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Favoriser l’utilisation de matières recyclées afin de réduire l’impact environnemental, donner une seconde vie aux tonnes de déchets textiles et chaussures, pallier la flambée des prix des matières premières… Telle est l’ambition de CETIA, plateforme d’innovation dédiée au tri et au démantèlement automatisés des articles textiles et chaussures en fin de vie ou invendus. Et ce, avec l’objectif de créer une filière de recyclage compétitive des TLC (Textiles Linge Chaussures) et un modèle circulaire viable. Décryptage.
Au-delà d’une démarche de développement durable, accéder aujourd’hui à de la matière recyclée représente un enjeu de taille pour les metteurs en marché du secteur de la mode. Le centre technologique dédié à la recyclabilité entend donc répondre à cette évolution par la mise au point de technologies et solutions de transformation des déchets textiles et chaussures en un nouveau gisement de matières grâce à l’automatisation, la robotique et l’intelligence artificielle. « En accompagnant les marques, les fabricants, les collecteurs-trieurs et les recycleurs dans l’intégration et le déploiement de solutions industrielles permettant de passer automatiquement d’un produit fini à une matière prête à être recyclée en un nouveau produit, le CETIA entend contribuer à rendre les matières premières issues du recyclage accessibles. Les déchets textiles – quelque 200 000 tonnes émises chaque année en France – n’apparaissent plus comme une contrainte mais une opportunité économique et écologique pour fabriquer à nouveau des articles dans l’Hexagone et en Europe. En réduisant de 30% l’empreinte carbone d’un produit textile, la matière recyclée s’inscrit dans une mode circulaire et plus respectueuse de l’environnement », explique Chloé Salmon-Legagneur, Directrice du CETIA.
Fruit de la collaboration entre l’école d’ingénieurs ESTIA (École Supérieure des Technologies Industrielles Avancées) et le CETI (Centre Européen des Textiles Innovants), CETIA est issu des travaux de la Chaire BALI (Biarritz Active Lifestyle Industry), programme d’enseignement et de recherche sur les innovations technologiques dans l’industrie de la mode et du textile.
Actuellement la préparation de la matière représente un maillon faible puisqu’elle se fait manuellement à un coût élevé ne permettant pas à la filière de recyclage textile et chaussure de se développer à l’échelle industrielle. Face à ce constat, CETIA, implanté à Bidart et soutenu par la région Nouvelle-Aquitaine et la Chambre de Commerce et d’Industrie Bayonne Pays basque, travaille à construire des systèmes performants destinés à rendre les opérations de recyclage compétitives. Cinq étapes stratégiques de la préparation des gisements font l’objet de travaux afin d’automatiser le tri (par composition et couleur pour augmenter la productivité et réduire les coûts), le démantèlement, l’identification par l’intelligence artificielle, la composition de la matière et la préparation des nouvelles ressources. Les groupes Decathlon et Eram, engagés dans des programmes de R&D sur la circularité des vêtements et des chaussures, sont partenaires des premiers programmes de l’organisme.
Doté d’1,5 million d’euros d’investissement en technologies de pointe pour son lancement, le CETIA, créé en décembre 2021, bénéficie d’un équipement de tri automatisé, d’une ligne de démantèlement textile, d’une cellule de démantèlement intelligent (SCIRT) et d’une cellule d’arrachage tige/semelle.
Étapes clés pour tester et valider les techniques et les différents process de démantèlement avant leur futur déploiement à grande échelle, les essais sur les démonstrateurs (ligne d’équipement à petite échelle – NDLR) varient selon les typologies de produits. Pour les chaussures, le projet SNATCH repose sur une solution permettant la séparation automatisée des semelles collées : une fois chauffées, un robot les retire automatiquement de la chaussure. Comparée à une action manuelle, la vitesse et la force sont constantes et cette manipulation évite bien des troubles musculo-squelettiques aux opérateurs. Autre innovation actuellement en phase de test, le programme ID Shoes permet, grâce à l’intelligence artificielle, d’identifier automatiquement les chaussures à partir d’une base de données des modèles commercialisés (matières, techniques d’assemblage, colle utilisée…), tel un passeport produit. Pour les metteurs en marché, ce tri plus efficace permet d’accélérer et d’orienter les produits en fin de vie vers les bonnes solutions de démantèlement puis de transformation matières. Si ces innovations technologiques ont pour but d’accroître les performances et la rentabilité des process de tri et de démantèlement, les marques et designers doivent désormais penser la conception de leurs produits en vue de leur fin de vie et de leur recyclage. Autre projet majeur, RE_SHOES s’appuie sur l’automatisation des différentes étapes de démantèlement des chaussures grâce à une ligne qui intègre quatre technologies : une cellule de séparation de la tige et de la semelle, une cellule de découpe du modèle (démontage jusqu’à 1 000 chaussures par jour), une cellule d’élimination des impuretés des semelles et une cellule de détection des matériaux des semelles afin de faciliter leur tri. Ce programme d’un million d’euros, initié le 15 mars pour une durée de 18 mois, est financé à 50% par la région Nouvelle-Aquitaine et cinq partenaires pilotes – Decathlon, le Groupe Éram, Zalando, ReValorem et la région Nouvelle-Aquitaine -.
Si l’ambition affichée du CETIA est « d’accélérer le développement d’une filière de recyclage compétitive en Europe », les projets actuellement en cours participent à la transition circulaire de l’industrie de la mode, en phase avec la loi AGEC sur le recyclage et la non destruction des invendus, et ce, dans une démarche de création de valeur ajoutée.
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Rédaction Laëtitia Blin
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