La liberté et la passion, l’alchimie du Festival de Hyères selon Jean-Pierre Blanc
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Du 6 au 8 avril, le forum de la mode circulaire a réuni 55 intervenants, 30 exposants et quelque 780 professionnels – fabricants, marques, start-ups, créateurs, ingénieurs, experts et institutions, parmi lesquelles le Conseil National du Cuir, partenaire de l’événement – autour de talks et tables-rondes consacrés aux liens entre mode et biodiversité. Vaste sujet que les intervenants ont abordé sous différents angles en partageant leurs solutions et innovations en faveur de filières durables. Riches en échanges, ces rencontres BtoB, en présentiel à Roubaix et à distance grâce aux retransmissions en ligne, visaient à appréhender « une mode qui ne détruit pas mais qui régénère » selon l’organisateur FashionGreenHub.
Quelles matières choisir pour minimiser son impact environnemental ? Comment envisager un produit dès sa conception afin d’améliorer son cycle de vie et notamment sa recyclabilité ? Focus sur les nouveaux matériaux, les circuits courts, le business model régénératif, les potentiels de matières comme le lin, la laine ou le chanvre, les déchets-ressources…autant de thématiques et enjeux débattus durant ce colloque.
La filière cuir était particulièrement bien représentée durant ces trois journées. L’éco-conception de la chaussure a fait l’objet d’une table-ronde durant laquelle Lancine Koulibaly, co-fondateur de la marque de sneakers végétales Umoja, lauréate de l’incubateur ADC (Au-Delà du Cuir), a expliqué son choix de n’utiliser que des matières naturelles et biodégradables valorisées par l’artisanat africain. Clémentine Colin Richard, Présidente de la Fédération Française de la Chaussure (FFC) et administratrice de Paraboot, a retracé le positionnement de la marque familiale qui, depuis sept générations, perpétuent dans l’Hexagone différents savoir-faire. Ces entrepreneurs ont rappelé que 80% de l’impact environnemental d’un article s’anticipe dès la conception.
Le cuir a par ailleurs été abordé sous le prisme de la durabilité : en tant que co-produit de l’industrie agro-alimentaire issu de l’économie circulaire. Faustine Bridoux, Responsable Qualité chez Touraine Cuir, entreprise membre de la Fédération Française des Cuirs et Peaux (FFCP), a indiqué que chaque année les industries des cuirs et peaux et de la tannerie mégisserie valorisent 170 000 tonnes de peaux brutes en France provenant d’animaux élevés pour leur viande et leur lait et non pour leur peau. Les conditions de vie des cheptels impactant la qualité de la peau, et donc celle du cuir, la bientraitance animale est au coeur des préoccupations de la filière. La spécialiste a notamment cité la création d’abattoirs mobiles dont l’objectif est de limiter les transports des animaux.
Face à la multiplication des matières émergentes ces dernières années, comme Vegskin dont son co-fondateur Loïc Debrabander a présenté les spécificités – une matière végétale issue de la valorisation de déchets de bananes et mangues -, Thierry Poncet, Directeur Métiers et Développement Durable au sein de CTC, Comité Professionnel de Développement Cuir, Chaussure, Maroquinerie et Ganterie, a tenu à mettre en perspective les performances de ces nouveaux matériaux dont les propriétés techniques et les performances mécaniques sont testées par les laboratoires du centre technique lyonnais. Sans oublier de rappeler que l’appellation cuir est protégée par le décret 2010-29 du 8 janvier 2010 qui stipule que le cuir est « obtenu de la peau animale au moyen d’un tannage ou d’une imprégnation conservant la forme naturelle des fibres de la peau ». La dernière journée s’est clôturée par la valorisation de cette matière que ce soit par la réparation ou l’upcycling avec les interventions de Léopolda Contaux-Bellina, Présidente et co-fondatrice de Sed Nove Studio, spécialiste de la valorisation des stocks dormants de cuirs de luxe qui contribuent ainsi à prolonger le cycle de vie de cette matière. Sébastien Matykowski, co- fondateur de Galoche & Patin, service de cordonnerie en ligne, a mis en lumière les gestes métiers qui subliment et prolongent la vie des souliers.
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Rédaction Laëtitia Blin
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