proposera des plans d’actions tant au niveau national que régional, et au sein de dix filières dont celle du cuir. Elle a impulsé l’appel à manifestation d’intérêt “Tourisme de Savoir-Faire” lancé par la DGE et porté par des régions.
Dans la filière cuir, son diagnostic des 35 entreprises actives (45% en maroquinerie, 35% en chaussures, respectivement 10% pour la tannerie et la ganterie), indique une demande de professionnalisation. « Seules 30% d’entre elles disposent d’un discours de visite formalisé, les autres proposent une offre spontanée », relève Cécile Pierre. Les difficultés rencontrées par ces entreprises sont le modèle économique nécessitant une personne dédiée à cette activité, la qualité du contenu des discours et des parcours d’exposition selon les publics, la mise en marché en collaboration avec l’écosystème du tourisme. Surtout, la sécurité des visiteurs et la confidentialité, car il y a « une méconnaissance de la réglementation et des solutions apportées sur ces deux contraintes », interpelle l’association dont les adhérents bénéficient d’un réseau : rencontres nationales de la visite d’entreprise, matinales en région, mention dans les guides du Routard de la visite d’entreprise, etc.
En France, 60 autres entreprises du cuir ont été identifiées pour un potentiel accueil du public. Parmi les pépites déjà actives, la Cité de la Chaussure fait figure de « locomotive de la visite d’entreprise de la filière cuir » félicite Cécile Pierre. Une visite au cœur du modèle économique. « Dès le début, il nous a semblé légitime de faire visiter nos ateliers au plus grand nombre. C’était un point fondamental, un choix affirmé, pas une visite accessoire, mais une volonté initiale de la Cité de la Chaussure », insiste sa Directrice, Emmanuelle Benoit. Un salarié à temps plein se consacre à ces visites, y compris pour un seul visiteur ! « Un sujet passionnant » pour la directrice qui loue la synergie avec l’écosystème du tourisme : « C’est un nouveau métier. Nous devenons un acteur du tourisme et devons rivaliser d’imagination. Nous sommes partis de zéro très naturellement et nous adorons travailler en coopération avec Entreprise et Découverte, et toutes les forces vives pour attirer des visiteurs sur nos sites et villes respectives : par l’élaboration ensemble de parcours touristiques et brochures, par exemple. »
« Longtemps inhérent au secteur du luxe, l’adage ‘pour vivre heureux, vivons caché’ évolue. La communication sur la visite d’entreprise devient très importante pour découvrir ce secteur et comprendre la culture cuir en France, aujourd’hui. C’est une occasion à ne pas manquer pour communiquer sur la filière du cuir au regard des enjeux d’attractivité des métiers et de la RSE », souligne Cécile Pierre. Pour Paraboot, emblème de la fabrication française de chaussures, la communication institutionnelle prime : « Nous portons le message d’une fierté et du plaisir de révéler un savoir-faire familial transmis depuis la quatrième génération, reconnu dans le monde entier. À chaque fois, les visiteurs expriment leur surprise. Ils étaient à mille lieues d’imaginer les 150 opérations manuelles nécessaires pour fabriquer nos chaussures », témoigne Pierre Colin, Directeur de la Communication de la marque centenaire. Pour Jean-Pierre Romiguier, fondateur du Sac du Berger, l’accueil sur sa terre aveyronnaise prouve l’authenticité des produits et de la marque. « Il était important que les clients découvrent la cohérence absolue entre un objet porteur de la culture pastorale au cœur d’une ancienne bergerie isolée, dans de grands bâtiments en pierre qui abritent nos cinq métiers et artisans fabriquant chaque pièce de A à Z, à partir de matières premières locales issues d’un rayon de 120 kilomètres. » De quoi faire briller les yeux des visiteurs ! À l’image de cette visite pédagogique, à Romans-sur-Isère, capitale historique de la chaussure, défend Emmanuelle Benoit : « La Cité de la Chaussure est le symbole d’une résilience de la filière avec de nouvelles marques engagées pour crier haut et fort que, oui, nous fabriquons encore des chaussures en France ! Ouvrir nos ateliers au public peut aussi créer des vocations pour ces métiers un peu oubliés. »
Créatrice de relations, la visite d’entreprise ouvre le précieux canal de la vente directe. Un succès pour les maroquiniers, gantiers et chausseurs, assure Cécile Pierre : « Le visiteur est convaincu par la visite culturelle qui démontre le savoir-faire, le temps de la fabrication, et les particularités de l’entreprise. C’est un achat de conviction réalisé en fin de visite, ou ultérieurement. Car la visite d’entreprise forge une sorte d’intimité et de complicité durable entre l’acheteur et l’entreprise. » En attestent des chiffres d’affaires générés par les achats des visiteurs : 18% avec 2 000 visiteurs annuels chez Le Sac du Berger, et environ 15% avec 25 000 visiteurs annuels à La Cité de la Chaussure, ce dernier taux susceptible de dépasser 20% en 2024, car, le nombre total de réservations des visites de 2023 a été atteint au 1er avril 2024 ! Reste l’incontournable occasion de communiquer sur le prix, plébiscite Cécile Pierre. « La visite d’entreprise est le meilleur moyen de faire comprendre le prix plus élevé d’une fabrication française. L’enjeu de la relocalisation est très important aujourd’hui, parce que nous achetons un produit et aussi un modèle économique faisant perdurer des savoir-faire. Par son public de proximité, les visiteurs deviennent des ambassadeurs de la marque. L’entreprise cesse d’être hors-sol. Nous réintroduisons l’achat de proximité et la défense des entreprises locales. » Une proximité qui a inspiré Sophie Grégoire, la dirigeante de la ganterie Agnelle. « C’est aussi l’occasion de tester des sacs et de la petite maroquinerie fabriqués dans nos cuirs plus épais et mieux adaptés à ces produits qu’à la ganterie. Une piste que nous aimerions développer. Je réfléchis aussi au réaménagement de l’espace d’accueil des visiteurs pour y inclure un lieu d’exposition de nos plus belles pièces destinées aux marques ou aux célébrités, parce que cela intéresse beaucoup ! » Des visites d’entreprises aux nombreux atouts !
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Rédaction Stéphanie Bui
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