Working Girls !
Des réminiscences de ces silhouettes emblématiques des années 80 signées Mugler ou Montana, femme active, indépendante, son allure est comme carrossée, les épaules des vestes (trop) larges, la jupe crayon incontournable et « masterpiece » de l’allure Ferragamo ou Iceberg des « executive women » d’aujourd’hui. De sa féminité, elle fait un outil de pouvoir, la démonstration la plus aboutie de cette idée ; sans aucun doute, la collection Saint Laurent, et au milieu de ce mercato et de cette période de changement, la marque affiche, appuie sur sa stabilité créative, sa ligne de conduite, Anthony Vaccarello continue ce travail d’équilibriste entre hommage et citations de l’esprit Yves Saint Laurent, en même temps que la définition de nouveaux codes et, dès les premiers passages, les épaules Saint Laurent sont là, le cuir est omniprésent chez Saint Laurent, il est sexy, subversif, il se fait armure charnel. Le blouson noir devient une pièce du soir, il désembourgeoise le chemisier à col lavallière, la casquette de cuir de bad boy, un accessoire glamour mais néanmoins évocateur… Autre collection particulièrement scrutée, la vision Chanel par Matthieu Blazy, s’il revisite (évidemment) le tailleur de mademoiselle, s’il multiplie les variations autour du tweed, la maroquinerie de la maison de la rue Cambon est aussi prétexte au détournement, des sacs comme allongés, déformés, parfois ramollis, des modèles emblématiques qui feront perdurer autant de codes hyper puissants de la marque dans cet nouvelle ère créative…