Thyrs revisite durablement les classiques

: La besace Thyrs, un nouveau classique au style urbain, épuré et élégant, inspiré des années 90.

L’engouement croissant pour le vintage, et tout particulièrement la maroquinerie, montre à quel point certains objets traversent le temps, marquant durablement notre goût et nos envies de mode. C’est aussi le marqueur d’une certaine prise de conscience, d’une consommation plus raisonnée et d’une plus grande sobriété.
Delphine Lasbordes s’inscrit totalement dans cet esprit, tout en y apportant un souffle moderne. Depuis 2020, elle s’est associée à Gilles, son mari, pour créer, avec sa marque de maroquinerie Thyrs, de nouveaux classiques au style urbain, épurés et élégants, inspirés des besaces tant aimées dans les années 90. Parce que, pour elle, la durabilité passe évidemment par la qualité, mais aussi le choix de matériaux respectueux de l’environnement ainsi qu’un engagement social, Delphine Lasbordes a choisi de travailler avec un atelier protégé français spécialiste de la maroquinerie.
C’est dans l’espace qu’elle partage avec d’autres créateurs de maroquinerie, à La Caserne à Paris, qu’elle nous a reçus pour nous livrer sa vision engagée de la mode.

Depuis décembre 2021, Thyrs a rejoint le programme dédié à la maroquinerie au sein de l’accélérateur de mode parisien, La Caserne.

Une production raisonnée

Pendant 20 ans Delphine Lasbordes a dirigé le développement produit, prêt-à-porter et accessoires de marques de créateurs et de luxe. Une expérience qui lui confère une connaissance approfondie du marché, des produits et des acteurs du secteur, mais qui lui fait aussi entrevoir les limites d’un système ou le rythme des collections s’accélère trop rapidement à ses yeux.  Un emballement qui va à contre-courant d’un désir de consommation plus raisonnée.
Pour redonner du sens à son activité, mais aussi pour en explorer une facette plus créative et entrepreneuriale, elle décide de créer un produit plus durable portant des valeurs environnementales mais aussi sociales. Des collections produites en petites quantités, concentrées autour de l’iconique besace, accompagnée de sacs archétypiques d’un mode de vie actif et urbain : sacs à dos, cabas ou tote bags se déclinent dans des toiles colorées en double twill de coton, agrémentées de cuir.

Les collections s’animent grâce à des capsules saisonnières dans des matières européennes certifiées tel le lin belge Masters of Linen.

Des matières certifiées et traçables

L’adoption d’un matériau phare résistant et polyvalent est essentielle pour garantir la durabilité dans le temps de ces sacs. Un sourcing à la traçabilité optimale l’est tout autant afin de remplir les objectifs environnementaux que la créatrice s’est fixés. Son choix s’est donc porté vers des cotons bio certifiés GOTS et Fairtrade, ayant subi un traitement imperméabilisant sans fluorocarbones. L’hiver, des capsules déclinent les modèles en fourrure synthétique fabriquée dans les Vosges à partir de chanvre et de polyester recyclé. L’été, les collections s’animent grâce aux rayures, façon toile denim en coton bio et recyclé, tissé en France à partir d’un fil provenant d’Espagne, au lin belge Masters of Linen ou bien à la toile de coton bio italien parsemée de fleurettes.
Tous les sacs sont gansés de cuir italien à tannage végétal, teinté grâce à des colorants certifiés Ecotan. Une matière totalement recyclable, répondant aux normes du label Cradle to Cradle, que l’on retrouve aussi sur les anses, bandoulières et languettes de fermeture. La marque, qui souhaite développer une offre entièrement en cuir, propose par ailleurs une alternative, avec un sac entièrement réalisé en Pinatex® issu de l’ananas. Cet approvisionnement, principalement européen, est la première étape d’une production soucieuse de limiter son empreinte en restant dans un rayon d’action proche de son lieu de fabrication. Un engagement local pour la créatrice qui souhaite soutenir une économie de proximité et des savoir-faire français.

Sacs à dos, cabas ou tote bags se déclinent dans des toiles colorées en double twill de coton, agrémentées de cuir.

Des sacs made in Normandie distribués dans le monde entier

Comme beaucoup de créateurs de jeune marque, Delphine Lasbordes a été confrontée à la difficulté de trouver un atelier de fabrication qui, non seulement possèderait les savoir-faire requis, mais qui accepterait aussi de s’engager dans la production de petites quantités. C’est en Normandie qu’elle a rencontré un partenaire spécialiste de la maroquinerie, une entreprise adaptée, qui propose à des personnes en situation de handicap de s’insérer par le travail, en exerçant leur métier dans un environnement ajusté à leurs besoins.
Une relation dans laquelle l’échange permanent engendre une progression commune autour de la mise au point et de la réalisation des nouveaux modèles et un engagement social d’une grande richesse humaine.
Cette fabrication locale permet en outre à la marque d’afficher, entre la filature et le stockage des produits finis, un rayon d’action restreint compris, selon les matières, entre 270 et 1 600 kms.
Depuis décembre 2021, Thyrs a rejoint le programme dédié à la maroquinerie au sein de l’accélérateur de mode parisien La Caserne. Réunies dans un même espace de coworking, les différentes marques ont adopté une démarche collaborative pour mettre sur pied des présentations presse et des pop-ups. Celui, monté au Bon Marché d’octobre à janvier 2023, a été un succès qui a aussi permis à la marque de gagner en visibilité auprès d’un réseau de distributeurs internationaux.
En effet, après avoir débuté exclusivement en distribution directe digitale, Thyrs se développe sur un modèle plus classique, adaptant pour cela ses prix et ses marges. La participation à des salons, notamment Tranoï, lui permet de poursuivre un développement à l’international, avec six boutiques partenaires en Asie, à Hong-Kong, chez Rue Madame, et Singapour, mais aussi à New York, en Italie et en Espagne et bien entendu en France avec entre autres Roganel à Paris ou bien encore L’Atelier Français à Vence.
Une distribution mondiale qui n’exclut pas un souci de réduction de l’empreinte carbone pour la jeune marque. Tous les packagings sont écoresponsables, à base de papier recyclé ou d’amidon de maïs, et le rejet des émissions de carbone lié aux expéditions est compensé par des dons à des organismes de recherche luttant contre le dérèglement climatique. Thyrs poursuit ainsi sa démarche engagée responsable sur tout le cycle de vie de ses produits.

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Rédaction Hélène Borderie

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