Paris accueille l'exposition Accessoires Trilogie

Agnelle a fabriqué dans les années 80 le gant Azzedine Alaïa en cuir d’agneau percé d’oeillets métalliques.

Le cuir français fait l’événement du 17 au 27 novembre en exposant sacs, chaussures, ceintures, gants et bien sûr peausseries à la Galerie Dominique Fiat. Une occasion unique de s’immerger dans les ateliers où naissent les accessoires de mode.
La deuxième édition de l’exposition « Accessoires Trilogie » met en scène le cuir au cœur du quartier du Marais dans une scénographie conçue par Briand&Berthereau. Elle est organisée avec l’appui de CTC, par les Fédération Française de la Maroquinerie (FFM), Fédération Française de la Chaussure (FFC), Fédération Française de la Ganterie et, pour la première fois, la Fédération Française de la Tannerie Mégisserie (FFTM). « La précédente édition avait eu lieu en 2017, précise Edgard Schaffhauser, à la tête de la FFM. Il manquait le point d’origine, les cuirs et peaux, sans lesquels les produits finis n’existeraient pas. Ce rendez-vous en 2022 est important. Il illustre la diversité et la cohésion entre les métiers du cuir tout en témoignant de l’excellence de nos entreprises. La filière se compose de 80% de petites et moyennes entreprises réparties dans l’Hexagone, ce sont elles qui détiennent le savoir-faire. »

La scénographie de l’exposition « Accessoires Trilogie » est conçue par le studio français de design Briand&Berthereau.

Un décor au service de l’accessoire

C’est le studio de design Briand&Berthereau qui a imaginé la scénographie du lieu. Le cuir n’est pas un matériau inconnu pour le duo, qui a notamment collaboré avec Petit H. « La contrainte même du projet nous a séduits, affirme Joran Briand. Pour exposer 80 produits dans 80m2 environ, il fallait simplifier et mettre tous les accessoires au même niveau. » Les designers ont ainsi adopté un aménagement métallique, répétitif et modulable, qui présente les différentes pièces de l’exposition comme sur un piédestal. « Les structures tubulaires intègrent des étagères en verre qui jouent avec la transparence, se déclinent en banc, poursuit Joran Briand. Le système permet une volumétrie variable, des typologies d’assemblage et se prête même au réemploi. » Les différentes familles d’accessoires s’offrent d’emblée au regard, regroupées, alignées, magnifiées. Quant aux peausseries, elles sont tendues pour mieux en apprécier le caractère tactile et visuel.

La bottine Cambre est fabriquée à la manufacture J.M.Weston de Limoges depuis 1969. La tige est entièrement cambrée à la main sur sa forme en bois.

Noir monochrome

« Accessoires Trilogie » se démarque par un autre parti-pris : le choix d’un coloris unique qui s’est imposé, le noir absolu. Le peintre Pierre Soulages, disparu en octobre dernier, avait exploré toute la lumière de sa couleur de prédilection. « J’aime l’autorité du noir, c’est une couleur qui ne transige pas », soutenait l’artiste emblématique du mouvement abstrait. « Le noir assure l’unité visuelle et souligne la matérialité du cuir, en faisant ressortir la brillance, le grain du cuir », ajoute Joran Briand. Pour Edgard Schaffhauser, il s’agit d’une « couleur atemporelle, symbole de luxe, et un allié précieux du cuir. C’est en montrant nos produits fabriqués dans nos ateliers en France que notre filière peut attirer les jeunes ». Rien de futile dans cette exposition dédiée à l’accessoire ! En mettant l’accent sur la créativité et l’innovation des fabricants et des marques, elle fait fusionner matière première, gestes précis de l’artisan, produit fini sensuel et durable.

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Rédaction Nadine Guérin

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