Rose Saneuil repousse les limites de la marqueterie
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70 printemps et une santé florissante ! Sous la houlette de Frédérique Picard depuis 2010, Carel connaît une seconde jeunesse et s’inscrit dans une dynamique positive. Entre héritage et renouveau, la maison française de chaussures femme a retrouvé l’allure pop et audacieuse des années 70 et 80. Tour d’horizon.
Forte d’un parcours chez L’Oréal et Goutal Paris, la dirigeante a su préserver l’esprit familial et créatif qui a fait l’essence même de la griffe : des souliers parisiens chics, au style BCBG twistés d’une palette chromatique aux tonalités fraîches. Refonte des collections, coup de projecteur sur les modèles iconiques revisités, devenus intemporels… Le nouveau positionnement, tout en restant fidèle à l’ADN de la marque, fait recette tant auprès de sa clientèle fidèle que des jeunes consommatrices adeptes de son style vintage bohème. La PME, qui ne communique pas sur ses résultats, annonce néanmoins enregistrer une croissance exponentielle depuis plusieurs années.
Pour fêter sa nouvelle décennie, Carel réédite sept modèles incontournables de son histoire – les babies trois brides Kina, les slippers Marquis…, soit un par décade -, à l’identique ou réinterprétés par l’équipe style. Ces collections capsules seront dévoilées tout au long de l’année. Au programme : des couleurs pop, du cuir verni, des talons trotteur…signatures maison. Depuis ses débuts la marque privilégie une fabrication européenne, majoritairement en Italie et, pour certains modèles en Espagne (les tressés) et au Portugal (baskets, sacs). Les espadrilles, elles, sont cousues main au Pays basque au sein de l’atelier Don Quichosse, labellisé Entreprise du Patrimoine Vivant. Les peausseries – veau, agneau, veau velours – proviennent d’Italie, au plus près des ateliers avec lesquels la marque entretient des relations étroites.
Marque de son époque, Carel est entrée de plain-pied dans le XXIe siècle, engagée dans une démarche durable et responsable identifiable par son label Carel Cares. En collaboration avec ses manufactures, la marque upcycle les chutes de cuirs de production. Adapta Paris lui fournit également des stocks dormants de marques de luxe, donnant ainsi naissance à des éditions limitées sustainable. Cet été la collection baptisée « Coquillages et Crustacés » arborera des cuirs de poissons sourcés auprès de la tannerie française Ictyos. Elle expérimente également des alternatives au cuir : sac Mini Sorbonne en Piñatex (fibres extraites des feuilles d’ananas), sandale Nectar en Appleskin (pulpe de pommes provenant de l’industrie alimentaire), sac Scoobidoo coloré entièrement composé de fibres de plastique recyclées et fait main au sein d’une communauté de veuves indiennes… La marque travaille par ailleurs à l’élaboration de nouvelles boîtes à chaussures inspirées d’un packaging vintage conçu pour être recyclable et recyclé.
En 2019 Carel a relancé, associée à Léon Flam, une ligne de sacs à main en cuir verni entièrement fabriqués dans l’Hexagone. Cette année, à l’occasion de son 70e anniversaire, elle a revisité ses formes emblématiques comme le Sorbonne version mini, le Bibi déclinaison tout en rondeur de l’authentique boîte à chapeau, ou le Bubble inspiré des sixties. Aujourd’hui cette gamme de produits représente 10% des ventes globales du chausseur positionné luxe accessible. Présente dans une cinquantaine de multimarques mode et concept-stores sélectifs à travers le monde – 58M, Garrice et L’Exception à Paris, Allanjoseph à Marseille, Cloak & Dagger à New York, Misia à Madrid, Le Présent à Shanghai…, Carel compte huit boutiques à l’enseigne sur notre territoire, dont cinq à Paris, designées par l’architecte Claudio Colucci, et des corners au Printemps, aux Galeries Lafayette et à La Samaritaine. Outre le canal physique, 60% des ventes de la marque sont désormais réalisées via le digital, réparties entre son e-shop et les plateformes comme Farfetch.
Depuis sa création en 1952, l’enseigne féminine a toujours privilégié le confort et l’élégance. Dans leur première boutique du boulevard Saint-Michel à Paris, à quelques pas de la Sorbonne, Georges et son épouse Rosa Carel chaussaient les étudiantes d’un talon trotteur de 4cm, devenu la signature de la maison, idéal pour accompagner les femmes actives toute la journée. En cette période d’après-guerre, le fondateur, fils de cordonnier, plébiscitait les cuirs colorés et les vernis, se distinguant alors des modèles ternes. Les seventies verront l’arrivée au sein de l’entreprise familiale de leurs enfants, Tony et France. La marque fera alors ses premiers pas à l’international avec des modèles qui deviendront des iconiques tels les slippers Marquis ornés d’un nœud gros grain, sobres et élégants. Durant cette décennie, la marque signe des campagnes publicitaires avec le photographe Jeanloup Sieff, dévoilant des femmes sensuelles et libérées, et apparaît aux pieds des défilés des couturiers en vogue – Thierry Mugler, Jean-Paul Gaultier, Jean-Charles de Castelbajac, Chantal Thomas… -. Devenue transgénérationnelle, Carel également propriétaire des chaussures masculines Carvil, poursuit aujourd’hui ses collaborations avec des labels en vogue ou de jeunes créatifs qui réinterprètent ses souliers si caractéristiques en éditions limitées.
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Rédaction Laëtitia Blin
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