Table-ronde à l’IFM : le cuir, sourcing responsable et traçabilité

Mégisserie Alric – Photo © Corinne Jamet.

Le 24 Septembre dernier s’est tenue, à l’initiative des membres du pôle « Cuir et Accessoires » de l’Association des Anciens élèves de l’Institut Français de la Mode (IFM) Alumni, une table ronde autour de la thématique « Le cuir – Sourcing responsable et traçabilité ». À cette occasion, Virginie Ducatillon (IFM Master Management 2009 et fondatrice d’Adapta Paris) recevait des représentants de toute la filière : Jean Boutteaud, Président de la SCA Orylag, pour les éleveurs, Sophie Hivert, Déléguée Générale de la Fédération française de Tannerie Mégisserie, Sophie Viot-Coster, Directrice Générale d’ADC, incubateur de la filière cuir, représentant les créateurs et Bénédicte Vermerie, Directrice Entreprises Membres & Prospective Mode chez CTC.

Sophie Hivert, a dressé l’état des lieux d’une industrie bien structurée autour de normes environnementales strictes telles REACH, ISO 26000 ou encore ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement), de contrôles réguliers par les autorités publiques, mais aussi de labels mondialement reconnus, comme le Leather Working Group (LWG). Néanmoins, une faille demeure autour des peaux brutes provenant de pays hors U.E., pour lesquelles aucun test ne peut garantir, pour le moment, le respect des normes imposées à l’intérieur de l’Union Européenne. Elle a par ailleurs rappelé que le cuir est un co-produit recyclé de l’industrie de la viande et du lait, contrairement à certaines alternatives d’origine pétrochimique. Pour éclairer les consommateurs, l’appellation « Cuir » est protégée par décret vis à vis de l’expression « Cuir végétal » qui désigne des matériaux issus de végétaux et nullement de source animale tel que le cuir. Une dénomination qui porte à confusion également avec le « Cuir de tannage végétal », procédé de transformation des peaux grâce aux tannins végétaux.

Ce fût l’occasion de préciser que les procédés de tannage sans métaux sont relativement récents, et qu’il serait un peu prématuré de juger de leur évolution et de leur réel impact écologique. Le CTC (Comité Professionnel de Développement Cuir, Chaussures, Maroquinerie, Ganterie) produit d’ailleurs des cartes d’identité « matériaux », visant à recenser, pour chaque matière, l’ensemble des process afin d’en saisir l’impact environnemental. Il éditera fin 2019, dans un numéro spécial de son magazine « CTC Entreprise » un état des lieux des matières existantes et cuirs imités.

Le comité agit de façon collective auprès des entreprises de la filière et joue un rôle leader dans le contrôle qualité, le conseil et la formation. Bénédicte Vermerie a ainsi détaillé l’engagement de CTC envers ses entreprises partenaires quant aux questions de la bientraitance animale, de la traçabilité et de la qualité des peaux. Sur ce dernier point, enjeu majeur de l’industrie, il a développé un système de marquage laser, réalisé au moment du salage assorti de la création d’une fiche décrivant les caractéristiques des peaux. Une technologie unique au monde permettant de tracer la provenance des peaux et donc de mieux maîtriser la supply chain, qui nul doute portera ses fruits afin de réduire la pression sur les approvisionnements en matière de premier choix.

Dans un contexte de forte concertation des acteurs, les solutions durables et éthiques se multiplient et le cuir se réaffirme comme une solution d’upcycling à dimension industrielle pérenne.

Consultez le compte-rendu du Sustainable Leather Forum pour en savoir plus à propos des initiatives RSE de la filière cuir.

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Rédaction Hélène Borderie

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