Léclisse, entre Paris et New York
Lancée dans la capitale en 2023, Léclisse fait partie des marques françaises prometteuses. Ses sacs d’apparence minimaliste résultent d’un savoir-faire ...
Georges Grech nous ouvre les portes de son atelier niché au cœur du VIIIe arrondissement marseillais. C’est là que, depuis six ans, il imagine et réalise des sacs et accessoires en cuir dont les formes classiques mettent en avant des peaux de tannage végétal aux couleurs vibrantes. Riche d’un parcours atypique dans le prêt-à-porter, grand voyageur et artiste peintre, cet artisan autodidacte se passionne pour une matière naturelle sur laquelle il expérimente grâce aux pigments végétaux.
Georges Grech aime les défis et ne se situe jamais vraiment là où on pourrait l’attendre. Formé au métier de prothésiste dentaire, il bifurque rapidement par envie de voyager et d’exprimer sa créativité. C’est en Indonésie, à Jakarta, qu’il va commencer en 1985 à travailler pour des marques de prêt-à-porter de luxe, en fondant un atelier textile spécialisé dans la fabrication de chemises haut de gamme. Rentré en France, il œuvre en tant que styliste et commercial pour des marques telles que Santiana. Il y perfectionne ses savoir-faire autour du cuir et principalement de la ceinture. Ses idées plaisent ; Georges Grech décide de se lancer et fonde alors sa première marque de maroquinerie, Oxyde, qui s’épanouit au cœur d’une boutique multimarques très conceptuelle, dans laquelle il présente ses coups de cœur. C’est un succès et il revend rapidement marque et boutique pour se lancer dans de nouvelles aventures. Entre temps, il développe notamment les collections et le réseau de revendeurs dans le sud-est de la France d’une des marques masculines du groupe Zannier, ainsi que la ligne de maroquinerie d’agnès b. Son envie d’indépendance et sa passion pour le cuir le poussent néanmoins à travailler sur un projet personnel qui lui tient plus à cœur. Fort de ses expériences et d’un riche répertoire de contacts commerciaux qu’il avait jusqu’alors mis au service des autres, il crée en 2014 l’atelier de maroquinerie Le Sellier, dans sa ville de Marseille.
Georges Grech puise son inspiration dans les beaux classiques pour créer des sacs fonctionnels et intemporels à la personnalité affirmée, qu’il façonne à la main dans son atelier de deux personnes. Ce sont les modèles féminins qui l’inspirent le plus, car c’est là, dit-il, qu’il trouve le plus de liberté artistique. La gibecière, le sac seau ou le shopping sont réinterprétés dans de multiples styles, jouant sur les tailles, les proportions et formes des rabats, les détails de fermeture, les anses et les accessoires en laiton. Des courbes simples et des finitions sobres et discrètes offrent des variations modernes autour de modèles indémodables. Poussant le trait plus loin, le créateur propose aussi des sacs dénués de tout ornement, si ce n’est un discret travail original « d’origami » accentuant la géométrie. Simplement ronds ou en forme de demi-lune, ces nouveaux classiques traversent le temps sans prendre une ride, mais en acquérant une belle patine. C’est justement pour ces teintes si particulières et pour leur faible impact environnemental que Georges Grech a choisi de travailler uniquement des cuirs pleine fleur français tannés végétal. Très exigeant sur la qualité et l’aspect des peaux qu’il aime travailler, le créateur privilégie un circuit court qui lui permet de développer des teintes sur mesure réalisées avec des pigments naturels.
Les formes épurées de ses sacs offrent à Georges Grech une toile sur laquelle ses talents de coloriste peuvent pleinement s’exprimer. Ainsi, au-delà de la large gamme qu’il a développée pour ses collections, il expérimente différentes techniques pour teinter ses créations et multiplie les collaborations créatives. La céramiste France Bocognani réinterprète son sac Françoise en un patchwork de couleurs vives et juxtapose des formes organiques évoquant le soleil se couchant sur la Méditerranée. Avec Bepi Valerio-Moretti (NDLR – à l’origine du concept-store Jogging, aux côtés de Charlotte Brunet et Olivier Amsellem), il crée en ce moment des sérigraphies réalisées avec des pigments naturels qui viendront s’apposer sur du cuir. Il travaille à perfectionner sa technique de teinture à l’indigo, refendant finement la matière afin d’y faire pénétrer le pigment et réalise des dégradés à la main. Il s’essaie aussi au pliage pour mettre en relief les peaux et souhaite développer cette activité en un véritable laboratoire de recherche créative autour des traitements naturels du cuir. Ce projet pourrait lui permettre de proposer ses savoir-faire à d’autres et d’ajouter une corde à son arc, lui qui a déjà fait de sa marque, présente dans des points de vente sélectifs tels que Centre Commercial à Paris, Atelier 159 à Marseille ou Manifest à Montpellier, un beau succès.
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Rédaction Hélène Borderie
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