Aristide explore le gant urbain

Gant Buren Aristide
Rayures « à la Buren » sur la collection masculine Aristide, de 160€ à 180€ prix boutique conseillé.

La marque française Aristide propose depuis 2010 des gants créatifs au luxe accessible. Son style urbain colle à l’époque en bousculant les codes de la ganterie traditionnelle.

Aristide est née à Nîmes mais est basée à Paris. Il a suffi d’une rencontre décisive pour qu’un jeune artiste s’éprenne du gant… « Pour moi, le gant en cuir est un médium supplémentaire, un support que l’on peut transformer, embellir, emmener ailleurs ». Son approche anticonformiste est très prisée en Asie, où la marque exporte 60% de ses produits. Elle séduit aussi une distribution internationale, dont le Printemps Haussmann qui lui consacre un pop up jusqu’au 6 janvier 2020 dans la capitale.

Hasard et défi

Plasticien et autodidacte, Bertrand Mahé a toujours pratiqué le collage, le dessin, la peinture. Lors d’une exposition, il rencontre Christophe Fesquet, alors Directeur de la maison de ganterie Poujade. « Mes travaux lui ont plu, il m’a proposé de dessiner des gants. » Le créateur n’a pas trente ans. Il lance sa marque dans la foulée, adopte les rayures de Buren en guise de signature, collabore aussi très vite avec des griffes de mode. « Les collaborations varient avec les envies stylistiques des directeurs de création mais certaines sont régulières », précise t-il. C’est le cas avec Kenzo, Raf Simons ou encore JW Anderson. « Cela représente une petite partie de l’activité mais elle nous permet de développer de nouveaux savoir-faire, de nouvelles techniques, d’utiliser des matériaux différents ». Faire du gant une pièce forte est un pari qui permet à Aristide de cultiver sa différence.

Dans les coulisses de la fabrication

S’il dessine ses gants, les modélise parfois, Bertrand Mahé demeure modeste. « La confection d’un gant en cuir requiert une expertise longue à acquérir. Je n’aurais jamais la prétention de me réclamer maître gantier ! À force d’arpenter les ateliers, j’ai cependant pu me familiariser avec le processus de conception. L’échange avec les artisans reste fondamental. » C’est en France qu’il commence par développer ses premières collections mais « le savoir-faire se perd. Les cursus scolaires ont été supprimés », déplore t-il. Il choisit alors « un spécialiste du mouton retourné depuis quatre générations » à Lisbonne et fait fabriquer ses gammes en agneau aux Philippines. « Nous nous approvisionnons majoritairement dans une tannerie indienne répondant à tous les critères environnementaux », ajoute-il. En Italie aussi et en France, chez Alric pour l’agneau plongé « métal », par exemple.

Bertrand Mahé
Le plasticien Bertrand Mahé a fondé la marque de gants Aristide.

Un accessoire de la mobilité urbaine

Sa moufle mitaine, zippée et doublée de lapin, est le modèle le plus emblématique de la marque. L’innovation et un design « pointu » étaient déjà présents dans la première création Aristide. « Le gant doit évoluer avec son temps, être en phase avec nos modes de vie, soutient le créateur. Sinon, il deviendra obsolète. » Aristide ne fait pas l’impasse sur le confort. Les bordures élastiquées, la doublure en cachemire comme l’avant-bras recouvert de nylon matelassé ou de cuir et fourrure, façon « collage » graphique, protègent efficacement contre le froid. Les inserts colorés, voire fluo, de tissus techniques empruntent clairement au milieu du sport et dynamisent le produit. Depuis quatre ans déjà, Aristide a intégré la technologie Touchscreen à l’ensemble de sa collection. À la suite des gants tactiles, la marque guette les usages porteurs. Elle a lancé une ligne masculine en 2019 pour « offrir une alternative sur un marché classique » et n’exclut pas de tendre « vers une collection globale totalement unisexe ». La dernière nouveauté ne manque pas d’inventivité, intégrant une pochette zippée dédiée aux « utilitaires du quotidien ». Aristide, présente dans une cinquantaine de points de vente, tient son pari sur l’avenir. « Tout le challenge, conclue Bertrand Mahé, est de faire perdurer un savoir-faire ancestral. En l’amenant vers de nouvelles voies tant techniques que créatives… »

Rédaction Nadine Guérin

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