Le cuir durable entre au Mobilier national
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Tour d’horizon et parti-pris des tendances de l’automne-hiver 2026-2027 repérées sur le salon Première Vision en septembre.
L’inné et l’acquis, le naturel et l’artificiel, le simple et le complexe, le discret et le démonstratif… Autant de notions et d’approches quasi philosophiques de la matière. Ainsi cet hiver 2026-2027, le cuir semble être le support d’expressions sophistiquées, un vecteur de symboliques, un prétexte à raconter des histoires d’ici et d’ailleurs… ou bien existera-t-il en toute simplicité, dans sa pleine naturalité, brut et (faussement) simple. Toujours travaillé, et sublimé, par la main de l’homme, pensé pour être effleuré ou invitant à l’introspection, indubitablement une « matière à réflexion ». Une vision, une approche « bicéphale » de ces propositions des tanneurs et des mégissiers repérées lors de la dernière édition du salon Première Vision en septembre.
Tendre et réconfortant, au cœur de l’hiver, l’esprit « quiet luxury » continue d’infuser les envies mode, les peaux se caressent, tout en souplesse, pensées pour des accessoires et des pièces compagnons. Éloge de la rondeur, de la naturalité, du vrai et des touchers généreux, presque crémeux. En avoir « plein les mains » avec ces articles sur veau ; finitions velours « Socoa » et « Jumping », des qualités qui, discrètement subliment les grains de la peau avec cet aspect comme à peine talqué (Tannerie Rémy Carriat). De la douceur encore avec ces aspects liégés (Raynaud Jeune), ou quand la peau fait un peu plus que suggérer la courbe et le sensuel… Redécouverte des « touchers gras », des « touchers bougie » chez Enes Leather. Des lisses aussi comme des secondes peaux, une souplesse nonchalante (Jeaman Leather), des grains classiques revisités façon nubuck (Befamex). Une inclination au doux et au confort qui s’exprime aussi par des effets de matelassage XXL dans les textiles : ils sont comme emplis d’air, rebondis et gonflés façon « doudounes-cocoon », ou encore une large proposition de poilus et de fausses fourrures à la chaleur régressive.
Sublimer le temps qui passe, s’émouvoir des traces du passé, continuer de travailler les aspects « vintage » déjà largement installés dans les collections produits, les patines suggèrent les usures (Gruppo Mastrotto), des doubles tons (Pyton SLU), des craquelés, des effets d’érosion se déploient sur les stretchs (Cuirs du Futur) mais aussi des expressions plus exacerbées encore : écorché, tailladé, griffé (Tess Istanbul) … Après l’incendie, des aspects calcinés, brûlés, sur chèvre des évocations de « brillance charbon » (Jeaman Leather), des traces de suies ou de cendres qui semblent s’être déposées à la surface de la matière (Raynaud Jeune, Dias Ruivo, Enes Leather) auxquels répondent aussi les textiles de la saison, avec ces effets de tweeds mouchetés, d’effilochés, de laines grattées, d’enductions « pull up »… Façon terre de lave, expression tellurique avec cet article « Jurassic » chez Raynaud Jeune ou ces reliefs « bubble » chez Azaïs. Des effets chiffonnés, des froissés réalisés à la main, et des finitions à la cire qui donnent à chaque peau son expression autant que son unicité explique Olivier Raynaud. Les vernis sont à peine craquelés, un peu fissurés, marqués, comme « fatigués avant l’heure », travaillés dans des palettes de coloris « seventies », brun, chocolat, rouille, ou dans des noirs « perfecto avachi » (A. Castro & Filhos, Inter Leather).
Une envie de fantaisie, d’expression abstraite, sans contrainte, des teintes vives et anarchiques, avec ces effets de spray, de dripping (Mégisserie Richard) de tie and dye ou splash de peinture (Hyun Bo Tech). Pour les fourrures aussi, la couleur joue les premiers rôles, bicolores, double-tons changeants ou carrément « effets rainbow » à l’esprit résolument décalé sur vison (Trapper). Les grands classiques aussi s’encanaillent ; « coup de Stabilo » sur les grains crocos (Pyton SLU), effets de métallisation sur des impressions léopard (A. Castro & Filhos), ou des rayures zèbres comme floquées à la surface des peaux (Eustaquio Canto Cano). Travail sur la lumière, contrastes, brillances subtiles, double-tons mat/brillant sur chèvre dans cet inattendu coloris corail (Alran), ou encore des jeux entre noir profond et un sommet de grain argent rutilant (Rémy Carriat). Mais aussi une exubérance plus maîtrisée, une élégance nocturne et sophistiquée qui déploie cet hiver des effets aussi « spéciaux que précieux », comme cette finition « Likid » sur grain chèvre, un vernis avec inclusion de paillettes, détaille Quentin Verdier, pour un aspect aussi étrange que séduisant, comme la carrosserie de métal d’un bolide du futur (Alran), des enductions « glitter » sur vachette à l’esprit carrément « disco » chez Hyun Bo Tech, et aussi ces craquelés « lingot » chez Cuirs du Futur. Des cuirs que complète une large proposition de textiles dans ce même esprit, avec des sequins XXL, des brillances miroitantes, des jacquards à fils métalliques, des inserts de fils de lurex ou de cellophane, des soieries aux impressions florales exubérantes, dans un esprit résolument festif !
Poésie du quotidien, art populaire, références universelles, mix & match culturel, croisement d’influences lointaines, pour des peausseries qui, parfois, jouent le faux-semblant, le trompe-l’œil, la connivence avec le textile. Esprit jeans, avec ces peaux qui empruntent à la toile denim son aspect, son toucher, ses dégradés de bleus et même ses accrocs ou ses bouloches (Eustaquio Canto Cano). Façon imperméable, avec ce mouton froissé papier qui n’est pas sans évoquer la marque d’un célèbre vêtement de pluie, fait remarquer Olivier Raynaud (Raynaud Jeune). Touchers et effets caoutchouc avec ce cuir « façon pneu » chez Jeaman Leather. Tradition, savoir-faire, et une importante proposition de cuirs tressés avec ces exposants, spécialistes de ce secteur (Srivathsa Industries et Manifattura Di Domodossola). Emprunts à l’artisanat d’art, à l’histoire et au patrimoine, dialogue d’experts et d’époques avec cette peau au visuel et au toucher céramique, façon azulejos chez Dias Ruivo, un travail dont Bruno Pereida précise la démarche de collaboration entre la tannerie et l’institut portugais spécialiste de la céramique. Une saison ou la matière cuir fera appel autant à l’esprit qu’à la main, autant à l’instinct qu’à la raison.
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Rédaction Florent Paudeleux
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