Créative et passionnée de mode depuis l’enfance, Marie Veyron souhaitait perpétuer « à sa façon » l’exploitation agricole familiale spécialisée dans l’élevage d’autruches à Sardieu en Isère. Nilau est le fruit de son audace et de sa persévérance.
Diplômée de l’école de commerce SKEMA Business School et forte d’un début de carrière dans le milieu de la maroquinerie de luxe où elle découvre la production auprès de sous-traitants de grandes marques, le développement produit, le marketing, la gestion e-commerce…, elle se lance dans la création de sa propre marque « porteuse d’histoires et de valeurs qui puise ses racines dans l’histoire familiale, engagée pour la reconnaissance et la valorisation de matières premières françaises et de savoir-faire locaux ». Son leitmotiv : « faire connaître le cuir d’autruche, matière rare et précieuse issue de la revalorisation de l’industrie alimentaire, entièrement traçable de l’éleveur au tanneur jusqu’à l’atelier dans ma région natale ».
Le cuir d’autruche, tanné dans le Cantal par la Maison Soler, n’est pas la seule matière valorisée. La créatrice y associe du cuir de saumon, sourcé chez Ictyos, également co-produit de l’industrie agro-alimentaire, et du lin, fibre écologique par excellence, cultivé en Normandie et tissé dans les Hauts-de-France. Les modèles sont fabriqués localement, par un atelier d’artisans maroquiniers en Auvergne-Rhône-Alpes, à quelques kilomètres de la ferme. À 27 ans, la jeune femme, particulièrement intéressée par la recherche sur les matériaux, travaille en étroite collaboration avec ses fournisseurs dans la réalisation de ses créations.
Trois modèles permanents composent actuellement la collection qui s’affranchit de toute saisonnalité : Alca à l’architecture structurée en cuir de saumon et toile de lin, Néra et son design en demi-lune en cuir d’autruche et toile de lin, et Bépine inspiré de l’ancien étui à jumelles de son grand-père, en cuir d’autruche et toile de lin. Tous les sacs se déclinent en six coloris intemporels : marron chocolat, rouge cardinal, noir encre, bleu atlantique, bordeaux et vert émeraude. Un cabas devrait venir compléter la gamme l’été prochain. « Les matières ont été sélectionnées pour leur originalité et leur richesse afin d’apporter une signature unique aux collections. » Ainsi le cuir d’autruche se démarque par son aspect particulier et son grain. Résistant et souple, il est aisément reconnaissable par les perles – les picots -, laissées par l’implantation des plumes.
Au démarrage de chaque saison, la marque, née en octobre 2021, propose une collection capsule en édition limitée conçue à partir de cuirs upcyclés provenant de tanneries françaises. Une première série a vu le jour cet été et la prochaine campagne est programmée à l’automne. La particularité : les modèles sont co-créés avec la communauté qui soutient la marque via les réseaux sociaux et ne sont produits qu’en pré-commandes pour une expérience d’achat unique et exclusive. Fidèle à sa démarche responsable, la créatrice valorise par ailleurs ses chutes de cuirs à travers une ligne de boucles d’oreilles.
« En supprimant les intermédiaires et grâce à une production en circuit court, les modèles, au design intemporel et aux courbes audacieuses, sont commercialisés au prix le plus juste », soit de 670 à 710 euros, pour une marque qui se définit « de haute maroquinerie luxe accessible ». Si Nilau (pour autruche et lin inversé – NDLR) est aujourd’hui commercialisée via son e-shop et à l’occasion de pop-up stores, elle va franchir un nouveau cap avec le développement d’une distribution retail. Et sa participation au salon Première Classe au Jardin des Tuileries à Paris du 30 septembre au 3 octobre va venir conforter sa visibilité.
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Rédaction Laëtitia Blin