Éric Bergère, conversation inspirante sur une mode authentique
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Le spécialiste du chaussant made in France depuis plus de 50 ans, jusqu’alors sous-traitant pour des enseignes, se diversifie avec sa propre marque, Hellocotton. Celle-ci bénéficiera de la chaîne complète de conception et fabrication maîtrisée par Constant Bossi.
Hellocotton ! C’est avec ce nom plein de promesses, celui de sa première marque propre, que Constant Bossi entame une nouvelle étape.
Inaugurée en 1973 par Francette et Constant Bossi à La Roche-Chalais (Dordogne), l’entreprise fait partie de la dizaine de fabricants de chaussons made in France concentrés dans sa région (en incluant la Charente), qui ont réussi à traverser les décennies. En perpétuant ses savoir-faire tout en s’équipant de technologies avancées, Constant Bossi s’est imposé comme une référence française dans son secteur. L’intégration totale de son activité, de la création des modèles via son bureau d’étude à leur fabrication de A à Z, a séduit des donneurs d’ordre exigeants. Chaque année, plus de 250 000 paires de chaussons nées dans son atelier rejoignent ainsi les rayons ou le site de marques-enseignes telles que Besson Chaussures, Casino, Jacadi, Leclerc, Monoprix, Spartoo ou Vertbaudet.
Il y a un an et demi, Constant Bossi a déjà vécu un virage fort, avec la transmission des rênes de Thierry Bernard, le gendre de Constant Bossi, à son propre fils, Jérémie Bernard Bossi. Et c’est donc aujourd’hui lui qui porte le projet d’Hellocotton. « Nous allons proposer les typologies de produits que nous maîtrisons déjà pour nos marques-enseignes clientes, à savoir des chaussons pour bébés, enfants et adultes. Mais avec notre marque propre Hellocotton, nous allons enfin pouvoir exprimer pleinement notre créativité et notre savoir-faire dans ce nouvel univers », explique le jeune dirigeant.
Pour imaginer ses premiers modèles, une vingtaine dont la majorité pour les petits et quelques-uns pour adultes, Hellocotton va bien sûr capitaliser sur les points forts de la société : des couleurs et des imprimés forts ainsi que la qualité du fabriqué en France. Elle va travailler des matières cocooning et confortables en polyester ou coton. Les semelles étant, elles, en PVC ou TPU. Le recours au cuir, déjà utilisé modestement dans ses collections de layette sous marque distributeur, sera également développé sur les gammes cadeau de naissance de chaussons.
Les modèles Hellocotton seront ainsi mis au point par son bureau d’étude intégré, déjà rompu à l’exercice des collections au profit des clients, avant d’être fabriqués dans l’atelier. Sa riche bibliothèque de fils, bordures, élastiques et autres accessoires, ouvre en grand ses possibilités créatives, de même que la personnalisation des tissus, grâce à ses imprimantes numériques. Lesquelles permettent, dixit la société, « d’imprimer n’importe quel design sur ses propres tissus : textures, couleurs, motifs… ». Outre l’impression et la découpe de ses propres transferts, ou la possibilité de marquage à chaud sur des matières comme le cuir, Constant Bossi peut aussi personnaliser ses broderies. Sa découpe numérique couteau lui permet ensuite de découper tous les matériaux, et notamment textiles, avec des motifs placés. Constant Bossi fait par ailleurs partie des rares acteurs français à avoir conservé le savoir-faire de la piqûre (à plat, bordure, Strobel, etc.). Il maîtrise enfin les ultimes étapes de la pose des semelles injectées et des finitions.
Constant Bossi emploie aujourd’hui 40 salariés avec quatre personnes au bureau d’étude, dont une responsable marketing arrivée il y a un an. C’est cette même équipe qui va travailler sur les collections d’Hellocotton, de la conception au marketing en passant par la production.
« Nous n’avons pas prévu de recruter davantage à court terme pour Hellocotton, qui va d’abord faire de petits volumes, explique Jérémie Bernard Bossi. En revanche, nous avions déjà intégré trois nouvelles personnes depuis mai, à la fois pour remplacer des salariés partis en retraite et pour faire face à une augmentation des volumes depuis mi-2025. Alors que nous entamons une période traditionnellement chargée, nous allons aussi faire appel à des contrats courts. »
Après un recul d’environ 20% sur le bilan 2023-24, le chiffre d’affaires devrait remonter dans les mêmes proportions pour le bilan 2024-25, à 2 millions d’euros, dont environ 15% à l’export (Europe). Ce regain d’activité est une bonne nouvelle pour l’entreprise. « Cela fluctue beaucoup dans l’industrie du chaussant, en fonction de la météo et de la conjoncture. La tendance post-Covid était à la baisse. Face à l’inflation des matières et de l’énergie, nous avons dû remonter les prix, creusant l’écart avec nos concurrents du monde entier, d’où un impact baissier sur les ventes », souligne Jérémie Bernard Bossi.
« Les commandes de nos donneurs d’ordre sont difficiles à prévoir. Le critère prix est toujours prédominant, mais il faut valoriser nos produits autrement. Nous jouons beaucoup sur la personnalisation, l’exclusivité, la réactivité et les petites séries, ce qui est possible en fabriquant en France. De façon générale, il faut tout le temps aller de l’avant, chercher de nouveaux clients. Cette pression nous pousse à innover, à créer de nouveaux projets pour défendre notre made in France. »
Hellocotton fait donc partie de ces initiatives. Sa commercialisation est prévue sur son site web avant la fin de l’année, et s’élargira via une distribution chez des multimarques. « Nous visons les magasins indépendants et tous les réseaux vendant des marques. Nous comptons d’abord vendre notre made in France… en France, mais n’excluons pas l’export au gré d’opportunités. Notre société commercialise en effet déjà un peu en Belgique, Allemagne, Suisse et Grèce, via des grossistes qui revendent à des magasins ou via leurs propres réseaux de magasins. » Côté prix public, le positionnement restera accessible (25 à 40 euros TTC), légèrement au-dessus des étiquettes de ses donneurs d’ordre. « Nous avons présenté Hellocotton sur le salon Expo Riva Schuh en Italie en juin, dédié aux chaussures et sacs pour la mode mass market, et fait des touches avec quelques Français. C’est encourageant », se réjouit-il.
Jérémie Bernard Bossi n’entend pas en rester là. Pour attiser la désirabilité d’Hellocotton, il compte jouer la carte des réseaux sociaux, en diffusant de courtes vidéos dévoilant, notamment, les coulisses de la création et de la fabrication de ses chaussons 100% made in France.
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Rédaction Sophie Bouhier de l’Ecluse
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