Expo Riva Schuh & Gardabags multiplie les services aux professionnels
Du 11 au 14 janvier à Riva del Garda, le salon italien Expo Riva Schuh & Gardabags comptera, pour sa 102e édition, la participation de plus de 1 300 ...
Le rendez-vous annuel écoresponsable de la filière cuir s’est tenu le 9 septembre à la Maison de la Chimie. Nouveauté de ce sixième opus : en parallèle des conférences, de courtes présentations d’acteurs de l’écosystème s’enchaînaient tout l’après-midi à destination d’un public demandeur d’expertises diverses. Résolument positive et optimiste, la session s’achevait même de façon festive avec un hommage aux athlètes paralympiques de dressage et un dîner de gala alliant réflexion et gastronomie en toute convivialité.
Après une pause déjeuner propice aux échanges, les débats reprenaient avec une présentation à deux voix d’un guide d’aide à la mesure de l’empreinte environnementale à paraître prochainement. « En 2023, on dénombrait 465 labels écologiques…Il est urgent d’harmoniser les certifications et de rationaliser les méthodes de calcul de l’empreinte environnementale du cuir. Notre guide vise à simplifier ce dernier par des recommandations élaborées par un comité scientifique composé de 55 membres de 16 pays, issus de l’industrie de la viande, de l’industrie du cuir, d’Organisations Non Gouvernementales, d’entreprises de la chimie, etc. », expliquaient de concert Federico Brugnoli, PDG de la société SPIN 360, et Ivan Kral, Chef de Projet au Département du Développement Agri-industrie à l’UNIDO (Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel), associés dans ce projet éditorial. Une première version de l’ouvrage sera présentée ces prochains jours. Il devrait voir le jour après un dernier passage en comité technique consultatif.
La troisième table ronde de la journée portait sur le nouveau référentiel de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) spécialement conçu pour le secteur de la maroquinerie française. Président de la Commission RSE de la Fédération Française de la Maroquinerie (FFM) créée en 2021, Ange Alez Martin plantait le décor en rappelant les bons résultats du secteur ces dernières années et les attentes de ses entreprises en matière de RSE pour conserver leur réputation sur le marché international : accompagnement, anticipation des contraintes réglementaires, désir d’exemplarité du secteur quant à la durabilité et volonté de renforcer son image d’excellence sur les aspects sociaux et environnementaux. En réponse, Coline Simon, Cheffe de Projets Développement Durable à CTC, présentait les objectifs de ce référentiel, à savoir : accompagner les maroquiniers sur les sujets de RSE, répondre aux attentes des donneurs d’ordre et faciliter le passage à l’action en proposant des actions concrètes. Elle revenait ensuite sur les enjeux de la RSE dans la maroquinerie : la traçabilité, la gestion des ressources, la circularité, l’innocuité, la formation et le climat. Avant de décrire l’élaboration du document, débutant par une revue bibliographique et passant par des ateliers participatifs et la consultation de donneurs d’ordre. Parmi ceux-ci, Hermès, représenté par sa Directrice du Développement Durable de la Division Maroquinerie Sellerie Caroline de Riedmatten, « attend de ce référentiel qu’il définisse un cadre robuste et opérationnel pour la RSE ». Deux témoignages illustraient cette initiative. Celui de la marque APC d’abord, qui propose des articles de maroquinerie depuis une dizaine d’années. Très vite, l’entreprise s’est structurée avec un Comité RSE. Elle a ensuite fait son bilan carbone pour pouvoir mettre en place des mesures sur la gestion de l’énergie et des déchets ou l’optimisation des transports. Dès sa création en 1987, la marque a affirmé des valeurs de pérennité, par son style et sa qualité. Aujourd’hui, elle cultive sa durabilité en choisissant des matières les plus vertueuses possible et en proposant un service après-vente pour réparer les produits… Le référentiel permet de se positionner sur une grille d’analyse et de mieux communiquer avec les fournisseurs », rappelait Marine Defert, Directrice de Production Accessoires. Christelle Henry, Responsable RSE de Gainerie 91, poursuivait en expliquant que « la RSE a été une colonne vertébrale pour structurer l’entreprise. Pour répondre à l’enjeu de la formation, nous avons créé un campus pour former des gainiers. Et nous nous efforçons de sourcer des approvisionnements responsables afin de minimiser notre impact sur le climat… Le référentiel RSE de la FFM est un outil pour répondre aux demandes des clients dont les exigences sont de plus en plus fortes et permet de rendre les choses plus concrètes ». Divisé en douze chapitres, le document fait une centaine de pages qu’il n’est pas toujours aisé de consulter. « Nous organisons des ateliers en région pour présenter le référentiel et le rendre plus accessible », indiquait Coline Simon. Sa digitalisation est en cours, sous la houlette de la société Zei World dont le fondateur Noël Bauza détaillait les bénéfices pour l’identification des indicateurs de suivi, pour l’évaluation de l’entreprise et pour le pilotage de la démarche RSE. « Une bonne démarche RSE facilite la recherche de financement, permet de gagner des parts de marché et motive les collaborateurs », concluait le jeune dirigeant.
Le cycle de colloques de la journée s’achevait avec trois exposés très éclairants sur l’usage des matières plastiques dans la mode et le sport. Caroline Chaussard, Directrice RSE de l’union des transformateurs de polymères Polyvia, débutait son allocution par la question « Un monde sans plastique est-il possible ? ». Par leurs propriétés particulières, leur polyvalence et la facilité de leur mise en œuvre, les plastiques sont devenus incontournables dans de multiples domaines tels que la santé, l’agriculture, le bâtiment et le digital – où ils exercent leur pouvoir isolant – ou l’automobile – en allégeant les véhicules. Dans l’emballage, où ils sont particulièrement présents, ils permettent de diminuer le gaspillage. « La production de plastique est certes très émettrice de carbone ; mais les plastiques peuvent aussi contribuer à la décarbonation, par leur emploi, par exemple, dans les énergies renouvelables ou dans l’automobile, où ils participent à la diminution de la consommation de carburant… Il faut veiller à ne pas les remplacer par de fausses bonnes solutions, qui paraissent plus écologiques – c’est-à-dire naturelles ou recyclables – mais ne le sont pas vraiment. » Bien sûr, la pollution plastique est un lourd problème. Mais des moyens existent pour la réduire, par l’écoconception, la réparation ou le réemploi des produits ou une meilleure gestion des déchets. Sur la même ligne Mansuy Rocquin, fondateur de la société REGN, rappelait l’importance du plastique dans la mode. Dans la chaussure par exemple, comme patin de protection des semelles de chaussures en cuir, et bien sûr dans la sneaker où il apporte légèreté et confort. « Par ses performances, sa résistance à l’environnement, sa durabilité, les possibilités quasi infinies de design et de couleurs qu’il offre et ses prix attractifs, il demeure incontournable dans la mode et le sport. D’ailleurs, depuis dix ans, sa production n’a cessé de croître. Mais seulement 9% sont recyclés ; ce qui laisse de la marge pour diminuer les déchets plastiques », déclarait cet expert en matériaux plastiques et recyclage. La récupération est justement le domaine de la société ReValorem, et plus particulièrement celle des invendus de souliers, bagagerie et maroquinerie de luxe. Sa Directrice Innovation et Valorisation des MPR (matières premières de recyclage), Asmaa Touach insistait sur la complexité du démantèlement des produits, constitués de nombreux composants, jusqu’à une trentaine pour les souliers et une cinquantaine pour les sacs. « Nous proposons une analyse des produits débouchant sur un score de circularité, précisait la responsable. Nous cherchons à avoir des MPR les plus purs possibles. Une fois séparés, ceux-ci peuvent être récupérés, au minimum pour une valorisation énergétique par incinération ou, mieux, pour un recyclage, une remanufacturation ou un réemploi. La boucle est bouclée lorsqu’on peut réinjecter de nouveaux produits dans le cycle de production de la marque. Mais on peut aussi les recycler pour d’autres marques ou dans d’autres secteurs. »
À l’issue du programme, la parole revenait au Président Christophe Dehard qui renouvelait son souhait que « les différents acteurs de la filière, de l’amont à l’extrême aval, coopèrent encore davantage ». Tout en invitant les participants à « faire part de leurs retours et de suggestions », il annonçait déjà son intention, pour la prochaine édition, de « reparler de l’élevage, qui est le premier maillon et se trouve confronté à de grands défis ». Et après cette journée entre professionnels, il engageait l’assistance à « mieux parler au grand public ».
Pour entamer ce nouveau moment de la journée que fut le dîner de gala, les organisateurs du SLF avait invité le philosophe Raphaël Enthoven afin qu’il serve aux convives, en guise d’amuse-bouche intellectuel, ses réflexions sur le cuir. En toute modestie, le célèbre penseur commençait son discours en confessant son ignorance de tout ce qui se rapporte au cuir. « C’est donc en candide que j’ai abordé le sujet » confiait-il. Avant de rendre un vibrant hommage à cette matière noble et à ses artisans, qualifiant la première de « relique d’humanité dans un monde mécanisé, au cœur de l’activité civilisatrice » et les seconds de « magiciens, embellissant le monde par une technique millénaire, éternisant le superflu et pérennisant le périssable ». Il comparait même le travail des tanneurs qui offre une seconde vie à ce qui pouvait a priori n’être qu’un déchet, à celui des écrivains « qui sculptent leurs souvenirs pour en faire une œuvre littéraire », citant tour à tour William Shakespeare et Honoré de Balzac. Perspicace, il soulevait le paradoxe des adeptes du véganisme qui « combattent le cuir tout en reprenant ses codes pour les solutions qu’ils proposent, comme si ce qui fait le cuir était la manière et non la matière », accusant même ceux-ci d’appropriation culturelle. Énumérant les différentes matières alternatives au cuir, il relevait la contradiction qu’il y a à utiliser le mot « cuir » pour désigner des matériaux qui n’ont de commun avec ce dernier qu’une vague ressemblance et s’en revendiquent même l’antithèse. « C’est ce qu’on appelle en rhétorique une catachrèse » précisait le philosophe. Captivée et unanimement ravie de ce brillant apéritif pour l’esprit, l’assistance pouvait alors profiter des agapes et de derniers instants d’échange.
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Rédaction François Gaillard
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