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L’Atelier du Maroquinier a retrouvé son élan depuis sa reprise par Tolomei en 2017. S’il se consacre à la sous-traitance et à la marque Le Tanneur, il a dû s’adapter pour mieux recruter. La transmission du savoir-faire et l’intégration en CDI sont des priorités. L’Atelier du Maroquinier forme au CAP Maroquinerie depuis 2024.
La maroquinerie française occupe une place de choix dans l’industrie de la mode et du luxe. Très prisée à l’international, elle regroupe plus de 900 entreprises, implantées sur le territoire. C’est le cas de Tolomei, qui s’est spécialisée dans la maroquinerie de luxe pour le compte de ses multiples clients français et internationaux. Une production exigeante et un cahier des charges rigoureux ne seraient rien sans un maillage solide d’ateliers français aux effectifs qualifiés. « Il y a vingt ans, fabriquer en France n’avait pas spécialement le vent en poupe !, souligne Éric Dailey, à la tête du groupe. Tolomei a engagé la construction de sites et la reconversion d’ateliers menacés. Aujourd’hui, nous continuons à moderniser, à agrandir et nous employons plus de 2100 salariés dans onze ateliers répartis en régions. » Le département de la Sarthe en compte quatre à lui seul. L’Atelier du Maroquinier, à La Chartre-sur-le-Loir, a aussi renoué avec la production peu après son rachat. C’est précisément sur ce site que Tolomei a entrepris de réindustrialiser, en parallèle, certaines lignes Le Tanneur, marque de maroquinerie désormais dans le giron du groupe français.
Cyril Didelot s’est formé en sellerie maroquinerie chez les Compagnons du Devoir. C’est lui qui dirige plusieurs manufactures du groupe, dont L’Atelier du Maroquinier. « Il regroupe différents métiers : maroquinerie, petite maroquinerie, bagages rigides… Les artisans travaillent le cuir, la toile, le lin, les matériaux souples », précise-t-il. En 2024, pour la première fois, il a conduit une visite professionnelle au sein de l’atelier, initiée par l’Observatoire de la Fédération Française de la Maroquinerie (FFM). « L’ADM dispose de différentes zones de production dédiées à nos clients. Le bureau d’études définit précisément les produits à réaliser. Le magasin est la porte d’entrée de toutes les matières, peausseries, toiles, fournitures métalliques. Chacune est soigneusement tracée. » Les postes clé s’enchaînent tout au long de la chaîne de fabrication. « La découpe numérique, par exemple, fait partie des équipements les plus récents. Nos clients ont le choix entre plusieurs types de teinture. À chaque étape et jusqu’à la fin, 100% des produits sont contrôlés et recontrôlés. » La marque propre Le Tanneur a, elle aussi, sa surface dédiée. Le sac Madeleine, né en 2019, a réouvert la voie à une fabrication locale. Évalué à 20% des collections, le made in France est, pour le moment, réservé au modèle signature Sans Couture et aux lignes exclusives de la marque, qui a fêté ses 125 ans en 2023.
Éric Dailey est formel. « 40% de notre activité, c’est de former, recruter, fidéliser. » Un programme limpide qui ne va pourtant pas de soi ! « La formation est un écosystème fragile, complète Cyril Didelot. Il n’est jamais facile de recruter. C’est pour cela que nous avons mis en place un dispositif d’intégration en CDI. Nous organisons régulièrement des portes ouvertes pour sensibiliser au métier et faire découvrir notre formation interne. » Tolomei a embauché en 2023 près de 500 salariés et plus de trente sessions de formation ont été assurées dans ses ateliers en 2024. Chaque site possède en effet sa propre ligne école, conduite par un coordinateur et des formateurs spécialisés. La formation se veut accessible. « Nous recrutons tous les profils, ajoute Cyril Didelot. Les reconversions sont nombreuses, diverses. Nous constatons, toutefois, une majorité jeune, féminine ». L’embauche en CDI est effective après une formation interne de trois mois, soit un parcours de 400 heures, permettant d’acquérir les bases de la maroquinerie. Si certaines montées en compétence durent une année, il faut au minimum entre trois et cinq ans pour gagner en autonomie. C’est pourquoi Tolomei a proposé, dès septembre 2024, un parcours additionnel à son programme de formation initiale. « Les 400 heures d’initiation représentent 60% du CAP Maroquinerie, précise Cyril Didelot. Les salariés pourront valider le reste du CAP tout en continuant à travailler dans les ateliers. Nous avons commencé par trois sites pilotes : Épidaure 26 à Romans-sur-Isère, la Manufacture Maroquinerie du Dauphiné (MMD) à Granges-les-Beaumont et L’Atelier du Maroquinier. » Un déploiement qui devrait profiter à l’entreprise de la Sarthe et servir les ambitions de Tolomei à son égard. « Nous avons ouvert, il y a un an, L’Atelier du Maroquinier 2 et l’implantation d’un troisième site voisin est en prévision, ajoute Éric Dailey. D’ici trois à cinq ans, Tolomei à La Chartre-sur-le-Loir prévoit d’employer 300 à 350 personnes. »
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Rédaction Nadine Guérin
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