Sustainable Leather Forum : l’implication de la filière Cuir en matière de RSE

La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) fait partie des enjeux majeurs pour l’avenir de l’ensemble de la filière cuir. Or, les entreprises qui la constituent, des grands groupes aux PME en passant par les ETI, ont réalisé de grandes actions dans ce domaine au cours des dernières années. Autant de progrès importants qui n’ont été que très peu médiatisés alors que la profession fait l’objet de multiples attaques de la part de diverses ONG sur le plan environnemental et du bien-être animal qui, elles, sont surmédiatisées. Fort de ce constat, le Conseil National du Cuir a décidé d’organiser le Sustainable Leather Forum, le 16 septembre prochain, destiné à faire connaître les différentes actions menées par les entreprises de la filière en matière de RSE. Rencontre avec Yves Morin, Président du Comité d’organisation du premier grand événement du genre dans l’Hexagone qui va accueillir 250 participants.

Comment est née l’idée de créer le Sustainable Leather Forum (SLF) ?

L’événement a été initié par le Conseil National du Cuir après deux années de discussions à la suite de travaux conduits par CTC sur le développement durable dans les années 2010. Nous avons constaté qu’au cours de ces dernières années, la filière française du cuir avait beaucoup progressé dans ce domaine et qu’il était opportun de se positionner et de prendre la parole sur ce thème comme le font de nombreux pays. Berlin, Stockholm, Naples, Londres, New York ou encore Shanghai, le nombre de villes où se déroulent des événements sur des sujets comme la mode et le développement durable, la chaussure et le développement durable, le cuir et le développement durable, est en forte en expansion. Or, en France, il n’y avait pas de grands événements consacrés à ces thèmes.

Quels en sont les objectifs ? Qu’en attendez-vous ?

L’objectif du Sustainable Leather Forum est, en premier lieu, de montrer ce que la filière réalise dans ce domaine, parce que l’on pense que les entreprises françaises ont réalisé beaucoup de choses et que l’information est relayée de manière incomplète, voire pas diffusée du tout. Il s’agit de montrer ce que l’on fait. Dans un deuxième temps, nous voulons apporter une réponse aux différentes attaques régulières, notamment concernant le bien-être animal, qui interviennent de manière inopportune et avec parfois des erreurs énormes. La profession se retrouve sous les feux de l’actualité lorsqu’elle est attaquée mais rarement lorsqu’elle réalise des actions positives. Or, en termes de préservation des savoir-faire et des ressources naturelles, d’ancrage territorial, de bien-être animal, de circuit court, de respect de la chaîne de valeur, les entreprises du secteur du cuir, grands groupes, PME, ETI ont déjà intégré des actions s’inscrivant dans cette démarche. Le forum sera l’occasion de les faire connaître.

Pouvez-vous nous détailler le programme ? Quels seront les moments forts ?

Le programme a été conçu de manière à montrer comment les acteurs de la profession ont mis en place leur stratégie en termes de RSE et pourquoi. Il s’articule autour de quatre grandes sessions. Intitulée « Les acteurs de la mode et du luxe en marche vers la RSE », la première session verra deux cabinets d’études présenter les résultats de la RSE en France, tous secteurs confondus pour l’un et plus axés sur les secteurs de la mode et du luxe pour l’autre. Ensuite, deux acteurs majeurs vont prendre la parole, le groupe Louis Vuitton Malletier, avec Christelle Capdupuy, Directrice du Développement Durable, et le groupe Kering via Marie-Claire Daveu, Chief Sustainability Officer, qui interviendra au nom de l’ensemble de ses divisions et pas seulement de celle de la maroquinerie. Après cette session générale, globale, nous avons choisi pour les trois sessions dédiées successivement aux secteurs de la tannerie et de la peau brute, de la chaussure et de la maroquinerie, d’être assez didactiques et très concrets. Elles se dérouleront chacune en deux temps. Tout d’abord, deux ou trois intervenants feront une présentation d’une quinzaine de minutes chacune suivie d’une table ronde composée essentiellement de témoignages d’entreprises qui expliqueront ce qu’elles ont réalisé dans le cadre de la RSE sous forme de questions /réponses avec un journaliste-animateur. L’objectif est de couvrir l’ensemble des aspects de la RSE et l’ensemble des métiers de la profession. La deuxième session sur le thème « La RSE, de l’élevage aux cuirs finis », est consacrée aux secteurs de la peau brute et de la tannerie. Y seront abordés des sujets très concrets comme la traçabilité, la réglementation REACH, le traitement des eaux des stations d’épuration ou encore l’attractivité de la filière tannerie. La première session de l’après-midi sera dédiée à la chaussure sachant que l’on abordera les problèmes de fabrication mais aussi de sous-traitance, de sourcing et de distribution avec les enjeux qui sont liés à cette problématique. Enfin, la dernière aura pour thème la démarche durable dans la maroquinerie, dernier grand secteur de la filière. Au total, plus de 30 intervenants ont été sélectionnés.

Quel nombre de participants inscrits à ce jour, et quelles sont leurs nationalités?

Étant donné qu’il s’agissait d’un événement entièrement nouveau, nous nous étions fixé un objectif de 150 participants, nous en sommes actuellement (NDLR – le 8 juillet) à 250. Comme il reste encore deux mois avant le 16 septembre, nous allons certainement être dans la situation de refuser du monde. C’est donc d’ores et déjà un beau succès d’estime. Concernant les pays représentés, pour cette première édition, nous avons bien sûr une majorité de Français. Mais, nous comptons également des Italiens, des Autrichiens, des Allemands, des Anglais, des Brésiliens, et nous venons d’avoir la confirmation de la présence d’une délégation chinoise. Le forum sera d’ailleurs bilingue français/anglais et anglais/français car certains intervenants s’exprimeront en anglais. Côté couverture médiatique, nous nous sommes attachés les services d’une agence de communication qui a invité la presse professionnelle française et internationale, la presse économique française et la presse mode puisque nous sommes bien ancrés dans ce secteur économique. Des magazines français, italiens, anglais et indiens ont déjà répondu favorablement.

Les Pouvoirs Publics et les organismes institutionnels vous soutiennent-ils ?

Oui, en premier lieu, l’événement est parrainé par le ministère de l’Economie et des Finances. Agnès Pannier-Runacher, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, ouvrira la session du matin tandis que Stéphanie Kerbarh, Présidente du Groupe d’Etudes RSE de l’Assemblée Nationale, interviendra en début d’après-midi. Brune Poirson, Secrétaire d’État auprès du Ministre de la transition écologique, devrait nous confirmer sa participation pour la conclusion du forum. D’une part, il est important que la profession soit écoutée par les pouvoirs publics et, d’autre part que ces derniers puissent venir exprimer ce qu’ils attendent d’elle et donnent leur impulsion.

Le forum est-il appelé à devenir un rendez-vous régulier ?

Au vu de l’accueil de cette première édition, je pense effectivement que SLF peut être amené à devenir un rendez-vous régulier. En revanche, il faudra sans doute faire évoluer sa forme, car il a été conçu comme un « one shot ». Cela n’aurait pas de sens de reproduire le même schéma l’année prochaine, par exemple. Le sujet est en cours de discussion. À ce stade, et face à la rapidité à laquelle les choses évoluent dans ce domaine, nous nous orientons vers une périodicité annuelle. En effet, moi qui suis le sujet de manière permanente, je constate les progrès incroyables réalisés à tous les niveaux, des consommateurs aux entreprises en passant par les organismes de standardisation. Les choses peuvent très fortement changer en une année.

Rédaction Jean-Marc Ménard

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