La Fédération Française de la Maroquinerie dévoile son livre blanc

À l’approche de l’échéance présidentielle, la Fédération Française de la Maroquinerie (FFM) entend faire entendre sa voix auprès des candidats. La fédération a ainsi dévoilé un livre blanc élaboré autour de « cinq axes fondamentaux et 24 propositions concrètes. Troisième exportateur mondial, le secteur est pluriel, porté par les grandes maisons du luxe mais également un écosystème très hétérogène d’acteurs, dont 80% de petites et moyennes entreprises et ce, dans des métiers variés allant de la maroquinerie à la gainerie, sellerie-harnachement, ceintures, bracelets de montre ou encore articles de voyage », explique Arnaud Haefelin, son Président. Focus sur quelques mesures phares prônées par l’instance professionnelle.

La filière française de la maroquinerie est plurielle, constituée de grandes maisons du luxe, de PME-TPE et d’artisans dans des métiers variés : maroquinerie, gainerie, sellerie-harnachement, ceintures, bracelets de montre et articles de voyage.

Soutenir la singularité de la maroquinerie française

Si la maroquinerie française est majoritairement fabriquée dans l’Hexagone, la FFM entend valoriser et conforter cette spécificité à travers notamment le dispositif Faire de Lance, conçu en collaboration avec CTC, Comité Professionnel de Développement Économique Cuir, Chaussure, Maroquinerie, Ganterie. Ce Fab Lab vise à faciliter le recensement et la mise en relation entre industriels ou sous-traitants français en mesure de réaliser prototypes et petites séries pour des créateurs ou marques qui jusque-là confiaient cette activité à des fabricants étrangers. Forte de cette volonté, la FFM oeuvre par ailleurs à rapatrier sur notre territoire la production des accessoires métalliques afin de garantir ses approvisionnements.

Garantir la transmission par la formation

Dans un secteur en forte croissance, essentiellement portée par la hausse de la demande internationale de produits de luxe, les entreprises peinent à recruter notamment « en raison d’une offre de formation insuffisante et d’un manque d’appétence pour les métiers manuels. La préservation et la transmission des savoir-faire font partie des priorités du secteur ». Le recours à l’alternance est particulièrement développé : plus de 2 700 contrats d’apprentissage et de professionnalisation étaient recensés en 2021, une tendance qui progresse encore cette année. « La formation professionnelle nécessite du temps et une transmission par des artisans expérimentés », d’où la proposition de la FFM de défiscaliser les heures de formation dispensées par les maîtres d’apprentissage. Cette mesure vise à inciter les seniors ayant atteint l’âge de la retraite à rester sur le marché du travail à des postes de formateurs en permettant le cumul emploi-retraite.

La préservation et la transmission des savoir-faire font partie des priorités de la Fédération Française de la Maroquinerie alors que les entreprises peinent à recruter.

Valoriser les savoir-faire d’excellence

« Chaque année, nous devons batailler pour conserver le Crédit d’Impôt Métier d’Art (CIMA), outil fondamental pour nos PME afin de promouvoir la création artisanale et l’innovation en allégeant les coûts. Or, trop peu d’entreprises potentiellement bénéficiaires y ont recours en raison de la méconnaissance du dispositif et d’une certaine complexité », regrette Arnaud Haefelin. Outre sa promotion, il conviendrait de clarifier et élargir les critères d’éligibilité afin qu’un maximum d’entreprises puissent en bénéficier. « En effet, le CIMA ne prend en compte que les coûts afférents aux salariés directement affectés à la création d’ouvrages. Il serait légitime d’inclure dans cette assiette la rémunération du dirigeant puisque la grande majorité des entreprises des métiers d’art sont unipersonnelles. » Par ailleurs la FFM plaide pour le maintien du Crédit Impôt Collection (CIC) dont les investissements en recherche et conception de collections contribuent à la compétitivité des entreprises face à la concurrence internationale.

Renforcer la lutte contre la contrefaçon

« La contrefaçon représente un coût économique majeur pour les entreprises françaises, leur savoir-faire et l’emploi. Aujourd’hui 70% des achats de produits de maroquinerie proviennent de la contrefaçon. Cette proportion colossale entraîne une triple peine : perte financière pour les entreprises, risque sur la sécurité et la santé des consommateurs et menace sur l’innovation du secteur. » Face à la progression de la vente en ligne dans le commerce de détail (la part du e-commerce est passée de 9,8% à 13,4% en France l’an dernier), l’arsenal juridique français se révèle insuffisant pour lutter contre la contrefaçon estime l’organisation professionnelle qui réclame le renforcement des compétences des tribunaux en matière de propriété intellectuelle grâce à la spécialisation des magistrats à l’image de l’Intellectual Property Enterprise Court de la High Court de Londres. L’instance plaide également pour la création d’un guichet unique dans le but de simplifier les signalements. Si aujourd’hui les achats de contrefaçon se font majoritairement sur le web, la FFM estime qu’il est nécessaire d’impliquer plus étroitement, au niveau européen, les plateformes en ligne et les opérateurs de paiement dans la lutte contre la cyber-contrefaçon pour un meilleur contrôle respectivement des articles vendus et des transactions.

Les propositions du livre blanc de la Fédération Française de la Maroquinerie visent à soutenir le développement du secteur, locomotive pour l’économie française.

Agir sur l’impact environnemental

Modèle de management central dans les entreprises de la filière, la politique en matière de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) se formalise notamment à travers la traçabilité. Outre sa coopération avec la Fédération Française des Cuirs et Peaux (FFCP), la FFM bénéficie, au sein de la Filière Française du Cuir, d’une solution globale de traçabilité des cuirs, développée en collaboration avec CTC. ALIS – pour Automatic Leather Identification System – repose sur deux actions : le marquage laser de la peau qui résiste au process de transformation en cuir, et la lecture automatique qui assure une sécurisation des données. La Fédération Française de la Maroquinerie souhaite par ailleurs faciliter les dispositifs axés sur la durabilité et la réparabilité des produits. Et aider les entreprises à améliorer leur impact sur l’environnement en les accompagnant dans la réalisation de leur bilan carbone : actuellement une vingtaine de sociétés de la filière cuir réalisent le calcul de leur empreinte carbone accompagnées par le cabinet de conseil en stratégie climat Carbone 4, CTC et le Conseil National du Cuir.
« La filière française de la maroquinerie a besoin d’être entendue, défendue et protégée du fait de sa diversité, des grands groupes aux TPE-PME, qui ont besoin d’être soutenus dans leurs démarches. Son industrie est une locomotive pour l’économie française qu’il faut non seulement préserver mais encourager dans son développement. » Tel est le sens du plaidoyer des professionnels du secteur.

La FFM en bref

Plus de 540 entreprises.
27 300 salariés.
1 700 artisans.
10 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’export.

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Rédaction Laëtitia Blin 

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