Mode et design : le duo gagnant de La Manufacture

La Manufacture décline un art de vivre mode et design - Photo © François Coquerel.

La Manufacture a ouvert ses portes au début de l’année entre l’Opéra et la Concorde. La nouvelle adresse parisienne se démarque en proposant des créations signées par la fine fleur du design international et une expérience client originale.
Concept-store, galerie, showroom… ? Pas exactement ! Robert Acouri, à l’origine de La Manufacture, préfère parler de maison d’édition, de marque d’art de vivre, de magasin physique, voire d’un concept global et éclectique dédié aux particuliers comme aux prescripteurs. On découvre les étapes d’une identité en devenir.

Un trio aux commandes

Pour l’entrepreneur, c’est un rêve qui se réalise… Après avoir développé des marques de mode – dont Loft Design by -, le Franco-Libanais se lance dans l’aménagement de bureau au début des années 2000. Dix ans plus tard, il rachète le groupe tertiaire Cider qu’il redynamise. « J’ai toujours eu envie de créer une marque de design, précise le fondateur. Mais je voulais dépasser les modèles marchands en cours. Le point de départ de La Manufacture est de faire venir des designers dans le monde de la mode et de leur donner la parole à travers des créations atemporelles en phase avec nos usages quotidiens. » Pour construire son projet, le dirigeant s’entoure de deux créateurs italiens enthousiastes. Le designer Luca Nichetto et la styliste Milena Laquale sont rapidement séduits par la transversalité de La Manufacture. « L’Italie est connue pour son design, la France est le pays de la décoration, souligne Luca Nichetto, en charge de la direction artistique. En mixant les deux, on obtient une expression plus globale, plus moderne, plus humaine. »

Exclusivités « glocales » 

La collection inaugurale a valeur de manifeste. Plutôt minimaliste, elle fait preuve d’élégance et de fonctionnalité, combinant facture artisanale et qualité durable. Le mobilier, conçu pour le résidentiel comme pour le contract, fédère des designers connus dans le monde entier. Un atout qui « permet de passer d’une dimension « locale » à une dimension « glocale » en matière de produit, de création, d’offre et de vente », affirme Luca Nichetto. Le Vénitien basé à Stockholm a lui-même réalisé six pièces de mobilier polyvalentes et audacieuses. D’autres pointures ont répondu présentes comme le studio japonais Nendo, le New Yorkais Todd Bracher, le Suédois Ben Gorham – fondateur de la marque de parfum Byredo -, l’Italienne Elena Salmistraro, qui a baptisé « Petits signes » ses objets en céramique colorés et poétiques ou encore le Français Noé Duchaufour-Lawrance, annoncé dans la seconde collection…

La Manufacture édite des pièces de designers internationaux. Parmi elles, le paravent Venier en cuir de Sebastian Herkner (à gauche). Prix sur demande - Photo © François Coquerel.

Basiques modernes

Vecteur d’esthétique atemporelle et d’« intelligence du geste », le cuir est un matériau qui convient à tout type d’intérieur, de la maison à l’hôtel en passant par l’entreprise. C’est le cas du fauteuil Calice à la géométrie pure de Patrick Norguet, du siège Linus, compact et minimal, d’inspiration nordique, dessiné par Marco Dessi, du canapé modulable Luizet et de l’assise lounge Melitea à la touche industrielle de Luca Nichetto. L’Allemand Sebastian Herkner signe, lui, une véritable pièce d’exception inspirée de la sellerie. La précision du tissage en cuir donne une impression de mouvement au paravent Venier hautement décoratif. Côté mode, vêtements et accessoires entrent en résonance avec l’ameublement. D’ailleurs, les coutures apparentes du pouf Stack de Nendo sont reproduites sur un tee-shirt et Luca Nichetto promet, dès la prochaine collection, un trench directement inspiré de son fauteuil Melitea … Milena Laquale a construit un prêt-à-porter masculin et féminin, en équilibrant classiques bien coupés et pièces plus urbaines. Le « made in Italy » fait la part belle aux matières naturelles, cuir compris, dans une sélection « pointue » d’accessoires : chaussures, petite maroquinerie monochrome aux noms urbains, sacs « arty » créés par la Roumaine Simina Filat.

Chaussures June, La Manufacture, 445€ prix boutique conseillé.

Un écrin à 360°

L’identité visuelle de La Manufacture se déploie des collections jusqu’à l’aménagement intérieur. Le monogramme M, tranchant et graphique, est griffé tel un motif sur le textile gravé dans le décor et délimite même la vitrine par des profilés d’aluminium. Le béton ciré couvre les 250 mponctués de marbre et de bois dans des harmonies élégantes. Une simplicité empreinte de sophistication – présente aussi bien dans la mode que dans le design – donne son unité au lieu. Pour Luca Nichetto, il s’agit d’un « espace libre, fonctionnel, une boîte qui permet différentes interprétations ». Face à l’entrée et visible de la rue, le comptoir longiligne structure l’espace et combine présentoir, caisse en faïence émaillée, zone de bar conviviale. L’expérience en boutique se révèle essentielle pour Robert Acouri, qui prône une approche « long-termiste », centrée sur le service, la proximité et l’échange. « L’aménagement entièrement réalisé en interne démontre l’expertise de notre groupe, assure par ailleurs le dirigeant. Mon but est de travailler en B2B depuis le début. Nous allons exporter le concept global d’aménagement de bureau, d’habitat, de design et de mode. Les prochaines étapes seront la présentation de la troisième collection au salon du Meuble de Milan en 2021 et l’implantation de La Manufacture en Europe avant les États-Unis puis l’Asie. »

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Rédaction Nadine Guérin

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