Jean-François Perena, au-delà du bijou
L’amour de la matière habite l’artiste autodidacte Jean-François Perena. Le cuir, chez lui, s’harmonise avec un grand nombre de matériaux bruts. Ses ...
Le 14 novembre, la Fédération Française de la Maroquinerie (FFM) et CTC ont organisé conjointement la deuxième Journée de la Maroquinerie Responsable à l’Institut Français de la Mode à Paris. Cet événement networking a réuni les instances de la filière cuir et de nombreuses entreprises de la maroquinerie, grandes maisons de luxe comme TPE-PME ou startups, autour des défis et enjeux RSE du secteur. « Cette journée doit permettre de nourrir une réflexion à grande échelle et de renforcer les connaissances et les liens entre les entreprises du secteur », a rappelé en ouverture Arnaud Haefelin, Président de la FFM et de CTC, soulignant « l’importance de la réflexion collective dans le but d’apporter des outils et des perspectives inspirantes pour l’industrie de la maroquinerie ».
Le programme de cette journée était riche en contenus et interventions d’experts et échanges consacrés à l’écoconception, l’empreinte carbone ou encore la CSRD. Morceaux choisis.
« La mise en place d’une démarche d’écoconception vient répondre à la protection de la planète, à la limitation des ressources et à la réglementation, entre contraintes et opportunités. Elle contribue à plus de transparence, à de meilleures relations avec les clients, à l’amélioration de la motivation des employés… », a énoncé Matthieu Vicard, Chef de projets développement durable à CTC, lors d’une plénière interactive consacrée aux enjeux de l’écoconception dans la maroquinerie et à la mesure de l’impact.
Le spécialiste a rappelé que l’écoconception se modèle selon trois niveaux : de l’amélioration du produit à sa reconception jusqu’à la redéfinition du besoin inscrit dans une économie de la fonction qui s’illustre par exemple à travers la location comme le proposent les marques Maje ou Bocage « L’écoconception repose sur une méthodologie multi-étapes, passant d’une économie linéaire à la mise en place d’une économie circulaire axée sur le cycle de vie du produit dans une approche plus vertueuse : recycler, réutiliser, réemployer. »
La maîtrise de la chaîne de valeur et la connaissance de la traçabilité facilitent la mesure de l’impact, à commencer par la provenance des matières premières, en l’occurrence pour le cuir, des peaux depuis l’élevage, qui impactent fortement les différentes étapes du cycle de vie d’un article. L’impact émotionnel a également toute son importance car cela permet de conserver son bien plus longtemps, tout comme la réparation qui prolonge sa durée de vie et d’utilisation, « d’où la nécessité de prendre en compte l’acte de la réparation dès la conception du produit. La démarche d’écoconception est un vecteur d’innovation produit et process ».
Lors de la table ronde introduite par Stéphane Piot (Pando Fashion) et Martin Poupard, Chef de projets développement durable à CTC consacrée à l’empreinte carbone et ses enjeux, Sandrine Noël, Directrice Environnement chez Louis Vuitton, Anne-Marie Casha, Directrice du Studio Accessoires d’A.P.C., et Emeline Girard-Becq, Responsable RSE au sein de la Maroquinerie Thomas, ont témoigné des actions RSE de leurs maisons respectives.
« On ne peut améliorer que ce que l’on mesure », a indiqué d’emblée Sandrine Noël pour qui « la réalisation d’un bilan carbone constitue la base d’une démarche environnementale : cela permet d’éclairer les choix des investissements et de prioriser les actions en collaborant avec les différentes équipes métiers » citant la mise en place d’éco-scores impliquant les équipes design, marketing, développement industriel, réparation autour de nouveaux drivers de progrès. La démarche de décarbonation mise en place par la Maroquinerie Thomas porte, elle, notamment sur « l’amélioration de la consommation de nos cuirs et matières, le recyclage, la mobilité de nos collaborateurs… », a souligné Émeline Girard-Becq. « Nos tanneurs sont certifiés Leather Working Group (LWG), dont plus de 30% niveau Gold. Nous favorisons la proximité entre les tanneries et les sites de production afin de limiter les transports. Nous avons par ailleurs allégé nos produits afin de limiter le poids lors du transport », a poursuivi Anne-Marie Casha pour A.P.C. « L’engagement RSE est transverse à tous les services et se révèle un atout en termes de relations humaines et d’enjeu de recrutement pour attirer les talents », a constaté Émeline Girard-Becq.
L’après-midi était consacrée à des cas d’études au sein d’ateliers interactifs en petits groupes sur les problématiques de la communication responsable et du greenwashing ainsi qu’au projet de référentiel RSE en maroquinerie établi par CTC et la FFM. Face à l’intérêt suscité par cette journée, Ange Alez Martin, Président de la Commission RSE à la FFM et Président du Groupe Créations Perrin, a donné rendez-vous aux acteurs de la maroquinerie pour une prochaine édition et de nouveaux échanges.
En attendant, CTC convie ses entreprises membres à Lyon le 20 mars 2025 à l’occasion de la Journée de l’Innovation en Maroquinerie (JIM) qui permettra de dévoiler les résultats des travaux de recherche en cours et les pistes de réflexions menées autour de la RSE : développement d’un agent de tannage metal free, travaux sur la durabilité – physique et émotionnelle – des articles de maroquinerie, veille sur les matériaux émergents, détannage des cuirs tannés au chrome, ergonomie des postes de travail… », a annoncé Thierry Poncet, Directeur Métiers et Développement Durable à CTC. À vos agendas !
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Rédaction Laëtitia Blin
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