CO.VI.CO. : un savoir-faire et un engagement RSE au service de la filière française du cuir

Mettre en lumière la nature durable du cuir, la richesse des savoir-faire millénaires pour sa transformation par les hommes et les femmes qui œuvrent trop souvent dans l’ombre à les perpétuer, et l’engagement de la filière à relever les nouveaux défis sociétaux, environnementaux et économiques sont les chevaux de bataille de Robert Ameteau, Directeur Général de CO.VI.CO. (Comptoir des Viandes du Centre Ouest).
Sous sa gouvernance depuis 1991, cette société encore familiale, spécialiste française de la préparation et du salage de peaux entières ou en crouponnage de bovins, ovins et caprins à destination des tanneurs, s’est développée à l’international depuis plus de 50 ans, fédérant désormais cinq sites en France regroupant, sous le vaisseau amiral de CO.VI.CO., les activités des sociétés Touraine Cuir (37), Arnaud (81), Fortain Cuirs et Peaux (64) et CARA (43). Conscient des enjeux de pérennité de la filière, de durabilité et d’impact environnemental des produits, le chef d’entreprise a intégré depuis longtemps une approche filière soucieuse de la préservation de l’environnement mais aussi de l’authenticité des terroirs, mettant en avant l’excellence de son savoir-faire pour tisser un maillage territorial solide entre le monde de l’agroalimentaire des abattoirs et celui des tanneurs-mégissiers de la filière cuir française.

Robert Ameteau Directeur Général COVICO
Robert Ameteau, Directeur Général de CO.VI.CO. - Photo © Frédéric Riolon.

Circuit court, traçabilité et expertise au cœur de l’approche RSE

Robert Ameteau rappelle en préambule que lorsque l’on parle de cuir, il faut prendre en compte les typologies régionales. L’implantation de CO.VI.CO. sur cinq sites permet à l’entreprise de maintenir un approvisionnement en circuit court de la Nouvelle-Aquitaine à la région Rhône-Alpes en passant par le Val de Loire, l’Occitanie ou l’Auvergne. Chaque site s’est spécialisé selon son terroir, proposant à ses clients des peaux brutes salées ou fraîches, d’espèces locales entières ou en croupons. C’est cette diversification qui permet à chaque entité d’offrir des savoir-faire qui font la valeur ajoutée de cette entreprise, mettant en avant les compétences des hommes et femmes qui chaque jour salent, trient et classent les peaux collectées. Une expertise que CO.VI.CO. met au service des abattoirs, en plus de son activité de collecteur, en leur proposant des prestations de service et de conseil afin de les aider à optimiser le classement de leurs peaux en vue de leur commercialisation aussi bien en France qu’à l’étranger. Un lien de confiance entre ces acteurs de la filière qui s’est renforcé lors de la crise Covid, lorsque les salariés de CO.VI.CO. ont maintenu une activité essentielle afin que les abattoirs fournisseurs puissent continuer à travailler et ainsi à ravitailler en viande la population française. Ensemble, ils œuvrent à améliorer la traçabilité. CO.VI.CO. a d’ailleurs réalisé des recherches et développements importants afin de se doter du système de marquage laser développé par CTC aussi bien pour le cuirs de bovins et de veaux; un outil que le chef d’entreprise juge désormais indispensable dans sa démarche RSE.
Cet engagement à développer l’expertise et l’artisanat français dans les métiers du cuir, Robert Ameteau a voulu les matérialiser par l’obtention d’une certification, à date unique en France dans son secteur d’activité. Deux années de travail auront été nécessaires pour que Touraine Cuir soit certifiée Origine France Garantie (OFG). Une première dans le secteur qui atteste en toute transparence du travail et de l’origine des produits et un atout majeur pour CO.VI.CO. qui renforce encore la confiance de ses fournisseurs et clients.
Les tanneries françaises clientes de CO.VI.CO. sont effectivement principalement à la recherche de peaux fines ne présentant aucun défaut. Un produit made in France positionné sur une niche haut de gamme et luxe. Mais si Robert Ameteau est fier de pouvoir fournir ces peaux d’exception à ses clients, il tempère. Pour lui « un faible pourcentage des cuirs et peaux français sont valorisés au travers de cette niche haut de gamme (7% pour le veau, 1% pour le bovin et 3% pour l’ovin). Il est par conséquent nécessaire de trouver des voies de valorisation, grâce à des produits plus accessibles, pour les peaux ne correspondant pas à ces critères très sélectifs afin de limiter leur départ vers les tanneries européennes et mondiales, devenues prédominantes. « Il faut rendre le cuir populaire, le désacraliser et ne pas forcément lier cuir et luxe, mais cuir et écoresponsabilité. Il faut créer des produits réalisés avec des peaux présentant des marques de vies qui représentent le caractère unique et vivant du cuir », encourage-t-il.

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Au coeur de l’expertise de CO.VI.CO., l’excellence des savoir-faire - Photo © Frédéric Riolon.

Le cuir, produit écoresponsable par nature

Parce qu’il est directement issu de notre consommation carnée, le cuir s’inscrit depuis la nuit des temps comme un matériau recyclé de premier choix, durable, recyclable et biodégradable. Des vérités premières que Robert Ameteau trouve importantes de rappeler, tant cette noble matière lui paraît souffrir d’un manque d’exposition chronique auprès du grand public ; une carence qui conduit à une désinformation nuisible.
À l’instar des campagnes menées afin de promouvoir la viande d’origine française, il souhaite générer plus de communication auprès des consommateurs, afin qu’ils fassent des choix éclairés « Il faut expliquer la noblesse du cuir, son caractère naturellement écoresponsable. Tout cela fait partie pour moi de la RSE. Cette communication est un lien essentiel. ».
Très investi au sein de la Fédération Française des Cuirs et Peaux, dont il est le Vice-Président, il est à l’origine de plusieurs projets, dont celui à destination des plus jeunes portant sur l’élaboration d’une mallette pédagogique, diffusée en collaboration avec les enseignants, afin de communiquer sur le cuir et d’éveiller aux métiers de la filière pour lesquels il est parfois difficile de recruter. Une démarche qui résonne avec une volonté de rendre plus populaire et accessible le cuir français.
Robert Ameteau a par ailleurs la volonté d’associer les valeurs de la filière et ses produits à une manifestation sportive et culturelle. Et cette idée, émise il y a quelques années, a pu prendre forme, sous l’impulsion d’Arnaud Haefelin avec l’engagement de toute la filière, dans le cadre d’un partenariat conclu avec la Fédération Française d’Équitation (FFE) et EquiAction en soutien à l’équipe de France de para-dressage en lice pour les Jeux Paralympiques de Paris 2024.
Jamais avare d’idées, le dirigeant est également à l’initiative d’une mise en avant des cordonniers et de la réparabilité des produits en cuir ou encore de la comparaison annuelle du volume de cuirs et peaux bruts français produits au poids de la Tour Eiffel. Ou comment rendre les métiers et produits encore plus vertueux vis-à-vis d’un coproduit de la filière agroalimentaire.

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À Voeuil-et-Giget, près d’Angoulême, le site CO.VI.CO. s’intègre au coeur d’une forêt protégée - Photo © Faustine Bridoux.

Une activité exercée en harmonie avec le vivant

Le souci de la préservation du vivant est inscrit dans l’ADN de l’entreprise et c’est sans doute le site de Vœuil-et-Giget, près d’Angoulême, qui en est le plus emblématique. Là, au cœur d’une zone préservée, labellisée Natura 2000, s’étendent sur deux hectares situés dans le sous-sol d’une ancienne carrière calcaire des entrepôts de stockage aux conditions de conservation idéales. Aucune construction ou modification n’a été réalisée sur ce site protégé où s’épanouissent une flore et une faune, telles ces chauves-souris qui hibernent dans cet habitat troglodyte, sur lesquels la société veille. Seize nouveaux hectares de terrain, principalement composés de forêts, ont été acquis par CO.VI.CO ainsi que cinq hectares de carrières souterraines permettant, si nécessaire, un développement complémentaire dans des conditions de travail et stockage optimums. Les arbres sont protégés de la déforestation et abritent des espèces endémiques de papillons rares. Au cœur de la nature, CO.VI.CO. s’intègre et s’adapte, laissant une trace minimale de son activité et utilisant les ressources avec parcimonie. Des ruches ont été installées qui recevront bientôt des essaims d’abeilles.

Énergie et ressources naturelles, enjeux de la RSE

Partisan d’une posture humble par rapport à l’environnement, Robert Ameteau est en recherche permanente de diminution de l’impact de son entreprise. Il souligne que l’énergie est devenue un actif recherché. Les entrepôts ont tous été équipés d’éclairages LED et les camions rentabilisent au maximum leurs tournées. L’eau se raréfie elle aussi et l’entreprise possède sur son terrain une source naturelle, impropre à la consommation, qu’elle utilise pour un usage courant d’hygiène et d’entretien.

COVICO Site voeuil et giget Natura 2000
Les 20 000 m2 sont situés dans d’anciennes carrières aux conditions naturelles de stockage idéales - Photo © Frédéric Riolon.

L’humain au cœur des valeurs de l’entreprise

Robert Ameteau accorde une place centrale au bien-être des équipes et à la valorisation de leurs compétences. Un esprit de corps lié à sa pratique de l’athlétisme en compétition. Pour lui les victoires sont collectives et il a mis en place, il y a une vingtaine d’années, un dispositif de participation aux résultats, ainsi qu’un plan de prévoyance avantageux. Son attachement à promouvoir l’expertise de tous et le parcours de labellisation OFG auquel les salariés ont été associés, est aussi un marqueur fort de son attachement à valoriser les savoir-faire artisanaux des hommes et femmes qui composent ses équipes. Des principes qui permettent à la PME de pouvoir s’enorgueillir d’un tissu social solide et d’un faible turn-over. Si la pression exercée par la concurrence étrangère sur les filières d’élevage et les tanneries françaises reste un sujet de préoccupation pour le dirigeant, il s’attèle néanmoins à continuer de valoriser toute la filière amont (élevage/abattage) et les savoir-faire artisanaux français en recherchant de nouveaux débouchés, liés aux métiers d’art mais aussi à l’innovation, pour ses peaux aux qualités exceptionnelles.

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Rédaction Hélène Borderie

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