La Fédération Française des Cuirs et Peaux au Salon International de l’Agriculture

À l’occasion du Salon International de l’Agriculture (SIA), Leather Fashion Design (LFD) donne la parole aux acteurs de l’amont de la filière cuir, réunis sur le stand « Vachement Cuir », au cœur du hall 1, où la Filière Française du Cuir était particulièrement représentée. Rencontre avec Lénaïg Manéat, Déléguée Générale de la Fédération Française des Cuirs et Peaux (FFCP).

Qu’est-ce que la FFCP ?

La Fédération Française des Cuirs et Peaux représente le secteur de la collecte et du négoce des peaux. Notre mission est de porter les intérêts de nos entreprises membres – une trentaine, des collecteurs de peaux, des négociants et des abattoirs -, défendre les métiers, promouvoir les peaux françaises et la matière cuir plus généralement. Membre de l’Alliance France Cuir, notre organisation professionnelle sensibilise les différents acteurs aux enjeux et à la valorisation de la peau, sous-produit de la viande, à l’amélioration de la traçabilité et la préservation des savoir-faire, mène des actions d’information et de veille sur les réglementations et normes.
Notre équipe d’experts sur le terrain travaille à l’amélioration de la qualité des peaux. Rappelons le rôle essentiel des collecteurs de peaux auprès des abattoirs : ils collectent des coproduits et les valorisent ensuite sur un marché français et mondial particulièrement tendu. Si les abattoirs n’étaient plus collectés en peaux, les conséquences sanitaires et économiques seraient importantes puisqu’ils devraient payer pour détruire ces peaux.

Quels sont les enjeux majeurs pour la FFCP ?

Les problématiques rencontrées par nos entreprises sont multiples : elles font face notamment à la hausse des charges, aux difficultés de recrutement et plus récemment aux problèmes de fret en mer Rouge. Mais le plus impactant actuellement est certainement la décapitalisation du cheptel français, et son impact sur les abattoirs et les collecteurs de peaux. La France a perdu 10% de son cheptel ces six dernières années et les projections envisagent une perte d’à nouveau 10% d’ici à 2030. Cela a donc un impact direct sur les abattoirs qui connaissent une baisse de production. Selon Culture Viande, depuis septembre 2023, un abattoir ferme chaque mois en France (je parle de l’ensemble des abattoirs français, toutes espèces confondues). Nos collecteurs subissent eux aussi cette diminution du cheptel avec pour conséquence un gisement qui se réduit. Il est alors essentiel de travailler toujours plus sur la qualité des peaux. Cela passe par des accompagnements et formations en abattoirs, ou directement dans les élevages.

En quoi la présence de l’amont de la filière française du cuir au SIA est-elle capitale ?

Notre présence au Salon International de l’Agriculture vise à sensibiliser le grand public à l’importance de la valorisation des coproduits animaux, et notamment de la peau. La pédagogie passe par le rappel qu’un animal est élevé pour sa viande et son lait et qu’ensuite il est valorisé entièrement, notamment en cuir. Sur notre stand nous avons souhaité par ailleurs mettre en lumière les différents métiers de l’amont de la filière qui participent à la fabrication du cuir : des différentes étapes en abattoirs et en tanneries en passant par les collecteurs de peaux. Enfin notre présence sur ce salon nous permet d’être au plus près des éleveurs, d’aller à leur rencontre, d’échanger sur nos enjeux communs et sur la façon dont nous pouvons travailler ensemble.

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Rédaction Laëtitia Blin