La Rue du Made in France, vitrine du savoir-faire français à Paris
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Depuis plus de vingt ans, Jean-Pierre Pradalier suit l’évolution des comportements d’achats des consommateurs au sein des trois maroquineries multimarques qu’il gère avec son épouse Emmanuelle à Manosque et Digne-les-Bains. Il a su prendre le virage du digital tout en composant avec les atouts de la boutique physique. Rencontre.
Après un premier parcours professionnel dans un tout autre domaine d’activité, Jean-Pierre Pradalier a opéré une reconversion en 1998 à la recherche d’un commerce de proximité à taille humaine. Devenu détaillant maroquinier, il débute sa nouvelle vie par la reprise d’une première boutique, l’enseigne Chabrand, à Manosque dans les Alpes-de-Haute-Provence. Quelques mois après, le couple donne un nouveau souffle à un point de vente situé à Digne-les-Bains, un emplacement numéro un dans l’hypercentre, qu’il rebaptise Candra. Dix ans plus tard, c’est à Manosque que les détaillants perpétuent la maroquinerie L’Escarcelle, située place de l’Hôtel de Ville. Attachés aux contacts conviviaux, ils proposent une offre produits différenciée selon les magasins et le profil des consommateurs. Une cinquantaine de marques, dont certaines de niches, composent ainsi l’offre des trois boutiques.
La première boutique manosquine est positionnée haut de gamme – Lancel, Longchamp, Mac Douglas, S.T. Dupont, Chabrand…. -, alors que L’Escarcelle commercialise une gamme intermédiaire avec des marques comme Paul Marius, Lancaster, Lacoste… À Digne, Candra, « seule maroquinerie de cette ville de 17 000 habitants, propose une offre mixte – Guess, Cabaïa, Paul Marius… – qui doit répondre aux attentes d’une clientèle éclectique », précise le responsable pour qui l’un des atouts de son métier est « d’anticiper les tendances, pas de les suivre. Le travail de veille est incontournable pour dénicher de nouveaux labels et référencer des nouveautés comme ce fut le cas pour Cabaïa, découverte sur un salon professionnel à ses débuts, ou encore Paul Marius. Il est indispensable de renouveler régulièrement l’offre car les clients ont besoin de nouveautés et de mouvement ». La période post-Covid s’est d’ailleurs rapidement traduite par un retour des acheteurs, « de manière plus importante que ce que l’on pouvait espérer après ces mois compliqués. Les boutiques de cœur de ville, de par leur proximité et leur configuration à taille humaine, rassurent les consommateurs, peu enclins à se rendre dans des lieux bondés. Notre typologie de commerce est garante de lien social et assure une relation commerciale personnalisée. Et même si depuis plusieurs années, la fréquentation est moindre, le panier moyen reste stable », constate le dirigeant qui reconnaît néanmoins des arbitrages budgétaires réalisés au détriment des achats de mode.
Fort de son expérience terrain, Jean-Pierre Pradalier observe une véritable évolution dans les modes de consommation, « principalement sur le préachat. Les personnes viennent la plupart du temps avec une idée précise de ce qu’elles souhaitent après avoir effectué des recherches sur internet, que ce soit sur notre site ou sur celui des marques. Internet a transformé les comportements d’achats des consommateurs. Nous avons pris le virage du digital il y a déjà quelques années afin de rendre visible l’entreprise et les collections. Nous gérons un site marchand sous l’appellation Candra, dont l’activité monte progressivement en puissance. Il permet de maintenir un lien fort avec la clientèle et assure une présence virtuelle. Je crois au multicanal ! Internet est le complément de l’enseigne physique. Nous réalisons des ventes en boutique grâce à ce canal car les consommateurs ont encore envie de se déplacer en magasin. D’ailleurs depuis la pandémie, nous avons revu nos horaires d’ouverture, désormais sans interruption durant la pause déjeuner afin de faciliter la venue des clients. Nous sommes également actifs sur les réseaux sociaux. Ce vecteur de communication est très important car il permet de rester en contact. Pour cela, il faut être réactif mais également proposer de nouveaux services et anticiper leurs attentes ».
À 56 ans, il s’est improvisé community manager et gère lui-même la communication de ses enseignes sur les réseaux sociaux, l’envoi d’e-mailing… S’il a déjà suivi une formation dédiée, il enrichira ses compétences par le module proposé à la rentrée par la Fédération Nationale des Détaillants en Maroquinerie et Voyage (FNDMV) dont il est adhérent. « L’associatif, outre la dynamique que cela insuffle, permet, en tant que détaillant indépendant, de ne pas rester seul avec ses problématiques, ses questionnements… La fédération représente la profession et c’est d’autant plus indispensable lors de grave crise comme celle du Covid-19 », souligne Jean-Pierre Pradalier, particulièrement investi dans la vie locale.
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Rédaction Laëtitia Blin
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