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Le 11 décembre 2023, le ministère de la Culture a officiellement inscrit les savoir-faire liés à la ganterie en Pays de Millau à l’inventaire du Patrimoine Culturel Immatériel (PCI) français. Entretien avec Olivier Fabre – maître gantier et Président de l’association porteuse de la candidature – en attendant une reconnaissance au PCI de l’UNESCO espérée par une profession, une filière et toute une région.
Elle marque une reconnaissance significative pour cette tradition installée sur le territoire depuis plus de 750 ans. La candidature est portée par l’association Sauvegarde du PCI du Pays de Millau, avec Nadia Bédar comme Directrice de candidature. Elle vise à assurer la transmission et la sauvegarde de métiers sur la filière globale composée de trois pans indissociables : l’agropastoralisme, la connaissance et la transformation des matières naturelles et la confection des gants. Le pays de Millau couvre six départements en Occitanie : l’Aveyron, le Tarn, la Lozère, l’Aude, le Gard et l’Hérault.
La candidature a nécessité une collaboration étroite entre divers acteurs locaux et nationaux, notamment l’association porteuse, la DRAC Occitanie, le ministère de la Culture et l’ensemble des élus du territoire. La démarche est également soutenue par l’Alliance France Cuir. Le processus incluait la préparation d’un dossier détaillé, la conception de mesures de sauvegarde, l’implication des acteurs locaux, des populations appelées communautés et des associations locales, et la mise en place d’actions comprenant des descriptions précises des savoir-faire, des témoignages de praticiens, et la valorisation des spécificités de ces savoir-faire liés à la ganterie en Pays de Millau.
La mobilisation autour de la candidature s’est intensifiée, avec des initiatives visant à renforcer la visibilité et la transmission des savoir-faire liés à la ganterie. Des événements locaux et régionaux, comme les festivités de la Sainte Anne (Sainte Patronne des gantiers et mégissiers – NDLR), ou encore des master class auprès de tous les enfants du territoire ont été organisés pour sensibiliser la population à l’importance de cette inscription. La participation accrue de la jeunesse et des communautés locales a également été observée, contribuant à la valorisation des métiers pour favoriser la transmission des savoir-faire.
Parmi les 17 mesures de sauvegarde proposées, deux initiatives majeures se distinguent particulièrement. La route écotouristique des bergers et gantiers vise à créer un itinéraire touristique et culturel qui retrace les liens historiques entre le pastoralisme et la ganterie en Pays de Millau. L’itinéraire inclut des visites de fermes, de tanneries et d’ateliers de ganterie. L’objectif est de promouvoir le patrimoine immatériel en faisant découvrir aux visiteurs les processus de fabrication des gants et les pratiques de l’élevage ovin, et de renforcer l’économie locale par le tourisme. En mettant en avant les traditions locales, ce projet contribue à la valorisation des savoir-faire auprès des jeunes et des touristes, tout en stimulant l’activité économique régionale. La mise en place d’un CAP et BAC Pro Maroquinerie option Ganterie donnera lieu à la première formation pour apprendre à coudre les gants en France. Elle permettra d’assurer la relève générationnelle des artisans en formant de jeunes professionnels aux techniques de la ganterie et de la maroquinerie. Dans un premier temps, la formation, dispensée par des artisans expérimentés, se fera au sein du lycée Jeanne d’Arc de Millau sous la forme d’une option Ganterie. Elle devrait ouvrir en septembre 2025. Une école supérieure des savoir-faire d’excellence et des métiers d’art devrait également voir le jour à Millau.
L’inscription au PCI français est une étape cruciale qui apporte une reconnaissance nationale et ouvre la voie à la candidature à l’UNESCO. Elle renforce la légitimité du dossier, valorise les métiers et les praticiens, favorise la transmission, consolide une filière et mobilise des ressources supplémentaires pour la préservation des savoir-faire. Cette candidature a pour but premier de sauvegarder des métiers menacés de disparition. Il y a de moins en moins d’éleveurs ; d’ici dix ans, 50% seront partis à la retraite et il est urgent d’assurer la relève. La laine est quasi à l’arrêt en France même si une première filature devrait voir le jour. Les mégisseries et tanneries subissent la pénurie des approvisionnements par le ralentissement de la consommation de viande. Et la ganterie reste très fragile, avec seulement cinq ganteries à Millau, face aux importations massives d’Asie et au dérèglement climatique.
Les prochaines étapes avant la décision de l’UNESCO incluent la finalisation du dossier de candidature – prévue pour une soumission en 2025 – avec consultations des experts du ministère de la Culture pour affiner le dossier. La sensibilisation et la mobilisation des communautés locales se poursuivent, avec des événements réguliers et des actions sur le territoire associant solidarité, formation, culture, tourisme et emploi. Et les rendez-vous à Paris et auprès d’ambassadeurs à l’UNESCO se multiplient.
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Rédaction François Gaillard
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