JN. Mellor Club, nouveau concept design de Karine Arabian et Franck Blais

Du 8 au 11 octobre, JN. Mellor Club présente son nouveau projet « JN_FB-001 » à la Biennale Émergences de Pantin. Issu de la collaboration entre Karine Arabian et Franck Blais, le concept créatif questionne la problématique de l’épuisement des ressources, thématique centrale de l’événement – Photo © Olivier Busson.

Du 8 au 11 octobre, JN. Mellor Club présente son nouveau projet « JN_FB-001 » à la Biennale Émergences de Pantin. Issu de la collaboration entre Karine Arabian, ex-créatrice de chaussures et maroquinerie et Franck Blais, Directeur Artistique, le concept créatif explore les vestiges du passé. À travers 16 gravats, ce dispositif totémique questionne la problématique de l’épuisement des ressources, thématique centrale de l’événement.

Un projet hybride 

Ruines archéologiques ? Métaphore des instabilités sociales actuelles ? Symboles de leur renouveau professionnel ? Inspirés par le thème de la Biennale, Karine Arabian et Franck Blais, duo créatif à la tête de JN. Mellor Club, ont imaginé « JN_FB-001 », une installation aux frontières de l’art, du design et de la mode. Entre passé et futur, 16 gravats – béton, plâtre, fonte et pierre – sont recouverts de mousse de latex pour apporter douceur et volupté aux aspérités de la matière. Gainées de cuir, les pièces sont modelées selon des techniques de maroquinerie et de botterie alliant artisanat traditionnel et symbolique de l’objet d’art. Sur quelques éléments, de petits indices – œillet, bouton de colle, mousqueton, fermoir… – rappellent subtilement les univers du cuir et de la chaussure, chers à Karine Arabian. Habitués à proposer leurs créations dans des pop-up stores, les designers se réjouissent aujourd’hui de leur contribution à la Biennale, temple du design et des métiers d’art. « Participer à la Biennale Émergences est très flatteur. Dès la création de JN. Mellor Club, nous avions songé à être présentés dans des lieux alternatifs, plus spécifiques comme des galeries ou la Biennale, en plus du circuit commercial traditionnel », se souviennent Karine Arabian et Franck Blais.

Une entité à l’ADN créative

JN. Mellor Club a été fondé par deux artistes aux univers complémentaires. D’un côté Karine Arabian, lauréate du prix Accessoires du Festival de Hyères en 1994 qui a fait ses classes chez Swarovski et Chanel, et ex-créatrice de sa marque éponyme de souliers et maroquinerie de luxe. De l’autre Franck Blais, Directeur Artistique qui a œuvré pour la scène culturelle, et fondateur d’une agence de communication visuelle et d’une galerie d’art contemporain. Ensemble, ils lancent en 2019 JN. Mellor Club, projet inscrivant l’artisanat d’exception et le luxe contemporain dans la « poésie du quotidien ». Pour eux, un seul objectif, « sortir des codes, notamment ceux de la mode et s’accorder libertés de création et de pensée. Il s’agit d’un projet collectif car nous sommes deux, mais aussi parce que l’on collabore avec d’autres créateurs. Ces rencontres artistiques nourrissent notre créativité, la décloisonnent par une certaine transversalité. Elles se traduisent par la réalisation concrète d’un projet et la confrontation de plusieurs univers constituant un nouveau monde à part entière. » Dans cette veine, lors d’un pop-up à la Fondation Browsnstone, JN. Mellor Club a partagé son espace d’exposition avec un poète sonore et un architecte proposant une installation réalisée à partir de boules à facettes. La maison a également travaillé avec Carole Gauthrot, prototypiste de l’Atelier De toutes les matières et le collectif Blazers/Blasons.

Le cuir comme matériau de prédilection

Les influences de JN. Mellor Club sont aussi diverses que variées. Le duo puise ses inspirations dans le monde qui les entoure, faisant de l’infime détail un objet de design et conçoit ainsi des pochettes, cabas, broches, bijoux… Davantage tourné vers l’accessoire haut de gamme, il flirte notamment avec le bijou fantaisie, à l’instar de la broche « Téton » à l’univers surréaliste. Réminiscence de l’expertise mode de Karine Arabian, le cuir est leur matière de prédilection, bien que les créateurs tendent progressivement vers toutes sortes de textiles, dont le lin et la toile. Pour l’heure, JN. Mellor Club utilise uniquement « ce qui existe déjà », c’est-à-dire des matériaux haut de gamme provenant des stocks dormants de grandes maisons. Au-delà de ces pratiques écoresponsables, le caractère unique de chaque matière réveille la créativité des designers. « Par le biais de la récupération, nous avons également découvert que, parfois, ce sont les spécificités de chaque matière qui vont être la source de notre inspiration », souligne Franck Blais.

De la pièce unique à la petite série

Ce mode de fonctionnement oblige JN. Mellor Club à élaborer des petites séries, voire des pièces uniques. Si l’étape de conception peut être assez longue, les délais de fabrication sont relativement courts, les pièces n’étant pas produites en série. Celles-ci sont mises au point dans un atelier de 200 mètres carrés à Maisons-Alfort partagé entre quatre entités. Karine Arabian et Franck Blais collaborent avec une prototypiste et fabriquent souvent eux-mêmes les produits selon les techniques utilisées. « Nous apprenons les gestes manuels au fil des projets, comme cela a été le cas pour la couture sellier, car nous avons toutes les machines et outils à disposition. » Les créations de JN. Mellor Club, convoitées des anciennes clientes de Karine Arabian, des collectionneurs d’art ou des amateurs de beaux objets, sont à retrouver toute l’année au sein de nombreux pop-up et le 16 octobre à la Galerie A1043. Les prix diffèrent selon les projets : les médailles présentées en ce moment à l’Espace Bertrand Grimont sont commercialisées 220 euros contre 800 euros pour le cabas en cuir.

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Rédaction Emma Roesslinger

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