La botte camarguaise, labellisée après la charentaise
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Elle a cette sensibilité humaniste, proche des gens et de l’environnement qu’elle a développée au contact d’artistes et d’artisans. Et le goût du beau et des objets qui transcendent nos existences. Du haut de ses 30 ans Audrey Ludwig incarne une nouvelle génération de makers qui ont placé le design soutenable et la transmission des savoirs au cœur de leur démarche. Rencontre avec la créatrice d’un atelier de création et de formation résolument tournée vers les autres et l’avenir.
Prenez un tube de PVC, renforcez-le de métal cintré, bouchez-le de deux capots en corde et guidoline traversés de poignées en crin façon queue de cheval, vous obtiendrez « Arçon ». Vertueusement conçu à partir de matériaux revalorisés, ce projet curaté au sein de la Factory, le hub des talents émergents de la Paris Design Week, répond pleinement à la thématique de l’édition 2021 : « Le développement désirable » ou comment inventer un futur réjouissant, meilleur pour la planète et attrayant pour ceux qui l’habitent ? Intégralement gainé de cuir par Audrey Ludwig, le prototype a généré 150 heures de labeur et de belles interactions à la clé. Au programme : des échanges d’expertise avec des spécialistes du métal, des allées et venues à La Réserve des Arts pour se procurer 75 mètres carrés de chutes et surplus de cuirs mais aussi et surtout le troisième opus d’une collaboration avec Caroline Venet, initiée l’an dernier. Fondatrice du Studiofoam, la jeune designer a trouvé en Audrey une alliée de choix pour faire éclore ses ambitions de design soutenable. Ensemble, elles ont donné vie à deux autres créations à rebours aussi esthétiques qu’engagées : le « Bureau vivant » enveloppé d’une marqueterie de chutes de cuir VVN (NDLR – veau végétal naturel) remarqué l’an dernier à la Biennale Émergences à Pantin, et la lampe « Ribbon » mise en lumière à l’occasion de l’exposition Frugal, toujours au cours de la Paris Design Week 21. Imaginé par Hélène Aguilar, fondatrice du podcast « Où est le beau ? », l’événement explorait avec élan les matériaux innovants et respectueux du vivant.
Audrey Ludwig a étudié le design graphique à l’École Estienne avant de s’embarquer dans un tour de France avec les Compagnons du Devoir. Un cursus accéléré de cinq années qui l’a menée dans le Berry puis à Vichy chez des fabricants Chanel, Delvaux et Louis Vuitton. Les 36 premiers mois, elle y apprivoise les études techniques relatives à la création des modèles, le travail de table et le développement d’une marque propre. Puis elle revient à Paris, ou plutôt à Pantin, pour rejoindre l’équipe de Petit h. « J’y ai découvert l’objet, la gainerie, la marqueterie, le travail de matières exotiques d’exception auprès d’artisans détenteurs d’un savoir-faire unique et généreux dans la transmission », se souvient-elle avec émotion. Imprégnée de ces valeurs, elle s’épanouit également dans la dernière phase de ses études où elle rend volontiers ce qu’on lui a donné en formant à son tour des apprentis Compagnons. L’été dernier, elle se lance dans l’aventure entrepreneuriale avec pour ambition de mêler création et formation en un atelier commun. Convaincue que la collaboration forge l’intelligence du geste, l’entrepreneuse va poursuivre en ce sens avec une programmation d’enseignement et de sensibilisation à l’attention des professionnels et des jeunes. Une approche qui lui permettra de repousser les techniques de la gainerie et marqueterie du cuir, dont elle a fait sa spécialité afin de proposer une ligne d’objets singuliers tels que le plateau de jeu modulable ou le soliflore, tous de peaux vêtus.
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Rédaction Juliette Sebille
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