API’UP œuvre à la création d’une filière de valorisation des chutes de cuirs

En 2020, API’UP a initié le projet Ecoval Cuir qui s’appuie sur son expertise dans la collecte et la valorisation des chutes industrielles de cuir.

Engagée depuis 2012 dans une démarche d’écoconception et d’économie circulaire par la valorisation de matières délaissées en mobilier écoresponsable et accessoires haut de gamme, API’UP a pour objectif de « développer des activités durables et porteuses d’emplois », explique Valérie Fernani, sa directrice. Son atelier « Du déchet au design » produit des objets neufs à partir de déchets collectés sur le territoire français (bois, cuir, textiles, métal…). Cet écosystème vertueux associe développement et innovation durable, design et insertion par l’activité économique.

Un brevet de fabrication d’une nouvelle éco-matière en upcycling

Dans le domaine des chutes industrielles de cuir, API’UP travaille depuis 2018 avec l’IPREM, un institut de recherche de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA), pour développer de nouvelles éco-matières sur la base d’un processus d’upcycling, qui a fait l’objet d’un dépôt de brevet. Après une première matière sortie récemment, le Granispher, le programme d’innovation d’API’UP prévoit le développement de plusieurs éco-matières pour différentes applications dans l’aménagement.

L’objectif : développer une filière pérenne de collecte et de valorisation des chutes industrielles de cuirs.

Maîtrise de l’ensemble de la chaîne, de la collecte à la fabrication

En 2020, API’UP a initié le projet Ecoval Cuir qui s’appuie sur son expertise dans la collecte et la valorisation des chutes industrielles de cuir. L’objectif : « développer progressivement une filière de collecte et de valorisation des chutes industrielles de cuirs, et l’installer durablement auprès des acteurs du secteur en s’appuyant sur un réseau de partenaires de collecte issus de l’économie sociale et solidaire », poursuit-elle. Dans un premier temps focalisé sur des gisements et la valorisation de rebuts de cuirs en Nouvelle-Aquitaine, API’UP, basée à Capbreton dans les Landes, et l’ensemble des parties prenantes du projet Ecoval Cuir, ambitionnent de « créer une filière dédiée, à l’échelle régionale, interrégionale puis nationale ». Des acteurs d’Occitanie nous ont déjà rejoints et nous commençons à collaborer avec les Pays de la Loire.

Vers une filière pérenne

« Si le réemploi et l’upcycling sont naturellement priorisés dans le développement de la filière Ecoval Cuir, face à l’important gisement de chutes de cuirs existant, nous avons fait le constat de la nécessité de collaborer avec un acteur industriel en capacité de valoriser toutes les chutes qui ne répondent pas aux exigences techniques et esthétiques et ne trouvent pas d’exutoire vertueux en réemploi ou upcycling. Nous souhaitons que cette opération de recyclage industriel soit la plus vertueuse possible et s’inscrive dans une filière pérenne. Sur cette voie du recyclage industriel, la filière Ecoval Cuir préconise la diversification d’un outil industriel déjà en place, plutôt que la construction d’un nouveau site. » 
Soutenue par la région Nouvelle-Aquitaine, l’Agence de Développement de l’Innovation Nouvelle-Aquitaine (ADI N-A), ResoCuir, diverses fondations dont la Fondation GRDF et différents acteurs de l’économie solidaire (telle l’INAE, association dédiée au développement de l’insertion par l’activité économique en Nouvelle-Aquitaine), cette nouvelle filière s’inscrit dans une approche d’innovation territoriale et sociétale.

Cette nouvelle filière s’inscrit dans une approche d'innovation territoriale et sociétale.

Un brevet de fabrication industrielle déposé

Pour le volet industriel, API’UP est accompagnée par l’ADI N-A qui a identifié un acteur en Nouvelle Aquitaine, dont l’équipement et les process permettent de valoriser des chutes de cuirs selon le cahier des charges conforme à une licence d’exploitation détenue par une entreprise américaine. « À partir de la matière première issue de la collecte réalisée par API’UP dans le cadre de l’étude des gisements Ecoval Cuir (tous types de chutes de cuirs et de méthodes de tannage – végétal, chrome), le concept associe un liant aux chutes de cuirs broyées pour donner forme à de grands rouleaux de cuir fin amalgamé », détaille Edwina Milan, Chargée de mission Textile et Mode durables, santé et bien-être à l’ADI N-A. Cette nouvelle matière, qui fait l’objet d’un brevet de fabrication déposé aux États-Unis, permet une déclinaison de couleurs et toutes sortes d’impressions et de finitions pour de multiples applications. « La souplesse du produit fini permet un usage à forte valeur ajoutée dans la réalisation de produits haut de gamme destinés à l’ameublement, au design, à la décoration, la chaussure… La phase d’essai R&D devrait intervenir à l’automne. Ce cuir reconstitué est commercialisé à un prix au mètre carré compétitif », résume Valérie Fernani pour qui « la construction de cette filière mode et textile durable s’inscrit dans un temps long et dans la volonté – et la nécessité – d’imaginer cette filière au niveau national ».

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Rédaction Laëtitia Blin

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