Toucher une nouvelle clientèle
Dans son atelier situé au Viaduc des Arts à Paris, qu’elle a partagé plusieurs années durant avec son formateur Philippe Atienza avant que ce dernier ne s’installe dans un nouvel atelier en Provence, la jeune artisane entend « créer une dynamique avec cette nouvelle offre positionnée prêt-à-porter ». Accompagnée durant trois ans par le maître bottier et Meilleur Ouvrier de France dans le cadre du dispositif Maîtres d’art – Elèves, piloté par l’Institut National des Métiers d’Art (INMA), la spécialiste du sur-mesure entièrement réalisé à la main (à partir de 3 200 euros) vient de lancer trois chaussures en prêt-à-porter afin de toucher une nouvelle clientèle à des prix plus accessibles. « J’ai créé trois formes « standard » à partir desquelles les chaussures sont entièrement faites main, sous deux à trois semaines. Cette ligne n’a pas vocation à s’inscrire dans une production industrielle mais à faire connaître le savoir-faire et le travail artisanal. J’ai envie de dire aux femmes : faites le premier pas, venez essayer ! », explique-t-elle. Un escarpin à talon de 7 cm, un trotteur et une bottine en chèvre et chevreau composent la gamme, quasi unique du fait de cuirs provenant de stocks dormants de grandes maisons, respectivement aux prix consommatrices de 740, 780 et 890 euros. « Des modèles contemporains mais intemporels, conçus pour durer. » Le trotteur arbore un détail couture, soit un bijou fixé avec des points boutonnières à fil multicolore, une technique habituellement utilisée pour la réalisation de souliers masculins. Afin de s’adapter au plus près du chaussant du plus grand nombre, la bottière constitue actuellement une bibliothèque d’essayage composée de chaussons d’essayage disponibles du 36 au 42, avec demi-pointures du 37 au 39.