Max Capdebarthes, 37 ans d’excellence artisanale, entre tradition et modernité

La collection « Cuir d’Aubrac » est développée en circuit court avec des cuirs locaux, principalement à tannage végétal de chez Soler.

C’est en s’inscrivant dans le patrimoine de son terroir aveyronnais, que Max Capdebarthes forge, depuis plus de trois décennies, lidentité de son atelier de maroquinerie. Puisant ses racines dans une région où culture de l’élevage et travail du cuir occupent une place essentielle, lentreprise met en lumière cet héritage à travers un savoir-faire artisanal qui évolue avec son époque. Une évolution portée par la troisième génération familiale, représentée par Florent Capdebarthes, le fils de Max, qui a rejoint latelier pour développer les collections et faire rayonner ces traditions.

 Le cuir, une affaire de famille et de terroir

En 1987, lorsque Max Capdebarthes fonde son atelier éponyme dans son village de Sauveterre-de-Rouergue, il reprend le fil d’une histoire familiale, entamée une décennie plus tôt par ses parents qui se sont lancés dans la fabrication de sacs dans le garage de leur maison. Une activité qu’ils devront brutalement arrêter lorsque leurs clients délocalisent leur production à l’étranger sous l’effet de la crise. Max Capdebarthes, qui s’est formé au métier de maroquinier, croit malgré tout au renouveau d’une fabrication artisanale locale.
L’époque se révèle, en effet, propice, avec la création des Forges de Laguiole, qui vont offrir à ces couteaux, destinés originellement aux bouviers aveyronnais, une renaissance soutenue par l’engouement de chefs aux tables étoilées et d’épicuriens du monde entier. L’artisan va créer une gamme de gaines en cuir pour ces objets d’exception et la compléter par une offre d’articles de bureaux, qui seront distribués en marque blanche et en nom propre.
Il innove et s’attache dès la fin des années 90 à développer un réseau en circuit court autour de l’atelier en allant sélectionner dans un abattoir voisin des peaux qu’il porte ensuite dans une tannerie locale. Une démarche qui, comme le souligne aujourd’hui Florent Capdebarthes, était très en avance pour l’époque et que l’atelier a remise au goût du jour avec sa collection capsule « Cuir d’Aubrac », pour laquelle elle utilise des cuirs issus d’élevages locaux, principalement à tannage végétal, de la tannerie Soler. Outre cette collection, la marque sapprovisionne en cuirs bovins grainés français auprès des tanneries Arnal et Rémy Carriat, mais aussi italiens, sélectionnés chez Maison Fichet.
Le maroquinier propose aussi quelques créations en cuirs exotiques, comme celui dautruche, apprécié pour sa qualité et son circuit court vertueux. Les peaux proviennent d’élevages responsables qui valorisent lensemble des ressources de lanimal, de la viande aux œufs, en passant par la graisse utilisée en cosmétique. Le crocodile est aussi utilisé pour la réalisation de quelques pièces d’exception, principalement en commande spéciale, qui permettent à l’atelier de démontrer la variété de ses savoir-faire. En 2025, Florent envisage un projet collaboratif avec Adapta Paris, dont il apprécie la démarche vertueuse et la qualité des peaux. Une petite série qui illustrerait une vision commune de lartisanat responsable.

Excellence artisanale et sincérité au service d’une croissance maîtrisée

La marque Max Capdebarthes incarne une vision artisanale du temps long, où chaque création – sacs et accessoires – est pensée pour traverser les générations. Si les lignes restent épurées et intemporelles, sous l’impulsion de Florent qui a repris la création après son père, un souffle de modernité vient enrichir les collections avec des designs plus singuliers et toujours des finitions soignées, comme les accessoires métalliques sourcés dans le Tarn depuis la création de l’atelier.
Ce dernier repose sur l’expertise de quatre artisans chevronnés, dont Florent et Max Capdebarthes, qui produisent désormais presque exclusivement pour la marque, ne conservant que quelques clients historiques en marque blanche. Ensemble, ils travaillent des cuirs épais, refendus et triplés, pour plus de tenue, en petites séries de quatre pièces au modèle à la couleur, garantissant durabilité et exclusivité. Les sacs affichent des prix consommateurs maîtrisés, entre 250 et 700 euros, reflétant un équilibre entre qualité et accessibilité.
Le réseau de distribution de la marque complète cette approche artisanale raisonnée. Max Capdebarthes privilégie une vente directe, soit via son site internet, soit dans sa boutique située au cœur de Rodez. Ce choix permet de maintenir des prix justes, maîtrisés, tout en offrant une expérience client unique et personnalisée. Refusant les revendeurs pour ne pas compromettre leur positionnement prix ou leur capacité de production artisanale, l’atelier mise sur une relation directe avec ses clients, gage de transparence et d’authenticité.
Certifié « Made in France », mais fière avant tout de son label « Fabriqué en Aveyron », qui reflète l’ancrage de l’entreprise dans son terroir, et labellisée « Entreprise du Patrimoine Vivant » (EPV) depuis 2009, Max Capdebarthes reste fidèle à ses valeurs grâce à un contrôle total de la production, un refus de la sous-traitance et une croissance organique maîtrisée. « Nous sommes une petite entreprise, avec un savoir-faire exclusif, qui propose des créations authentiques depuis 37 ans. Notre approche est avant tout guidée par la sincérité, qui est une valeur très importante pour nous », conclut Florent. Une démarche qui place l’humain, la qualité et le terroir au cœur de son ADN, et promet de perpétuer cette excellence pour les générations à venir.

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Rédaction Hélène Borderie

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