Le cuir de thon Pantuna®
se décline en version biodégradable

Partis d’un déchet de l’industrie de la pêche pour le valoriser en un cuir singulier, baptisé Pantuna®, Mégisserie la Molière et le Groupe Barba le déclinent désormais en tannage biodégradable.

Mégisserie installée dans le Tarn depuis 1930, la Molière s’est jetée à l’eau avec une nouveauté inédite : le cuir de thon Pantuna® développé en collaboration avec le Groupe Barba, transformateur des produits de la mer. Motivées par leur volonté commune de garantir la traçabilité sur toute la chaine et de réduire leur impact sur l’environnement, les entreprises ont poursuivi leur démarche. Parties d’un déchet de l’industrie de la pêche pour le valoriser en un cuir singulier, baptisé Pantuna®, ces dernières le déclinent désormais en tannage biodégradable. Exempt de métal, le cuir de thon ainsi traité sera réduit à néant « en 18 jours dans des conditions idéales de compost », précise François Roques, le dirigeant de la mégisserie fondée par son arrière-grand-père. C’est grâce au concours de deux fournisseurs de produits chimiques pour la tannerie, Colorantes (Espagne) et Alpa Sud (France), que les partenaires ont mis au point une molécule à base de polymères biodégradables leur permettant de défier la nature imputrescible du cuir. Une innovation qui va leur permettre de composter les rebuts de la production, tout en interrompant le recours aux métaux et solvants autrefois indispensables au traitement du cuir. « On s’efforce d’arrêter le chrome et de bannir les solvants. Pour vous donner une idée quand j’étais jeune la portion de solvants atteignait 90%. Aujourd’hui elle équivaut à 20%, et baisse un peu plus chaque année. Les tanneries ne peuvent en user plus de 10 tonnes par an, c’est la norme. Nous en sommes à 3,2 tonnes cette année et passerons sous 3 tonnes l’an prochain et ainsi de suite jusqu’à ce que nous arrivions à les substituer intégralement par d’autres produits ! », détaille François Roques. Proche d’un cuir tanné végétal, le cuir biodégradable offre une bien meilleure résistance à la lumière (du pastel au vif). De toute évidence, les couches de protections à base de résine sont proscrites pour la finition. Seules les cires naturelles sont préconisées afin de prémunir les frottements auxquels sont exposés les articles de maroquinerie et chaussures. D’ailleurs, l’entreprise travaille au lancement d’une marque de sneakers pour le printemps prochain. À suivre.  

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Rédaction Juliette Sebille

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