José Luis Bazán, l’alchimiste
du cuir

« born out of necessity », c’est ainsi que José Luis Bazán décrit les bols de cuir, trompe l’œil de céramique, nés du plus simple appareillage : un cutter, du cuir et un moule en bois.

Un village blanc andalou perché sur le flanc d’une montagne. Au fond d’un sentier bordé de vestiges de l’époque musulmane, où la nature a repris ses droits, l’humble atelier d’un artisan du cuir convoité des biennales d’art et de design : José Luis Bazán.

C’est chez lui, dans un lieu où les opposés s’attirent, à mi-chemin entre intérieur et extérieur, personnel et professionnel, que l’artisan nous reçoit. Et si le luxe résidait là, connecté à la nature ? semble nous dire le visage accompli d’un sage qui réalise ses rêves. Dans sa maison-atelier aux accents hippies bohèmes, peuplée d’outils et de créations originales, règne en maître le concept du slow design. De ses mains pour seuls artifices, José Luis Bazán donne corps à des objets en cuir, empreints çà et là de l’apparence d’un tronc d’arbre, d’une céramique ou d’un métal oxydé par le temps. Chaque projet, aussi réaliste soit-il se conte comme le récit d’un parcours initiatique occasionnant des rencontres improbables, entre les surfaces, textures et couleurs, fruits d’une profonde introspection de la matière.

Son amour du cuir, il l’a sans doute puisé chez son père, artisan-professeur et Chef d’Atelier. Aujourd’hui José Luis Bazán, enseigne chez lui à Benaocaz, tout en continuant son travail d’investigation autour de la matière.

« Chaque pièce que je façonne est un morceau de moi qui s’en va » nous confie-t-il. Parlons-en, car ses réalisations ont fait le tour du monde. Alors pour voyager léger, l’homme ne transporte qu’un cutter et un moule de bois, trouve du cuir à peu près partout et se met à façonner des bols qu’il vend sur les plages et dans une boutique d’Ibiza. JW Anderson passe par là et prend contact. « Il n’y a pas de hasard dans les rencontres », ces quelques mots cités de Paulo Coelho laissent présager la suite… Le nouveau Directeur Artistique de Loewe, en pleine (r)évolution, lui confie le premier projet artistique d’une lignée de collaborations avec des artisans, en lien avec la fondation d’entreprise. Nous sommes en 2015, les Loewe Bowls se déclinent en série limitée, bientôt présentés à ses amateurs aux quatre coins du globe.

Mais l’essentiel de son histoire ne réside pas là, et si vous voulez percer avec lui les mystères de la matière, il vous recevra en immersion totale le temps qu’il faudra pour vous guider dans le cheminement de votre projet.

De ses mains pour seuls artifices, il donne corps à des objets en cuir, empreints çà et là de l’apparence d’un tronc d’arbre, d’une céramique ou d’un métal oxydé par le temps.

Rédaction Juliette Sebille
Photos © Corinne Jamet

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