Le sur-mesure comme nec plus ultra du confort
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Installée à Herbault, dans le Loir-et-Cher, Stéphanie Lardillier redonne vie aux intérieurs de voitures anciennes avec passion et minutie. À la tête de la Sellerie de la Loire, elle travaille le cuir, avec un œil d’experte et un respect total pour l’authenticité, sans pour autant négliger le versant créatif de son art.
Dès la sortie du collège, Stéphanie Lardillier s’oriente vers les métiers de la couture et de la tapisserie, avant d’avoir une révélation pour la sellerie lors des portes ouvertes chez les Compagnons du Devoir à Toulouse. Elle y découvre un univers qui combine savoir-faire manuel, diversité des matériaux et passion pour les véhicules.
Pendant deux années, elle réalise son apprentissage en alternance chez Les Compagnons du Devoir à Vannes, puis entame pendant huit ans un Tour de France enrichissant.
À Cagnes-sur-Mer, elle découvre la sellerie nautique. À Lyon, elle crée de la bagagerie militaire, à Poitiers, de la sellerie générale. À Auxerre, elle apprend à réaliser des bâches et tonnelles et en Suisse de la sellerie haut de gamme. À Paris, elle collabore avec les designers chez Renault pour développer des prototypes de sièges auto et enfin elle passe deux années à restaurer des voitures de collection dans une sellerie près de Tours. Un parcours que la sellière juge hautement formateur, chaque étape lui permettant de se spécialiser tout en touchant à tout.
Installée à son compte depuis cinq ans, Stéphanie Lardillier s’est spécialisée dans la restauration de voitures anciennes et est aujourd’hui devenue une référence régionale, recherchée pour ses savoir-faire.
Basée à Herbault, elle attire des clients venant du Loir-et-Cher, de Tours, voire de la région parisienne, notamment grâce au site Rétrocalage, plateforme spécialisée dans les véhicules anciens. « Je ne suis qu’à deux heures de Paris. Beaucoup de passionnés font le déplacement », précise-t-elle.
Dans son atelier, elle redonne vie aux intérieurs de voitures anciennes avec précision et amour du détail. Gainage de tableaux de bord, habillage de panneaux de porte, restauration de volants, pommeaux, sièges en crin ou en mousse, guidages en ressorts, moquettes bordées main, ciels de toit tendus… rien n’échappe à son savoir-faire. « Parfois, il faut même jouer les mécaniciennes ou les électriciennes, comme sur cette Triumph dont j’ai regarni le tableau de bord en cuir, après avoir démonté compteurs et lumières », explique-t-elle. À la fois artisane et passionnée, elle travaille aussi pour elle-même : sa 403 pick-up, dont elle a entièrement refait la bâche, affiche le nom de son atelier, offrant un joli support promotionnel. « Je viens de refaire l’intérieur d’une Salmson de 1931, entièrement en cuir, avec les mêmes finitions d’époque : liseré vert et techniques de couture anciennes… C’est ce que j’aime : être au plus proche de l’original. » Et c’est là, au-delà des aspects techniques, que se situe une des grandes difficultés. Retrouver la peau juste, dans le bon coloris et les finitions du cuir identiques à l’original, parfois presque centenaire.
Stéphanie Lardillier travaille principalement le cuir de vache pour les grandes surfaces des sièges et les intérieurs de portes. Même si textile et matières synthétiques font aussi partie des possibilités, elle confie n’avoir jamais autant utilisé de cuir que depuis qu’elle s’est établie à son compte. Sa préférence va aux peaux peu rectifiées certes plus fragiles à l’usage comparées à celles ayant reçu des traitements, mais pour elle « incomparables en termes de rendu naturel ». Pour la sellière, lorsqu’on possède une belle voiture ancienne, entretenir régulièrement ses sièges en les hydratant est une démarche qui fait partie du plaisir du collectionneur.
Quelques propriétaires souhaitent un aspect plus doux sur certaines parties de leur auto, comme le volant, pour lequel elle préférera alors la peau de chèvre, plus fine. Ses fournisseurs se trouvent en France, où elle commande de plus en plus régulièrement directement auprès de tanneurs, mais aussi en Allemagne, lorsqu’elle doit par exemple contretyper des cuirs à l’identique pour une Mercedes et enfin en Espagne. À la recherche permanente des teintes proches de l’origine, elle trouve souvent son bonheur dans les catalogues de ses fournisseurs mais a parfois recours à la mise à la teinte sur demande.
Sa clientèle est variée : puristes exigeants, collectionneurs ou particuliers créatifs. Certains rêvent de voitures « dans leur jus », d’autres veulent une touche personnelle, comme cette Coccinelle rose et blanche assortie à son intérieur velours.
Pour un aéro-club voisin elle a restauré l’intérieur d’un petit avion et a aussi travaillé sur des chantiers nautiques, notamment pour des coussins et bains de soleil de yachts. « J’ai même refait un intérieur d’hélicoptère ! », se souvient-elle amusée.
Si la restauration reste son cœur de métier, Stéphanie Lardillier a aussi envie de développer une dimension plus personnelle de son activité, en décoration notamment. Elle a déjà réalisé un fauteuil en forme de nuage et cite aussi en exemple le siège se repliant tel un parapluie, conçu avec une jeune designer pour la réalisation de son chef-d’œuvre du Tour de France.
Si elle nous confie que redonner vie aux vieilles voitures pour leur permettre de continuer à exister et à rouler est l’un des aspects qu’elle préfère dans son activité, elle avoue aussi avoir envie d’explorer des formes, des concepts, toujours autour du gainage cuir, mais en laissant plus de place à l’imaginaire. Une forme d’expression qui pourrait bien trouver sa place en décoration d’intérieur, mais peut être aussi, qui sait, pour des projets de restauration ou le cuir serait un terrain d’expérimentation.
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Rédaction Hélène Borderie
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