Christophe Dehard, nouveau Président de l’Alliance France Cuir

Le 20 juin à l’issue de l’Assemblé Générale de l’Alliance France Cuir, Christophe Dehard a été élu Président de la confédération de la Filière Française du Cuir. Il succède à Frank Boehly, Président depuis décembre 2014, et Président de la Fédération des Enseignes de la Chaussure (FEC). Entretien.

Au service de la filière

Christophe Dehard est issu du secteur amont de la filière : il est en charge de la valorisation des coproduits et du cinquième quartier pour le Pôle bœuf et le Pôle porc au sein de SVA Jean Rozé. À 51 ans, il est déjà très impliqué au sein de la filière, notamment en tant que Président de la Fédération Française des Cuirs et Peaux depuis 2018 et premier Vice-Président de CTC, le Comité Professionnel de Développement Économique Cuir, Chaussure, Maroquinerie, Ganterie. « Mon mandat s’inscrit dans la continuité de celui de Frank Boehly qui a œuvré au service de la filière cuir française, à la défense de ses valeurs et a contribué à développer sa notoriété. J’entends être le porte-voix de la représentativité des 21 fédérations qui composent notre confédération et partagent la même passion pour la matière cuir et ses savoir-faire d’excellence. 

Comment se caractérise la Filière Française du Cuir ?

La filière regroupe l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur, depuis l’élevage jusqu’à la vente du produit fini. C’est une filière d’excellence, diverse, riche d’entreprises de toutes tailles, aux savoir-faire séculaires de tradition et d’exception et à la pointe de l’innovation. L’industrie du cuir, de la tannerie mégisserie, de la chaussure, de la maroquinerie, de la ganterie, de la distribution et de la réparation compte plus de 12 800 entreprises et 133 000 emplois. Cet écosystème réalise un chiffre d’affaires de 25 milliards d’euros, dont 19 milliards d’euros à l’export. La France est notamment le troisième exportateur mondial de cuirs et peaux bruts et le troisième exportateur mondial d’articles de maroquinerie.
La filière française se distingue par deux structures atypiques et uniques au monde – l’Alliance France Cuir et CTC, le centre technique. L’Alliance France Cuir est une confédération professionnelle unique, dédiée à la matière cuir. Ses missions sont la représentation de la filière française du cuir auprès des pouvoirs publics français et européens, le soutien à l’entrepreneuriat et aux initiatives locales, et la promotion du cuir, de la filière, de ses métiers. Elle dispose d’une équipe pluridisciplinaire composée de spécialistes de la communication institutionnelle, grand public et digitale, de la finance, de l’information (via le magazine Leather Fashion Design – LFD). L’alliance possède son propre Observatoire économique, outil de référence pour les acteurs de la filière.

Quels sont les principaux enjeux auxquels est confrontée l’industrie du cuir ?

L’ambition de l’Alliance France Cuir est de faire rayonner en France et à l’étranger une Filière Française du Cuir aux savoir-faire d’excellence, durable car respectueuse des femmes, des hommes et de l’environnement. Une filière solidaire et engagée, pleinement tournée vers l’avenir. Pour y parvenir, nous poursuivrons nos efforts afin de relever les défis du monde d’aujourd’hui et de demain en matière de responsabilité environnementale et de réindustrialisation des territoires. Notre filière est particulièrement active dans les démarches d’innovation et de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) autour des enjeux d’économie circulaire, de décarbonation, de partage de la valeur, de bientraitance animale… Parmi les nombreuses actions menées et les outils innovants, citons la mise en œuvre de la traçabilité des peaux. La traçabilité nous permet de nous différencier de nos concurrents, c’est une véritable valeur ajoutée pour la compétitivité de notre activité, valorisée à l’international.
Capitaliser sur les héritages du passé sera également un axe de mon mandat. Notre activité millénaire est riche d’un patrimoine immatériel, de savoirs et de savoir-faire, qu’il nous faut préserver, mettre en lumière et transmettre.
Je souhaite que nous poursuivions notre travail d’information auprès des pouvoirs publics et du grand public, avec des messages factuels et en faisant preuve de pédagogie sur la réalité de notre secteur et de la matière cuir. Et, au sein de la filière, j’ai à cœur de fédérer les différents métiers et de poursuivre le travail de synergie avec les fédérations et CTC. Je suis issu d’un secteur à la croisée des chemins : à la fois de l’industrie de la viande, de la production animale et de la valorisation des coproduits, dont les cuirs. Je souhaite développer les échanges et faciliter les passerelles entre les secteurs de notre filière, qui sont interdépendants. Apprendre à se connaître, à mieux se comprendre permet de renforcer les liens et de favoriser le travail collaboratif au service d’une Filière Française du Cuir dont on peut être fier collectivement.

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