Foulons et Palissons fait revivre la tannerie
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Un automne-hiver 2023-2024 et des matières qui ne craignent pas le grand écart, entre valeur sûre que l’on redécouvre, ou une fantaisie et la couleur à laquelle on succombe sans effort, entre références et expérimentations, surfaces aux effets exacerbés ou à la subtilité contrôlée… Optimisme, nostalgie, trash ou luxe clinquant cohabiteront joyeusement cette saison. Là où les cuirs nous font vaciller entre stupeur et bonne humeur. Tour d’horizon des tendances repérées sur le salon Première Vision Leather.
Tout aussi inattendus que bienvenus au cœur de l’hiver, les cuirs annoncent franchement la couleur, orangé pop, violet « cyber-virtuel » en mode metaverse (Marmara Deri), jaune d’œuf (Conceria Stella), vert Stabilo ou encore rouge « lipstick » (Pellican, Egedamla Leather). Des brillances lisses et glissantes, des aspects « glossy » ou sous-verres, des vernis tout en souplesse (Deviconcia). Grains de répertoire, iguane, croco ou peausseries exotiques se colorent dans des dégradés de teintes de cocktails vitaminés, des coloris régressifs comme sortis d’un tube de gouache qui décalent et énergisent les grands classiques des tanneurs (Mégisserie Richard, La Patrie, Hiriar).
Cuir de toujours, presque des archétypes et en même temps plus que jamais d’actualité, vintage éminemment désirable, on pense aux cuirs élimés des perfectos des mauvais garçons des années 50 (Ta.go), on s’inspire des blousons « vinyl » à l’aspect crispé et à la brillance insolente des années 60 (Pellami Daniele) et même les revêtements cuir à la brillance aussi maîtrisée que patinée des sièges qui répondent aux carrosseries rutilantes des automobiles, ces belles américaines des années 50 (Inter Leather). Des touchers gomme ou des cires « bougie » pour ces cuirs qui jouent à fond la carte de la nostalgie (Sofic, Poletto). Une palette de bruns rougis, de caramel, de noir mat qui ne manqueront pas de réchauffer l’hiver (Sofic, Pellami Daniele).
Usé, frotté, patiné…et même déchiré, lacéré, effiloché, troué… Des cuirs aux surfaces aussi turbulentes que malmenées après la bagarre avec ces effets de dripping, de miroir piqué (Bodin Joyeux). Librement inspiré du travail du denim, avec des contrecollages de toile coton effilochée et délavée sur agneau, vachette ou peau lainée (Pellami Daniele, Pistolesi) ou des transferts et prints qui reproduisent ces effets de jeans délavés (Ta.go, Conceria Stella). Des surfaces qui puisent aussi du côté du minéral et de ces effets et reliefs d’érosions, de crevasses, de stries… Les agneaux sont comme scarifiés ou crispés, semblables à des pierres de lave (Fedi Silvano, Soydan), les chèvres patinées, cérusées au blanc et lisses comme des galets (Alran). Les aspects craquelés du micro au macro, en ton sur ton subtil ou en contraste violent, sur à peu près toute les qualités – vachette, agneau, peau lainée -, comme ce transfert « kass » noir brillant contrecollé sur un agneau du Béarn et ces longs poils échevelés (Tanneries Pechdo, Mégisserie Lauret, Hiriar, Rial 1957).
Tous les raffinements d’un Orient et d’une route de la soie fantasmée, les surfaces des peaux de cerf ou de sanglier sont travaillées minutieusement et artisanalement pour obtenir ces surfaces lisses aux brillances profondes semblables à la laque japonaise (Origin Leather) tandis que des prints sur agneaux s’inspirent des motifs floraux des vases chinois (Osci Pellami). Les brillances, les métallisations se font plus subtiles, moins clinquantes mais néanmoins opulentes, reflets étain et des embossages de rayures, de volutes ou de fleurs stylisées (Ta.Go, Inter Leather), cuivres froissés, effets de dégradés et de saupoudrage d’or sur les peaux exotiques ou les grains « bubble » des ovins (Rial 1957). Des nubucks tout en souplesse pour des crocos, qui ne sont pas sans rappeler eux, le tombé souple et langoureux du velours (La Patrie), toucher sensuel encore, façon « velours sabré » pour ces agneaux aux coloris de sable ou d’épices (Mégisserie Lauret).
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Rédaction Florent Paudeleux
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