La liberté et la passion, l’alchimie du Festival de Hyères selon Jean-Pierre Blanc
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« Une œuvre élégante, un travail pur reflétant bien ce qu’est la botterie. » C’est ainsi qu’Anthony Delos, Président du jury de la dernière édition du concours « Un des Meilleurs Ouvriers de France », artisan bottier chez Berluti et Président de la Chambre Syndicale Nationale des Bottiers de France (CSNB), définit le travail de Guillaume Faivre, récompensé du titre de MOF Botterie Femme 2023.
Originaire de Besançon, celui qui est alors lycéen cherche sa voie. Il découvre le métier de bottier lors d’un reportage consacré à Pierre Corthay. Il intègre alors une cordonnerie au sein de laquelle, durant un an, il apprend le métier et la réparation. « Cela m’a de suite beaucoup plu », se souvient-il. L’année suivante, il intègre les Compagnons du Devoir, effectue son apprentissage deux années durant chez un maître bottier de l’armée à Sarrebourg en Moselle. « C’était très spécifique : j’ai réparé des rangers, des gilets pare-balles. Un univers particulièrement enrichissant. » Suivra un Tour de France dans quatre villes avant de consacrer trois années à la réparation : à l’international dans une cordonnerie nouvellement installée à Dubaï avant un retour dans l’Hexagone, d’abord à Bourg-en-Bresse puis à Nantes et à Paris chez Walter Steiger où il découvre la chaussure femme. « J’ai ensuite été formé par le Maître d’Art et MOF Philippe Atienza pendant deux ans avant de rejoindre en 2019 la maison Massaro au sein de l’atelier 19M où j’ai développé mes compétences en botterie féminine. »
Après avoir été récompensé du titre de Meilleur Apprenti de France, le jeune artisan franchit le pas et s’investit dans le long cheminement du concours « Un des Meilleurs Ouvriers de France », organisé par le COET-MOF (Comité d’Organisation des Expositions du Travail et de l’Examen « Un des Meilleurs Ouvriers de France »), qui récompense la maîtrise de savoir-faire d’excellence de plus de 180 métiers. Durant plus d’un an – soirs, week-ends, vacances -, Guillaume Faivre a consacré d’innombrables d’heures à la réalisation de trois paires de chaussures femmes dans le respect d’un cahier des charges particulièrement exigeant (prises de mesures, longueur et largeur de pied, hauteur de talon, types de semelage, de peausseries, coloris…).
Trois œuvres devaient être exécutées durant cette période : une sandale à talon haut en tissu noir, une botte aux contraintes complexes sur un semelage traditionnel avec couture trépointe et un escarpin qui permettait aux candidats de laisser parler leur créativité. « J’ai opté pour la réalisation des trois modèles dans l’ordre indiqué car le dernier était le plus créatif et nécessitait donc du temps de réflexion », explique-t-il. « La conception de la botte m’a demandé beaucoup de temps et m’a ralenti dans ma progression. Après des moments de doutes, je me suis accroché au premier modèle réalisé pour persévérer. Toutes les paires étaient délicates à concevoir : travail du satin, du chèvre velours avec broderie, assemblage complexe de la botte, cambrure de l’escarpin… », reconnaît-il. Ces oeuvres finales ont permis aux membres du jury de mesurer la maîtrise technique et le savoir-faire de celui qui sera finalement le seul MOF Bottier Femme de la promotion 2023.
À 31 ans, Guillaume Faivre dresse un bilan positif et enthousiaste de sa participation qui « a demandé énergie et concentration durant de longs mois. Cet engagement m’a permis de me rendre compte des capacités de progression et de réflexion. Au-delà de la reconnaissance du savoir-faire, cette épreuve récompense un travail de longue haleine qui requiert aussi le soutien de l’entourage ».
En juin dernier, le diplôme d’État lui a été officiellement remis lors d’une cérémonie à la Sorbonne. Et en novembre, deux de ses créations – l’escarpin et la sandale – ont été mises en lumière sur le stand Made in Cuir du Conseil National du Cuir (CNC) à l’occasion du salon MIF Expo à Paris. Une autre marque de reconnaissance de son ouvrage d’excellence.
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Rédaction Laëtitia Blin
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