La Rue du Made in France, vitrine du savoir-faire français à Paris
Inaugurée cet été rue du Bourg-Tibourg dans le IVe arrondissement de la capitale, La Rue du Made in France regroupe des boutiques spécialisées dans la ...
Qu’il s’agisse de s’équiper de logiciels de gestion et de caisse, créer un site vitrine ou e-commerce, mettre en place un système de click&collect, améliorer son référencement sur le web, se doter d’outils de gestion de newsletters ou d’emailing afin de booster le trafic en magasin… le commerce, notamment de proximité, fait face à de nombreux défis en cette période de crise. Un bataillon d’aides et de mesures de soutien est à même de l’accompagner dans l’intensification de son process digital. Focus sur quelques initiatives actuelles.
« Aujourd’hui une TPE sur trois possède un site internet. C’est trop peu ! », regrettait Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance lors de l’annonce de la mise en place d’une stratégie nationale visant à soutenir la numérisation des petites entreprises. Fortement impactées par la crise sanitaire qui a révélé l’importance d’une stratégie numérique, ces dernières se heurtent à divers freins : manque de temps, de connaissance et de formation, complexité de mise en œuvre, coût… À l’image d’un commerce devenu omnicanal, jongler entre online et offline ne coule pas de source. Si en France seulement 9% des TPE-PME possèdent un site marchand, 34% des dirigeants de TPE de 1 à 9 salariés déclarent que leur transformation numérique est déjà déployée ou en cours de déploiement (étude CPME/Sage août 2019).
Or la présence en ligne représente un véritable enjeu pour les commerçants qui, pour bon nombre d’entre eux, ont dû baisser le rideau durant les deux périodes de confinement et subissent une baisse de fréquentation du fait de la généralisation du télétravail et de la mise en place du couvre-feu à 18h. Cette dernière mesure entraîne une baisse de leur chiffre d’affaires estimée entre 25 et 40%. « Pour rester en contact avec sa clientèle, la profession a initié divers canaux de distribution tels le retrait en click&collect, la livraison, l’inscription à des plateformes numériques ou encore une visibilité renforcée sur les réseaux sociaux. Mais pour gagner en efficacité, les commerces devront accélérer leur digitalisation », explique Sophie Brenot, Présidente de la Fédération Nationale des Détaillants en Maroquinerie et Voyage (FNDMV). « Les consommateurs se renseignent sur internet avant de se déplacer en boutique. La visibilité sur le net devient un enjeu majeur », rappelle François Momboisse, Président de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad). Intégrer le numérique à sa stratégie d’entreprise s’avère incontournable pour les boutiques de proximité mais cette démarche ne s’improvise pas.
Dans le cadre des actions de modernisation prévues dans le plan France Relance, un « chèque numérique », disponible depuis le 28 janvier, permet de prendre en charge une partie des dépenses liées à la digitalisation de l’activité des professionnels. D’un montant forfaitaire de 500 euros, l’aide sera versée à partir du 26 février et disponible jusqu’au 31 mars 2021. Quelque 110 000 entreprises pourraient ainsi être accompagnées dans les prochaines semaines. « Avec France Relance et les mesures dédiées à la numérisation des TPE et PME, nous avons un objectif ambitieux : numériser un million d’entreprises d’ici fin 2021 », annonce Alain Griset, Ministre Délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance.
Le décret n° 2021-69 du 27 janvier 2021 précise la liste des entreprises éligibles à cette aide – commerçants, artisans, professionnels de l’hôtellerie et de la restauration – de moins de onze salariés (celles sans salarié peuvent également en bénéficier) ayant fait l’objet d’une interdiction d’accueil du public lors du confinement de novembre. Inscrite au registre du commerce et des sociétés ou au répertoire des métiers, la TPE doit être à jour de ses obligations fiscales et sociales et ne pas être en situation de liquidation judiciaire au jour de la demande. Son chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan ne doit pas excéder 2 millions d’euros HT. L’Agence de Services et de Paiement (ASP), en charge de la gestion de cette aide exceptionnelle, recense les dépenses concernant « la vente ou la promotion, la gestion de l’entreprise ou encore la relation clients ». Son octroi est conditionné à la production d’une ou plusieurs factures de dépenses d’un montant total minimum de 450 euros TTC, datées entre le 30 octobre 2020 et le 31 mars 2021. La démarche est entièrement dématérialisée via la plateforme de l’ASP, cheque.francenum.gouv.fr. Les premiers versements ont été activés en janvier avec effet rétroactif à partir du début du deuxième confinement.
La plupart des régions ont également mis en place des aides financières directes de montants souvent plus importants, sous la forme de subvention avec un taux d’intervention de 40 à 50% des investissements éligibles. Plus globalement France Num, le portail d’accompagnement à la transformation numérique des TPE et PME, facilite la réalisation de ce passage au digital via des dispositifs complémentaires : diagnostics numériques, formations, campagne de sensibilisation… Un réseau d’experts – les « activateurs » – accompagne les entrepreneurs en région dans l’évaluation de la maturité numérique de leur entreprise afin d’élaborer un plan d’action individualisé : visibilité et/ou vente en ligne, marketing digital, ressources internes, sécurité et RGPD, etc. La demande de ces diagnostics gratuits est à faire auprès des chambres consulaires de chaque territoire. Pour les petites entreprises souhaitant développer rapidement une activité en ligne, la plateforme clique-mon-commerce.gouv.fr permet de créer un site web, mettre en place une solution de livraison ou de paiement à distance, rejoindre une place de marché en ligne… Une formation en ligne de type MOOC, baptisée « Ma TPE a rendez-vous avec le numérique », dispense les principales clés du numérique. Destinée aux chefs d’entreprises, artisans, commerçants, professions libérales ainsi qu’aux créateurs d’entreprises, elle se déroule sur quatre semaines et permet d’appréhender, à son rythme, la mise en place des démarches numériques. Pour une vue d’ensemble, les conseils et bonnes pratiques numériques sont compilés dans un guide diffusé par le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance.
Hubside, service de création de sites web, a annoncé offrir aux professionnels en difficulté 5 000 formules de sa solution « Business » pour une durée de deux ans afin de créer leur site internet, booster leur visibilité en ligne et développer leur activité (nom de domaine personnalisé, e-shop et système de paiement sécurisé, espace de stockage…). Les entreprises ayant réalisé moins de 300 000 euros de chiffre d’affaires en 2020 et ayant perdu au moins 30% de ce chiffre par rapport à l’année précédente peuvent postuler. « La crise sanitaire sans précédent oblige les petits commerçants et artisans à accélérer leur transformation numérique. Si les professionnels ont conscience qu’il est aujourd’hui indispensable d’avoir une vitrine web, se lancer n’est pas toujours évident. Avec cette opération solidaire, nous souhaitons les aider à passer le cap », explique Alexandre Hampe, Chief Operating Officer d’Hubside.
Autre démarche plus propre à notre secteur, soutenue par le DEFI (accélérateur du développement des acteurs de la mode française), l’aide digitale de PROMAS (office de promotion de l’habillement masculin) soutient les marques françaises de mode masculine. Celles dont le projet aura été validé par un comité pourront bénéficier d’une subvention forfaitaire de 2 000 euros afin d’optimiser l’utilisation des outils digitaux. Elles pourront notamment consulter un expert pour analyse et recommandations afin d’améliorer leur visibilité sur les réseaux sociaux, optimiser les plateformes BtoB et BtoC ou s’abonner à une marketplace BtoB.
Soumises aux aléas sanitaires, les boutiques peuvent en profiter pour tester de nouveaux canaux de vente. Outre le traditionnel site e-commerce, de nouvelles fonctionnalités ont fait leur apparition sur les réseaux sociaux, représentant une vitrine en ligne additionnelle depuis laquelle quelques clics suffisent pour passer commande. Déjà très répandu en Chine, le livestreaming, ou virtual shopping, permet de vendre en direct via les réseaux sociaux. « Plus qu’une opportunité, le digital est même perçu en cette période compliquée comme un passage obligé pour s’en sortir : mais bon nombre d’entreprises ont été contraintes de réagir sans réellement savoir comment s’y prendre. Pour faire face à la crise, elles ont eu davantage recours que les autres aux réseaux sociaux », constate Alexandre Eruimy, co-Président du Commerce Tech Club de l’Acsel, association qui œuvre à promouvoir la transformation digitale.
« 2020 a été une année charnière pour le e-commerce, pilier de relance de l’économie, et plus largement pour le numérique. Cette période particulière a démontré le rôle essentiel du digital pour maintenir un tissu économique en activité. Elle a eu un effet d’accélération des tendances numériques existantes et a entraîné une digitalisation à marche forcée des usages des particuliers et des entreprises », résume Alexandre Eruimy, également Directeur Général de Prestashop. La plateforme e-commerce a enregistré « près de 40% de croissance pour la création de boutiques en ligne durant les deux mois de confinement comparé au mois précédent ». Selon la Fevad, la vente de produits sur internet a joué un rôle d’amortisseur économique pour les magasins physiques. Les ventes en ligne des enseignes magasins ont ainsi progressé de 53% en 2020 avec des pics à +100% pendant les deux confinements (accélération des livraisons à domicile, du click&collect et du drive). Les ventes sur le web ont atteint 112 milliards d’euros grâce à la digitalisation accélérée du commerce de détail, en hausse de 8,5% sur un an. Le e-commerce représente aujourd’hui 13,4% du commerce de détail contre 9,8% en 2019, avec 17 400 sites supplémentaires par rapport à 2019. Processus complet et complexe, la digitalisation apparaît comme un véritable levier d’activité et permet une mise en avant de la valeur ajoutée des commerces de proximité.
Inscrivez-vous à la Newsleather pour recevoir nos articles à votre rythme et selon vos préférences de thématiques.
Rédaction Laëtitia Blin
Inaugurée cet été rue du Bourg-Tibourg dans le IVe arrondissement de la capitale, La Rue du Made in France regroupe des boutiques spécialisées dans la ...
Une nouvelle étude du cabinet Bain & Company et du Comité Colbert dévoile l’utilisation croissante des outils d’IA par les maisons de luxe. Si la ...
La dernière enquête consommateurs de l’Observatoire Économique de l’Alliance France Cuir s’intéresse aux habitudes d’achat de chaussures des ...