Rose Saneuil repousse les limites de la marqueterie
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Née du sport (nautisme et tennis – Tbs signifie Terre Battue Synthétique -) en 1978, Tbs est reconnue pour son expertise technique. La marque loisirs du Groupe Éram repose sur trois piliers : le made in France, l’innovation et l’éco-conception. La crise sanitaire lui a permis de réaffirmer et de conforter cet engagement durable. Explications.
Tbs conçoit toutes ses collections textile et chaussures à Saint-Pierre-Montlimart, siège de l’entreprise dirigée par la troisième génération de la famille Biotteau. Aujourd’hui 20% des collections chaussures sont fabriquées dans le Maine-et-Loire où le groupe possède deux manufactures, à Jarzé et Montjean-sur-Loire. « L’objectif est d’atteindre 30% en 2025 », annonce Julien Bianchi, son Directeur Général. La marque produit entre 130 000 et 180 000 paires par an dans l’Hexagone pour un volume global de quelque 900 000 paires, le reste étant réalisé principalement au Portugal mais également en Europe de l’Est et au Vietnam.
« Fabriquer en France fait partie de notre ADN et s’inscrit dans la volonté du groupe de préserver et transmettre ses savoir-faire, notamment grâce à la création en 2014 d’une école de la chaussure Éram. La crise nous a permis d’accélérer cette transition et de nous permettre de nous projeter vers un avenir plus juste. » Dans cette dynamique, Tbs mène un chantier de relocalisation de certaines productions textiles au siège de sa maison-mère où elle dispose d’un atelier de confection d’où sortent notamment des shorts de bain conçus à partir du recyclage de déchets plastiques récupérés en mer. À la tête de la marque depuis trois ans, le dirigeant a initié le repositionnement et la modernisation des collections afin de séduire une clientèle rajeunie – les quadragénaires -. « Les coupes, le graphisme…tout a été repensé. » Un parti-pris qui l’a conduit à recentrer les collections et réduire de moitié le nombre de références en trois ans, également dans une démarche de production au plus juste.
À plus de 40 ans la marque n’a cessé de développer de nouveaux concepts et procédés. Elle exploite différents brevets technologiques dans ses semelles : bulles d’air intégrées pour amortir les chocs, mousse Pure Foam®… L’été prochain une semelle composée de liège complètera la gamme. « Malgré la crise, nous avons maintenu notre budget investissement à 600 000 euros pour un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros. Il convient dorénavant de penser différemment les produits et leur fin de vie et ce, dès leur conception, avec toujours pour maîtres-mots le confort et la durabilité. De par son histoire, Tbs endosse le rôle de défricheur et doit être le faire de lance du groupe Éram sur cette thématique. » Pionnière en la matière, elle dévoilera dans quelques jours sa dernière innovation : une ligne de sneakers en laine bretonne feutrée artisanalement. L’intégralité de la chaussure est conçue dans ses usines – la tige est piquée à Montjean-sur-Loire puis cousue et injectée à Jarzé -, s’inscrivant ainsi dans un circuit court. « Ce projet totem nous permet de répondre aux enjeux écologiques, à une production plus juste et de proximité. Ou comment également (ré)concilier industrie et artisanat. » Si ses collections chaussures sont majoritairement en cuir, provenant de tanneries certifiées Leather Working Group (LWG) (NDLR – la saison estivale fait la part belle à la toile), la marque va revisiter, au printemps-été 2022, son iconique basket Brandy avec une tige en fil céramique tricotée dans un atelier de la région et assemblée sur ses sites en Anjou », révèle Franck Cardin, Footwear Manager.
Tbs bénéficie du programme d’entreprise ambitieux et engagé « Change for Good » porté par le Groupe Éram qui vise à accompagner la transformation éthique et durable de ses marques – Éram, Mellow Yellow, Gémo, Sessile, Bocage, Faguo, Parade, Montlimart et Dresco -. Développement de l’éco-conception, utilisation de matériaux durables, évolution des bassins de sourcing…l’objectif est de parvenir à la réduction de son empreinte carbone de 30% à l’horizon 2030. Dans cette perspective, l’entreprise a intégré la Chaire Bali (Biarritz Active Lifestyle Industry), créée par l’école d’ingénieurs ESTIA afin de plancher sur les enjeux environnementaux et industriels du secteur de la mode. À l’image de la sneaker éco-conçue et recyclable Re-Source manufacturée à partir de chaussures usagées collectées dans ses boutiques. « Le leitmotiv ? Comment faire pour consommer le moins possible de gisements de matières ? », s’interroge Julien Bianchi. Une fois triés au siège, les modèles éligibles sont envoyés à un partenaire au Portugal. Sans nécessiter de démantèlement, la matière première est broyée puis revalorisée pour donner vie à la basket Re-Source composée à ce stade de 70% de caoutchouc recyclé, « en vue d’atteindre à terme 100% ». Lancée en janvier 2020, la ligne s’est depuis étoffée d’une Chelsea boot. « Cette innovation, récompensée des Trophées de la Mode Circulaire, répond aux défis techniques de la fin de vie des chaussures, un enjeu majeur. »
« Tbs conçoit un vestiaire porteur de sens. Aujourd’hui tout nouveau produit doit prendre en compte les enjeux d’éco-conception malgré les défis techniques et financiers que cela implique », rappelle Julien Bianchi. Cet été la marque a co-créé avec le skipper François Gabart, son égérie depuis dix ans, une collection capsule pour hommes éco-conçue : sneaker Re-Source, pantalon 100% coton biologique et élasthanne recyclable, polo en coton biologique… La marque mène par ailleurs une collaboration avec Fairly Made, entreprise de sourcing et de confection éco-responsables, qui a donné naissance à une édition textile limitée.
« Les trois piliers qui forment l’ADN de la marque sont clairement d’actualité. C’est une évidence et une fierté de travailler de façon plus vertueuse. Aujourd’hui près de 50% de nos produits répondent à ces trois axes mais nous devons aller plus loin et recentrer nos gammes sur un mode de fonctionnement encore plus vertueux. En 2025 la totalité des collections devra être travaillée autour de ces engagements », considère Julien Bianchi.
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Rédaction Laëtitia Blin
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