Défilés accessoires homme automne-hiver 19-20 :
entre classicisme et éclectisme

Défilé Dior automne hiver 19-20

Pour l’automne-hiver 19-20, les créateurs font preuve de plus d’éclectisme dans les accessoires que pour les vêtements. Si le classicisme est bien de retour aussi au rayon des chaussures et sacs, davantage de diversité anime celui-ci.

Alors que le vestiaire masculin de l’automne-hiver 19-20 montre un net retour aux classiques vestimentaires, les propositions d’accessoires sont, elles, plus variées. Pour les chaussures, on note une moindre présence de la sneaker dans les silhouettes des défilés. Une bonne nouvelle pour le cuir qui reprend pied dans les collections. Toutefois, les créateurs prennent peu de risque quant aux types de matières et restent sur les cuirs lisses classiques qui ont fait leurs preuves.

Souliers typés

Hormis quelques modèles assez massifs, voire inspirés de l’outdoor, comme chez D Squared, Prada, Acne, Jil Sander ou même Hermès, les souliers reviennent à des volumes plus normaux. À Paris et Milan, de nombreuses bottines chaussaient les mannequins des défilés. Chez Emporio Armani, Neil Barrett, Celine et Dior Men, elles se paraient d’un laçage à la manière des rangers militaires. Chez Acne, Paul Smith – en python – et Ann Demeulemeester, elles s’en passaient au profit d’une ligne plus épurée. Plus classiques encore, les mocassins foulaient le sol de plusieurs podiums. Notamment ceux de Paul Smith, Loewe, Louis Vuitton – en hommage à Michael Jackson – et de Celine – dans un genre plus bon chic bon genre. Comme pour les vêtements, la vague de conformisme de la saison se décline également dans une veine rock rebelle en fait guère plus transgressive que son pendant bourgeois. Creepers Celine, bouts carrés – Fendi, Berluti, Ann Demeulemeester -, bouts pointus – Celine, Dunhill, Paul Smith -, cuir clouté ou peau à poils tachetée fauve chez Celine : ne manque que la santiag pour équiper des groupes de rock dans tous les styles. Deux partis pris sortent néanmoins du lot de la saison. Chez Valentino, Pier Paolo Piccioli opte pour la sandale à boucle, de type Birkenstock, portée avec des chaussettes dans un genre monacal qui ne manque pas de charme. Chez Loewe, Jonathan W Anderson ose des cuissardes façon chaps de cow boy très spectaculaires…au moins sur le catwalk.

Sacs de toutes sortes

Du côté des sacs, la diversité est plus flagrante. Les classiques, dans des cuirs lisses ou grainés et des formes plutôt rigides, ne manquent pas à l’appel. Les typologies traditionnelles sont là, chez Dunhill et Loewe pour le porte-document, chez Dunhill encore, Fendi et Jil Sander pour le cartable, chez Fendi à nouveau pour la valisette, chez Hermès et Louis Vuitton pour le vingt-quatre heures. Moins conventionnel, le cabas – en anglais totebag – est très présent, dans de multiples versions : extra plat chez Neil Barrett ou Jil Sander, oversize chez Valentino et Fendi, en mouton retourné chez Hermès. OAMC propose de grandes poches souples totalement déstructurées et Valentino innove avec une forme seau plutôt réussie. De la vague de pochettes pratiques issues du streetwear du printemps-été 19 perdurent encore pas mal de modèles, d’ailleurs plutôt de formes boîtes. On les retrouve chez Jil Sander, Jacquemus, Dunhill, Dior Men, Fendi, en bandoulière ou en porter croisé. Chez Dries Van Noten, elles s’accrochent à la ceinture, comme une banane. Laquelle banane est aussi toujours de la partie, comme le montrent les propositions de Dior Men, Loewe, Fendi, Valentino et Emporio Armani où elle prend des dimensions assez conséquentes. En revanche, le sac-à-dos semble bien régresser. Plusieurs propositions de contenants cross over, chez Kenzo – avec un grain croco – et Fendi par exemple, à mi chemin entre le sac-à-main féminin et la pochette de sport, ont aussi retenu notre attention par leur originalité. Notons enfin les hybridations entre vêtements et sacs de Rick Owens et Louis Vuitton, où des sortes de petites boîtes en cuir se greffent au vêtement pour devenir de grosses poches.

Autres accessoires

Le cuir apparaît aussi à d’autres endroits de la silhouette. Comme à la taille, où la ceinture semble reprendre de l’importance pour Dries Van Noten, Ann Demeulemeester et surtout Prada, qui la double carrément sur tous les vêtements, même des vestes et des pullovers. L’usage des gants, quelque peu désuet de nos jours et pourtant pertinent dans nos cités polluées, est réhabilité par plusieurs marques, comme Loewe, Dior Men, Kenzo, OAMC et Neil Barrett. La tête se pare aussi de peau, à poils chez Paul Smith avec des chapkas en mouton, ou lisse chez Dunhill avec des chapeaux et des casquettes. Plus bas, le cou se drape d’écharpes poilues, teintées et décorées de motifs chez Louis Vuitton, Dior Men ou Marni. Un hiver, en somme, tout cuir, de la tête aux pieds.

Rédaction François Gaillard
Photos © Alain Gil-Gonzalez

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