Saison printemps-été 2026, avant-première !

Tour d’horizon et parti-pris des tendances du printemps-été 2026 repérées sur le salon Première Vision Paris.

Carnet de notes

Le cuir, comme le papier, fait partie de ces évidences, des matériaux qui se partagent cette intemporalité, en même temps que ce caractère incontournable. Ce printemps-été 2026, le cuir comme le papier, va se froisser, être plié façon origami, se plisser, être découpé… Des peausseries qui seront tantôt gaufrées, tantôt embossées, striées, perforées, tressées… Multiplicité de techniques certes, mais une approche de la matière et de la couleur tout en raison, une démarche créative presque introspective pour ce matériau qui semble, cette saison, revenir à l’essentiel, aussi discret qu’admirable, aussi précieux que facile à vivre, aussi sage que créatif, aussi normal que désirable…

Page blanche 

Une page blanche, qui est comme une infinité de possibilités… Des petits reliefs, quasi imperceptibles, des effets de textures qui empruntent à l’univers du textile, façon piqués de coton, reliefs seersucker, résilles ou tarlatane (Mégisserie Lauret, Finileather, Interleather) animent les surfaces agneau, veau, vachette… pour des aspects frissonnants, frémissants à la fantaisie toute mesurée. « Subtilité dans les jeux de brillances, comme cette « chèvre perlée plume » dont seul le sommet du grain a été légèrement irisé » précise Quentin Verdier de la mégisserie Alran. Mais aussi quête du blanc idéal, du blanc pur, du blanc tout lisse, du blanc optique, du blanc feuille de papier, sur veau ou vachette (A Castro Group, Dani). Ateliers pliages et découpages du côté des textiles avec des tweeds effilochés semblant avoir été avalés par la broyeuse à papier (Malhia Kent) et encore des aspects papiers mâchés ou papier bouillis (Dong A Tol).

Papier Kraft

Brun tabac, brun carton, coloris « scotch de déménageur », aspects brûlés, froissés, des effets frottés, arrachés, griffés, incisés… Les peaux sont travaillées avec un esprit de rusticité, comme malmenées (Dias Ruivo, Finileather, TMM,Eustaquio Cantó Cano, Interleather, Colomer 1792, Recyc Leather…). En ton sur ton sur agneau, les prints évoquent le carton armé ou les toiles brutes (RG Deri). Un toucher sec, nerveux, avec ce grain double-ton sur chèvre proposé dans des coloris évocateurs : noisette, mastic ou moka (Alran). Mais des bruns qui sont aussi travaillés dans des aspects crémeux, réconfortant, presque « isolant » tout en souplesse, sur de grandes peaux type veau, comme « cet article initialement développé pour la sellerie, dans ce toucher nubuck, touchers qui sont particulièrement plébiscités cette saison », explique Cédric Jorge, Responsable Commercial de la tannerie Rémy Carriat (des qualités vues aussi chez Quadrifoglio). Sur les textiles, c’est aussi cet esprit costaud, ces aspects bruts, qui inspirent aux tisseurs des tressages, des grosses toiles coton à mémoire de forme, comme des boules de papier froissées (British Millerain).

Papier carbone

Le bleu s’impose, bleus profonds, des peaux qui semblent ultra-pigmentées, lisses, grains naturels ou embossés, le bleu se fait puissant, précieux aussi, de l’indigo au marine sur vachette ou veau (tannerie Rémy Carriat), jusqu’à un bleu électrique, presque hypnotique, sur agneau velours (Mégisserie de la Molière). « Bleu noir », avec cet étonnant prototype comme piquetés d’encre pour ce travail de sérigraphie 3D sur cuir de l’atelier suisse TDS Textildruckerei Arbon, nouvel exposant parmi les métiers d’art de l’espace Première Vision Maison d’Exceptions. « Bleu diffus », en dégradé dans les tressages sophistiqués de David Leather Expressions, qui propose aussi cette saison d’étonnants « tricots » laine et cuir. Jeux de tâches d’encre diffuses qui inventent des néo-camouflages sur ces peaux aux embossages et colorations fantaisies (Dias Ruivo). Des influences « coloristiques » similaires et une envie de « grand bleu » qui se remarque aussi dans les impressions, chaînes et trames, effets de transparences ou de dévorés, dans l’ensemble des univers textiles, des soieries qui dialoguent avec les influences denim (Carlo Pozzi, Lanificio Faisa, Kotonteks). Et des bleus qui sont aussi largement présents dans la gamme de couleurs présentées sur cette édition (17– Ciel Ether, 18 – Calme Bleu, 19 – Bleu craie et 20 – Bleu Iodine).

Papier millimétré

Des micro géométries, des rayures bâtons, des rayures bayadères, des rayures « Borsalino » sur des aspects craquelés (David Leather Expressions) ou des tracés de précisions en embossage viennent animer, viennent se confronter ou « graphiquement perturber » les grains naturels (Inter Leather). Géométries rigoureuses aussi sur les textiles techniques outdoor (Limonta BATM) ou des rayures chemises « disturbées » par des broderies placées (Brecotessile), des géométries en surimpression ou encore un travail de plissage sur des cotons ou des jerseys qui allie souplesse et rigueur graphique (Mario Cucchetti Tessuti).

Papier alu

Des brillances cette saison qui sont maîtrisées, façon étain, sur des peaux ultra-souples, avec des effets de patine ou de craquelé, qui se déploient dans une variété de support, sur veaux ou agneaux (Mégisserie de la Molière, RG Deri) ou encore bronze sur cette chèvre grain Saffiano (Alran). Des reflets qui évoquent les métaux brossés, avec des fourrures rases aux aspects « argentés mouvants » et changeants (Trapper) mais jamais clinquants ! Métaux esprit bijoux, avec les « toiles de cuir », tissages savants de cuir et chaînes de métal de l’Atelier Aurélia Leblanc, créatrice qui détaille sa démarche d’upcycling et de réemploi des chutes de cuirs et qui présente également son travail sur l’espace Première Vision Maison d’Exceptions. Préciosité encore avec ces brillances « à petite dose » sur ces agneaux avec comme un souffle d’or, comme une poudre délicatement déposée à la surface de ces agneaux, à peine un voile, ou ce doré irrégulier sur des micro-craquelés (Mégisserie Lauret).

Papier calque

Coup de frais sur la saison, avec des textiles qui cultivent cette envie d’évanescence, de translucides : les dentelles sont brodées de perles, elles semblent être comme givrées, glacées ou cristallisées (Lizhiying, Embsense Textile). Des motifs floraux, des fleurs aux larges pétales qui s’épanouissent en jacquards ou en impressions, des dessins libres à la fraîcheur lavée, des motifs filtrés, solarisés, brillances hologrammes et contours flous comme des aquarelles (Monarch Jacquard, Carlo Pozzi). Des paysages à l’exotisme tempéré en all-over se déploient en grand (Dutel Création). Une plongée rafraîchissante dans cette saison printemps-été 2026, et un esprit de transparence qui semblait aussi répondre à la scénographie des espaces tendances de la dernière édition du salon Première Vision.

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Rédaction Florent Paudeleux

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