La liberté et la passion, l’alchimie du Festival de Hyères selon Jean-Pierre Blanc
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Les Grands Prix de la Création de la Ville de Paris s’enrichissent en 2022 d’une nouvelle distinction dédiée à l’accessoire de mode. Le premier Prix Accessoires – créé en partenariat avec ADC – consacre un créateur de gants : la marque Aristide de Bertrand Mahé, qui associe savoir-faire artisanal et usages urbains.
La mode, les métiers d’art, le design sont les trois grands secteurs régulièrement récompensés, depuis 2003, par les Grands Prix de la Création de la Ville de Paris. Ils illustrent la volonté de soutenir les métiers de la création en mettant à l’honneur le savoir-faire, l’originalité mais aussi le courage entrepreneurial. L’édition 2022 innove avec l’ajout de l’accessoire au sein de la catégorie Mode, un marché porteur mais également un terrain d’expression particulièrement dynamique. Un constat confirmé par le Grand Prix Mode 2021, qui avait salué l’audace d’une marque naissante, fondée par le duo Karine Arabian et Franck Blais. Le concept proposé par JN. Mellor Club depuis 2019 bouscule totalement l’accessoire par ses hybridations interdisciplinaires. ADC (Au-Delà du Cuir) – l’incubateur des entreprises de la filière cuir – avait alors rejoint les Grands Prix de la Création de la Ville de Paris en tant que mécène. Un an plus tard, l’association renforce sa participation avec la présence de sa directrice, Virginie Trento, au sein du Jury Mode. Le Prix Accessoires distinguera à l’avenir des concepts d’accessoires valorisant la matière cuir.
Le premier Prix Accessoires décerné lors de la manifestation fait la lumière sur un savoir-faire de niche, où les acteurs sont très peu nombreux. Aristide réinvente la ganterie depuis une décennie même si son fondateur, Bertrand Mahé, affirme l’avoir découverte « par hasard ». C’est en effet en visitant l’atelier du gantier Poujade que le jeune créateur, passionné de peinture, a un « déclic ». Invité à collaborer le temps d’une collection, il s’enthousiasme pour l’artisanat du cuir et le long process de fabrication du gant. En 2010, il lance sa marque Aristide avec l’objectif de « proposer une vision contemporaine du gant. C’est un accessoire assez peu valorisé, précise t-il, qui nécessite pourtant une grande technicité ». Pour fabriquer ses collections, l’entrepreneur autodidacte s’entoure de spécialistes. « Mon atelier aux Philippines est une entreprise experte, respectueuse du droit humain. Je peux lui demander de développer des modèles originaux. » Aristide s’approvisionne aussi au Portugal en mouton retourné, en Espagne, en Inde mais aussi en France pour la matière première de ses gants. La tannerie Alric, par exemple, lui fournit cuirs métallisés et couleurs spécifiques. « Je garde le cap, ajoute le jeune lauréat. Je vois ce prix comme une reconnaissance. Mon plaisir est intact depuis les débuts d’Aristide. »
L’assemblage de matières traditionnelles et techniques fait l’objet d’une véritable recherche et distingue les gants Aristide. À l’agneau plongé, Bertrand Mahé aime associer des matières non conventionnelles, comme le nylon recyclé, la polaire technique, le mesh couramment utilisé dans les sneakers… Les empiècements – souvent en contrastes – ne sont pas seulement esthétiques. Ils sont aussi fonctionnels. La technologie Touch Screen permet d’utiliser son smartphone sans avoir à retirer ses gants et la petite poche zippée sur le dessus de la main se révèle pratique pour abriter et sécuriser les essentiels du quotidien. Le créateur affectionne les jeux de volume qui « renforcent l’idée de protection ». Aristide possède une autre singularité, comme l’a souligné Christine Phung, présidente du jury Mode de l’événement : un modèle économique original, couplant le B2B et le B2C. « J’ai un BTS Vente et j’ai commencé comme représentant, explique le jeune Français installé à Paris. Dès les débuts d’Aristide, j’ai démarché de manière systématique les multimarques et les maisons de mode en France et en Belgique ». Des collaborations ont rapidement vu le jour (Kenzo, Raf Simons…) et le réseau de distribution s’est développé progressivement. La marque dispose aujourd’hui d’une trentaine de points de vente répartis entre les États-Unis, l’Italie, la Grande-Bretagne… Elle est encore peu présente dans l’hexagone même si un pop-up au Printemps Haussmann l’accueille avec succès en fin d’année. « Je vends en moyenne 500 paires en deux mois », précise Bertrand Mahé, qui sera présent pour la cinquième année consécutive dans le grand magasin parisien, du 7 novembre au 31 décembre 2022. Pour Clémentine Colin Richard – Présidente d’ADC et de la Fédération Française de la Chaussure (FFC) -, « Aristide incarne le savoir-faire au service de la mode de demain. Bertrand Mahé déploie un travail créatif qui a une vraie utilité à travers des pièces de tous les jours ». Comme les autres lauréats, il bénéficie d’une dotation de 18 000 euros et d’un stand sur le salon Première Classe.
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Rédaction Nadine Guérin
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