La botte camarguaise, labellisée après la charentaise
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Au coeur des Pyrénées, l’atelier Le Soulor 1925 perpétue la fabrication artisanale de chaussures robustes, intemporelles et personnalisables. Reprise par deux passionnés en 2016, l’affaire est florissante : lancement de modèles citadins, essor des ventes, ouverture d’une première boutique à Paris… Retour sur une success story où savoir-faire, transmission et made in France forment un ticket gagnant.
Du petit atelier niché depuis 1925 au cœur du Béarn à un point de vente implanté dans un quartier branché de la capitale… Que de chemin parcouru par la marque Le Soulor 1925, née en 2016 après la reprise du fabricant de chaussures de montagne Paradis-Pommiès par Stéphane Bajenoff et Philippe Carrouché. Le duo a eu un véritable coup de cœur pour cette petite manufacture située à Pontacq, commune où de nombreuses tanneries et cordonniers s’étaient installés dès le XVIe siècle. Attachés à la préservation de son savoir-faire, notamment sa maîtrise du cousu norvégien, gage de solidité et d’étanchéité, les associés font alors le pari de relancer la structure qui ne comptait plus…qu’un artisan ! Outre les modèles authentiques pour bergers, randonneurs, forestiers…, la marque a développé des chaussures de ville – Chelsea boot, bottine, Desert boot, derby -, pour hommes et femmes commercialisées au prix public moyen de 350-400 euros. Renouvelée et modernisée, notamment grâce à des cuirs colorés, la gamme reste fidèle à l’ADN de l’atelier.
Privilégiant la proximité, les entrepreneurs sourcent les peausseries en France, au sein des tanneries Rémy Carriat et Garat & Fils (pour les semelles) au pays Basque, Degermann en Alsace et Arnal dans l’Aveyron. Dans une démarche de consommation réfléchie et responsable, Le Soulor 1925 ne fabrique qu’à la demande afin d’éviter tout surstock ou invendu. Sa clientèle se chausse donc de modèles demi-mesure et/ou personnalisés. Avec une douzaine de paires qui sortent chaque jour de l’atelier – l’équipe est passée d’un artisan à quatorze collaborateurs -, elle devra néanmoins patienter trois mois pour récupérer son modèle unique. « Aujourd’hui notre défi concerne le recrutement et la formation d’une nouvelle génération afin de transmettre et pérenniser ce savoir-faire bien spécifique », reconnaissent les repreneurs.
Depuis sa reprise, l’atelier, labellisé Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) en 2020, est en plein essor « grâce à une approche différente consistant à se rapprocher du consommateur via les nouveaux modes de communication ». Fort de sa croissance, le fabricant a déménagé début 2021 à Nay, à quelques kilomètres du site historique. Installé dans une ancienne caserne de pompiers réhabilitée, l’atelier est ouvert à la visite « afin de faire vivre une véritable expérience d’achat à nos clients », indique Stéphane Bajenoff. Outre les ventes réalisées sur site, la TPE enregistre 20% de son activité sur son e-shop grâce à la mise au point d’un système de prises de mesures à distance. Elle compte également une boutique à Pau et a ouvert début décembre un point de vente à Paris, rue de Turenne. L’atelier réalise par ailleurs des séries limitées ou collections capsules pour certaines enseignes spécialisées (Le Vieux Campeur), concept-stores ou palaces (Hôtel de Crillon).
Lauréate 2021 d’Au-Delà du Cuir (ADC), l’incubateur de la filière cuir qui accompagne des marques françaises émergentes et engagées, la petite entreprise a notamment représenté son département cet été lors de la Grande Exposition du Fabriqué en France à l’Élysée, puis au Salon International du Patrimoine Culturel au Louvre et au salon MIF Expo à Paris en novembre. « Notre leitmotiv lorsque nous nous sommes lancés dans cette aventure était d’être différenciant, de proposer des modèles signature que l’on ne retrouve pas ailleurs », se remémore Stéphane Bajenoff. Le Soulor 1925, baptisé ainsi en hommage à un col des montagnes pyrénéennes, semble avoir réussi son pari.
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Rédaction Laëtitia Blin
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